La pêche aux filets dérivants et son impact sur les espèces non visées: étude mondiale

Le problème de la pêche aux filets dérivants est analysé en corrélation avec la controverse que suscite actuellement sa pratique à travers le monde. Il existe une pêche aux filets dérivants de saumons, de calmars et de marlins dans le Pacifique Nord. Au Japon, le nombre de navires se livrant à la pêche de saumons du large, qui était de 500 en 1956 est tombé à 43 en 1988, chacun d'entre eux posant environ 15 km de filets par nuit. Les captures en 1988 se sont élevées à 2 550 tonnes de saumon. Les prises accessoires étaient composées de marsouins de Dall (Phocoenoides dalli) et d'otaries à fourrure septentrionales (Callorhinus ursinus), mais également de plus de 23 espèces d'oiseaux de mer dont notamment le puffin à queue courte (Puffinus tenuirostris) et le macareux à aigrettes (Lunda cirrhata). La pêche hauturière de calmars concerne plus de 700 navires appartenant à trois pays et pêchant plus de 200 000 tonnes de calmars par an. Ces navires utilisent des filets de 40 à 50 km de longueur. Les prises accessoires comprennent le dauphin du nord (Lissodelphis borealis) et le lagénorhynque à flancs blancs du Pacifique (Lagenorhyncus obliquidens), mais également plus de 20 espèces d'oiseaux de mer avec notamment plusieurs espèces de puffins (Puffinus spp.), de nombreuses espèces de poisson, des requins bleus (Prionace glauca) et aussi des tortues cuir (Dermochelys coriacea). La pêche de thons et de marlins aux filets dérivants intéresse plus de 500 bateaux japonais et taïwanais (Province de Chine) qui capturent plusieurs dizaines de milliers de tonnes de germon, listao et autres espèces. Les prises accessoires sont encore mal connues. La pêche côtière aux filets dérivants est aussi brièvement étudiée, et les quelques informations disponibles sur les prises accessoires analysées. La pêche hauturière doit progressivement disparaître du Pacifique Sud mais jusqu'à 194 navires ciblant le germon ont certainement participé à la campagne 1988/89, et leurs prises sont estimées à 52 000 tonnes. D'après ce que l'on sait, les prises accessoires se sont composées de dauphins communs (Delphinus delphis) entre autres espèces de cétacés, de tortues cuir, de plusieurs espèces d'oiseaux de mer et de nombreuses espèces de poissons pélagiques. La pêche côtière aux filets dérivants est importante en Amérique du Sud où une grande variété d'espèces pélagiques, dont l'espadon, sont exploitées. Des prises importantes de cétacés ont été enregistrées, certaines étant visées délibérément. La pêche hauturière aux filets dérivants dans l'océan Indien est pratiquée par une flottille de quelque 130 bateaux de Taïwan (Province de Chine) capturant 20 000 tonnes de germons et autres thons. Les prises accessoires sont inconnues. Un nombre très élevé de navires utilise le filet dérivant dans la partie nord de l'océan Indien et dans la région Indo-Pacifique dans des eaux sous juridiction nationale. Dans beaucoup de cas, les prises accessoires ne sont pas connues ou bien alors la plupart des captures sont utilisées. Des prises relativement importantes de cétacés ont été enregistrées dans la pêcherie sri lankaise aux filets dérivants. Une pêcherie taïwanaise aux filets dérivants qui exploite les eaux de la mer d'Arafura, aurait pris 20 000 tonnes de thons, requins et maquereaux en 1987. Il est quasi certain que des bateaux hauturiers taïwanais pêchent le thon aux filets dérivants dans l'Atlantique, mais aucune donnée détaillée n'est disponible. Quelque 40 fileyeurs, pour la plupart de France, opèrent au large dans l'Atlantique Nord-Est, et leurs captures se sont élevées à 750 tonnes de thon en 1988. Les prises accessoires comprennent des dauphins communs et des requins bleus. Quelque 700 navires italiens pêchant l'espadon aux filets dérivants opèrent en Méditerranée et ont capturé 1 650 tonnes d'espadon en 1988. Les prises accessoires se composent de dauphins de Thétis (Stenella coeruleoalba) et de cachalots (Physeter macrocephalus). Il existe de nombreuses autres pêches artisanales aux filets dérivants dans l'Atlantique Nord où le marsouin commun (Phocoena) et plusieurs espèces d'oiseaux alcidés se trouvent fréquemment dans les prises accessoires. Les critiques que suscite la pêche aux filets dérivants sont passées en revue. La rivalité entre pêcheries concurrentes joue un grand rôle, et plusieurs facteurs sont pris en considération. La critique peut-être la plus importante concerne les dommages causés à l'environnement. L'impact sur certaines espèces est étudié. Dans la plupart des cas, les données permettant d'apprécier l'incidence de la pêche au filet dérivant sur les populations des espèces non visées sont insuffisantes, généralement parce que l'on ne connaît guère l'importance de ces populations ni leur dynamique. Diverses méthodes de gestion sont examinées en vue de limiter les dommages infligés au milieu naturel.

