Logiques et pratiques des groupes sociaux face aux interdits dans l'aire protégée Menabe Antimena, Madagascar
Madagascar, la forêt est très exploitée par la population car elle présente de multiples avantages économiques. Les enjeux de la préservation des ressources naturelles et l'intégrité du paysage productif sont alors considérés pour se démarquer des initiatives de " conservation stricte " des anciens programmes environnementaux qui se sont succédé. C'est d'ailleurs le cas dans le Menabe Antimena où des acteurs se mobilisent pour assurer la conservation durable de la nouvelle aire protégée, objet de l'étude en question. Malgré tout, cette réserve est toujours menacée, vu la persistance des activités telles que les hatsake, la culture d'arachide et de maïs. La logique de gestion descendante (top-down) n'a pas toujours su prendre en compte les aspirations de la population concernant son développement et ses pratiques. La présente étude s'est focalisée particulièrement sur l'analyse des savoirs locaux existants retenus et les enjeux de l'espace conservé par les principales parties prenantes, afin d'obtenir un recadrage de cette logique prédatrice, mais aussi de contribuer à la réussite du processus de conservation, ainsi que la valorisation de l'espace forestier. Considérant les hypothèses de recherche fixées, le territoire naturel revêt des représentations significatives mais parfois divergentes par rapport à l'univers " passéiste " des habitants. Pourtant, il semble que les savoirs locaux se sont révélés plus importants dans la mise en place des projets de conservation au niveau de la gestion du terroir. Une approche ancrée dans l'anthropologie sociale, culturelle et territoriale a été alors mobilisée pour analyser les données se rapportant aux différents groupes sociaux de référence. En somme, l'interrelation entre " homme-culture-société " a été mise en exergue faisant émerger la perception du territoire forestier du Menabe. Si pour les autochtones Sakalava, la forêt représente un espace social et culturel, pour les migrants, elle constitue un espace de survie, d'opportunité agricole en perpétuant le hatsake. Cette divergence nécessite par ailleurs la mobilisation d'un recentrage du dialogue entre les acteurs concernés. La compréhension et l'utilisation des savoirs locaux moyennant de nouvelles adaptations seront un nouvel outil de gestion. La mise sur pied d'un compromis concerté entre les différents groupes pour une gestion conservatrice des ressources, basée sur de nouvelles politiques intégrant les savoirs locaux, est une réponse nécessaire pour faire valoir des mesures de conservation plus appropriées à la situation de l'Aire protégée Menabe Antimena.
Main Author: | |
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Format: | thesis biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
Université d'Antananarivo
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Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/610483/ http://agritrop.cirad.fr/610483/1/The%CC%80se%20Ravolatsara%20Arlette%20Florine_DK_V2.pdf |
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Summary: | Madagascar, la forêt est très exploitée par la population car elle présente de multiples avantages économiques. Les enjeux de la préservation des ressources naturelles et l'intégrité du paysage productif sont alors considérés pour se démarquer des initiatives de " conservation stricte " des anciens programmes environnementaux qui se sont succédé. C'est d'ailleurs le cas dans le Menabe Antimena où des acteurs se mobilisent pour assurer la conservation durable de la nouvelle aire protégée, objet de l'étude en question. Malgré tout, cette réserve est toujours menacée, vu la persistance des activités telles que les hatsake, la culture d'arachide et de maïs. La logique de gestion descendante (top-down) n'a pas toujours su prendre en compte les aspirations de la population concernant son développement et ses pratiques. La présente étude s'est focalisée particulièrement sur l'analyse des savoirs locaux existants retenus et les enjeux de l'espace conservé par les principales parties prenantes, afin d'obtenir un recadrage de cette logique prédatrice, mais aussi de contribuer à la réussite du processus de conservation, ainsi que la valorisation de l'espace forestier. Considérant les hypothèses de recherche fixées, le territoire naturel revêt des représentations significatives mais parfois divergentes par rapport à l'univers " passéiste " des habitants. Pourtant, il semble que les savoirs locaux se sont révélés plus importants dans la mise en place des projets de conservation au niveau de la gestion du terroir. Une approche ancrée dans l'anthropologie sociale, culturelle et territoriale a été alors mobilisée pour analyser les données se rapportant aux différents groupes sociaux de référence. En somme, l'interrelation entre " homme-culture-société " a été mise en exergue faisant émerger la perception du territoire forestier du Menabe. Si pour les autochtones Sakalava, la forêt représente un espace social et culturel, pour les migrants, elle constitue un espace de survie, d'opportunité agricole en perpétuant le hatsake. Cette divergence nécessite par ailleurs la mobilisation d'un recentrage du dialogue entre les acteurs concernés. La compréhension et l'utilisation des savoirs locaux moyennant de nouvelles adaptations seront un nouvel outil de gestion. La mise sur pied d'un compromis concerté entre les différents groupes pour une gestion conservatrice des ressources, basée sur de nouvelles politiques intégrant les savoirs locaux, est une réponse nécessaire pour faire valoir des mesures de conservation plus appropriées à la situation de l'Aire protégée Menabe Antimena. |
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