Le cercle de la connaissance et du vouloir a propos d'un texte de Saint Thomas

Dans l'article 2 de la premierè question De Veritate, saint Thomas, après avoir observé que le mouvement de la connaissance va des choses á l'áme (ou, comme nous dirions aujourd'hui, au sujet), tandis que celui de 1"`appétit" va de l'áme aux choses, ajoute: "et c'est pourquoi le Philosophe, au livre III du De anima, pose une sorte de cercle dans les actes de rime, en tant que la chose qui est hors de rime meut l'intellect, et la chose dans l'intellect meut l'appétit, et l'appétit fait que le sujet parvienne á la chose qui fut le point de départ du mouvement". Le texte d'Aristote dont it s'agit est le chapitre 10 du livre indiqué (433 a 9 — b 30). I1 y est question, vers la fin, d'une roue (kyklos; dans la traduction latine: circulus), mais pour exprimer une idée qui n'a rien á voir avec ce que dit saint Thomas: l'idée que le mouvement suppose un point fixe dont it parte "comme dans une roue".2 L'ensemble du chapitre traite du mouvement de l'animal (raisonnable ou non). Ce mouvement a, ou semble avoir, deux principes: le désir et le noús (terme dont Aristote étend ici la portée jusq'á y inclure l'imagination): un facteur, donc, d'ordre appétitif et un facteur d'ordre cognitif. Mais c'est le premier qui est le vrai moteur, car le désir peut mouvoir sans le noús, tandis que le noús ne meut jamais sans le désir...

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Bibliographic Details
Main Author: Finance, Joseph de
Format: Artículo biblioteca
Language:French
Published: Pontificia Universidad Católica Argentina. Facultad de Filosofía y Letras 1974
Subjects:Tomás de Aquino, Santo, 1225?-1274, VOLUNTAD, CONOCIMIENTO,
Online Access:https://repositorio.uca.edu.ar/handle/123456789/16006
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Description
Summary:Dans l'article 2 de la premierè question De Veritate, saint Thomas, après avoir observé que le mouvement de la connaissance va des choses á l'áme (ou, comme nous dirions aujourd'hui, au sujet), tandis que celui de 1"`appétit" va de l'áme aux choses, ajoute: "et c'est pourquoi le Philosophe, au livre III du De anima, pose une sorte de cercle dans les actes de rime, en tant que la chose qui est hors de rime meut l'intellect, et la chose dans l'intellect meut l'appétit, et l'appétit fait que le sujet parvienne á la chose qui fut le point de départ du mouvement". Le texte d'Aristote dont it s'agit est le chapitre 10 du livre indiqué (433 a 9 — b 30). I1 y est question, vers la fin, d'une roue (kyklos; dans la traduction latine: circulus), mais pour exprimer une idée qui n'a rien á voir avec ce que dit saint Thomas: l'idée que le mouvement suppose un point fixe dont it parte "comme dans une roue".2 L'ensemble du chapitre traite du mouvement de l'animal (raisonnable ou non). Ce mouvement a, ou semble avoir, deux principes: le désir et le noús (terme dont Aristote étend ici la portée jusq'á y inclure l'imagination): un facteur, donc, d'ordre appétitif et un facteur d'ordre cognitif. Mais c'est le premier qui est le vrai moteur, car le désir peut mouvoir sans le noús, tandis que le noús ne meut jamais sans le désir...