Diversité de la production bovine au nord-ouest du Bénin

La mobilité pastorale dans les écosystèmes protégés d'Afrique soudanienne et soudano-sahélienne a favorisé un transfert de charge saisonnier des pays sahéliens vers les régions méridionales. Ces mouvements saisonniers qui se sont transformés en migrations pastorales ont fait du bassin de la Donga au nord-ouest du Bénin un espace d'attraction d'importance internationale pour l'élevage bovin. Toutefois, avec le durcissement de la politique forestière et l'intensification de la surveillance des forêts, cette mobilité pastorale a été réglementée par des accords bilatéraux et communautaires. Les conséquences de ce changement se sont traduites par des modes de vie et de production variés, fondés sur des combinaisons très diverses d'une agriculture pluviale extensive et d'un élevage de type mixte. Dans cette évolution conjointe du foncier et de l'exploitation agricole des terres, la typologie des exploitations apparaît comme un outil indispensable pour caractériser la diversité des systèmes de production dans un milieu en transformation. La construction de la typologie des exploitations du bassin de la Donga a été d'abord réalisée par une méthode "A dire d'experts", puis approfondie par un traitement analytique et statistique de base de données issue d'enquêtes de terrain réalisées en 2010 et ayant porté sur 254 familles dont 48 ont déclaré pratiquer les activités d'élevage. Les critères utilisés ont été d'ordre social (groupe socioculturel ou sociolinguistique, âge, ancienneté dans le milieu et statut foncier), mais aussi d'ordre technique (type de parcours, points d'eau utilisés, main d'oeuvre, taille de troupeau et traite de lait). Cette démarche se voulant de type qualitatif et quantitatif, a permis de distinguer neuf catégories d'exploitations d'élevage (autochtone, transhumant, immigré, péri-urbain, confié, de case, d'embouche, de traction et en transit) regroupés en -i- système semi-sédentaire, -ii- système mobile et -iii- système opportuniste, trois types de systèmes. La différence majeure entre ces trois systèmes a résidé non seulement dans leur pratique (mobilité, parcours et intrants), mais aussi dans leur poids numérique sur le cheptel local (49 % pour le système semi-sédentaire, 43 % pour le système mobile et 8 % pour celui opportuniste). Du point de vue de la performance, le système mobile a eu un meilleur rendement numérique, qui a été de 11 %, contre 7 % dans le système semi-sédentaire. Par contre, le système opportuniste qui n'était pas un système naisseur, se contentait de valoriser les produits issus des deux autres systèmes naisseurs. La répartition de l'élevage bovin en trois systèmes est assez expressive sachant que les villages sont appropriés aux systèmes semi sédentaire et mobile alors que les réalités de la ville conviennent au système opportuniste.

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Bibliographic Details
Main Authors: Sounon, Adam K. L. S., Lesse, Dodji Paolo A. Armel, Ickowicz, Alexandre, Messad, Samir, Lesnoff, Matthieu, Houinato, Marcel R. B., Mensah, Guy Apollinaire
Format: article biblioteca
Language:fre
Subjects:L01 - Élevage - Considérations générales, E20 - Organisation, administration et gestion des entreprises ou exploitations agricoles, système d'élevage, élevage de bétail, système de production, bovin, production de bétail, production animale, système d'exploitation agricole, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_29461, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_13750, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_a175b273, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1391, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_331557, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_437, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2807, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_875,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/603748/
http://agritrop.cirad.fr/603748/1/Article%207_complet_BRAB_Sounon%20et%20al_Diversit%C3%A9_production%20bovine.pdf
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Summary:La mobilité pastorale dans les écosystèmes protégés d'Afrique soudanienne et soudano-sahélienne a favorisé un transfert de charge saisonnier des pays sahéliens vers les régions méridionales. Ces mouvements saisonniers qui se sont transformés en migrations pastorales ont fait du bassin de la Donga au nord-ouest du Bénin un espace d'attraction d'importance internationale pour l'élevage bovin. Toutefois, avec le durcissement de la politique forestière et l'intensification de la surveillance des forêts, cette mobilité pastorale a été réglementée par des accords bilatéraux et communautaires. Les conséquences de ce changement se sont traduites par des modes de vie et de production variés, fondés sur des combinaisons très diverses d'une agriculture pluviale extensive et d'un élevage de type mixte. Dans cette évolution conjointe du foncier et de l'exploitation agricole des terres, la typologie des exploitations apparaît comme un outil indispensable pour caractériser la diversité des systèmes de production dans un milieu en transformation. La construction de la typologie des exploitations du bassin de la Donga a été d'abord réalisée par une méthode "A dire d'experts", puis approfondie par un traitement analytique et statistique de base de données issue d'enquêtes de terrain réalisées en 2010 et ayant porté sur 254 familles dont 48 ont déclaré pratiquer les activités d'élevage. Les critères utilisés ont été d'ordre social (groupe socioculturel ou sociolinguistique, âge, ancienneté dans le milieu et statut foncier), mais aussi d'ordre technique (type de parcours, points d'eau utilisés, main d'oeuvre, taille de troupeau et traite de lait). Cette démarche se voulant de type qualitatif et quantitatif, a permis de distinguer neuf catégories d'exploitations d'élevage (autochtone, transhumant, immigré, péri-urbain, confié, de case, d'embouche, de traction et en transit) regroupés en -i- système semi-sédentaire, -ii- système mobile et -iii- système opportuniste, trois types de systèmes. La différence majeure entre ces trois systèmes a résidé non seulement dans leur pratique (mobilité, parcours et intrants), mais aussi dans leur poids numérique sur le cheptel local (49 % pour le système semi-sédentaire, 43 % pour le système mobile et 8 % pour celui opportuniste). Du point de vue de la performance, le système mobile a eu un meilleur rendement numérique, qui a été de 11 %, contre 7 % dans le système semi-sédentaire. Par contre, le système opportuniste qui n'était pas un système naisseur, se contentait de valoriser les produits issus des deux autres systèmes naisseurs. La répartition de l'élevage bovin en trois systèmes est assez expressive sachant que les villages sont appropriés aux systèmes semi sédentaire et mobile alors que les réalités de la ville conviennent au système opportuniste.