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Bibliographic Details
Main Authors: Northridge, S.P. 1423211772999, 1423211767023 FAO, Rome (Italy). Dépt. des Pêches fre
Format: Texto biblioteca
Language:
Published: Rome (Italy) FAO 1992
Subjects:NET FISHING, GILLNETS, PELAGIC FISHERIES, COASTAL FISHERIES, BYCATCH, FISHERY DATA, CATCH COMPOSITION, ENVIRONMENTAL IMPACT, PECHE AU FILET, MANET, PECHE PELAGIQUE, PECHE COTIERE, CAPTURE ACCESSOIRE, PESCA CON RED, TRASMALLO, PESCA PELAGICA, PESCA COSTERA, DESCARTES, DONNEE SUR LES PECHES, COMPOSITION DE LA CAPTURE, IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT, DATOS SOBRE PESCA, COMPOSICION DE LA CAPTURA, IMPACTO AMBIENTAL,
Online Access:http://www.fao.org/docrep/003/T0502F/T0502F00.HTM
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Description
Summary:Le problème de la pêche aux filets dérivants est analysé en corrélation avec la controverse que suscite actuellement sa pratique à travers le monde. Il existe une pêche aux filets dérivants de saumons, de calmars et de marlins dans le Pacifique Nord. Au Japon, le nombre de navires se livrant à la pêche de saumons du large, qui était de 500 en 1956 est tombé à 43 en 1988, chacun d'entre eux posant environ 15 km de filets par nuit. Les captures en 1988 se sont élevées à 2 550 tonnes de saumon. Les prises accessoires étaient composées de marsouins de Dall (Phocoenoides dalli) et d'otaries à fourrure septentrionales (Callorhinus ursinus), mais également de plus de 23 espèces d'oiseaux de mer dont notamment le puffin à queue courte (Puffinus tenuirostris) et le macareux à aigrettes (Lunda cirrhata). La pêche hauturière de calmars concerne plus de 700 navires appartenant à trois pays et pêchant plus de 200 000 tonnes de calmars par an. Ces navires utilisent des filets de 40 à 50 km de longueur. Les prises accessoires comprennent le dauphin du nord (Lissodelphis borealis) et le lagénorhynque à flancs blancs du Pacifique (Lagenorhyncus obliquidens), mais également plus de 20 espèces d'oiseaux de mer avec notamment plusieurs espèces de puffins (Puffinus spp.), de nombreuses espèces de poisson, des requins bleus (Prionace glauca) et aussi des tortues cuir (Dermochelys coriacea). La pêche de thons et de marlins aux filets dérivants intéresse plus de 500 bateaux japonais et taïwanais (Province de Chine) qui capturent plusieurs dizaines de milliers de tonnes de germon, listao et autres espèces. Les prises accessoires sont encore mal connues. La pêche côtière aux filets dérivants est aussi brièvement étudiée, et les quelques informations disponibles sur les prises accessoires analysées. La pêche hauturière doit progressivement disparaître du Pacifique Sud mais jusqu'à 194 navires ciblant le germon ont certainement participé à la campagne 1988/89, et leurs prises sont estimées à 52 000 tonnes. D'après ce que l'on sait, les prises accessoires se sont composées de dauphins communs (Delphinus delphis) entre autres espèces de cétacés, de tortues cuir, de plusieurs espèces d'oiseaux de mer et de nombreuses espèces de poissons pélagiques. La pêche côtière aux filets dérivants est importante en Amérique du Sud où une grande variété d'espèces pélagiques, dont l'espadon, sont exploitées. Des prises importantes de cétacés ont été enregistrées, certaines étant visées délibérément. La pêche hauturière aux filets dérivants dans l'océan Indien est pratiquée par une flottille de quelque 130 bateaux de Taïwan (Province de Chine) capturant 20 000 tonnes de germons et autres thons. Les prises accessoires sont inconnues. Un nombre très élevé de navires utilise le filet dérivant dans la partie nord de l'océan Indien et dans la région Indo-Pacifique dans des eaux sous juridiction nationale. Dans beaucoup de cas, les prises accessoires ne sont pas connues ou bien alors la plupart des captures sont utilisées. Des prises relativement importantes de cétacés ont été enregistrées dans la pêcherie sri lankaise aux filets dérivants. Une pêcherie taïwanaise aux filets dérivants qui exploite les eaux de la mer d'Arafura, aurait pris 20 000 tonnes de thons, requins et maquereaux en 1987. Il est quasi certain que des bateaux hauturiers taïwanais pêchent le thon aux filets dérivants dans l'Atlantique, mais aucune donnée détaillée n'est disponible. Quelque 40 fileyeurs, pour la plupart de France, opèrent au large dans l'Atlantique Nord-Est, et leurs captures se sont élevées à 750 tonnes de thon en 1988. Les prises accessoires comprennent des dauphins communs et des requins bleus. Quelque 700 navires italiens pêchant l'espadon aux filets dérivants opèrent en Méditerranée et ont capturé 1 650 tonnes d'espadon en 1988. Les prises accessoires se composent de dauphins de Thétis (Stenella coeruleoalba) et de cachalots (Physeter macrocephalus). Il existe de nombreuses autres pêches artisanales aux filets dérivants dans l'Atlantique Nord où le marsouin commun (Phocoena) et plusieurs espèces d'oiseaux alcidés se trouvent fréquemment dans les prises accessoires. Les critiques que suscite la pêche aux filets dérivants sont passées en revue. La rivalité entre pêcheries concurrentes joue un grand rôle, et plusieurs facteurs sont pris en considération. La critique peut-être la plus importante concerne les dommages causés à l'environnement. L'impact sur certaines espèces est étudié. Dans la plupart des cas, les données permettant d'apprécier l'incidence de la pêche au filet dérivant sur les populations des espèces non visées sont insuffisantes, généralement parce que l'on ne connaît guère l'importance de ces populations ni leur dynamique. Diverses méthodes de gestion sont examinées en vue de limiter les dommages infligés au milieu naturel.