Du millimètre au kilomètre : assimiler l'hétérogénéité spatiale dans une agronomie du paysage au service d'une agriculture durable
Ce mémoire représente une synthèse de 25 ans de recherche dans le domaine du traitement de signal électromagnétique appliqué à des questions agronomiques. Ces travaux ont été consacrés à la caractérisation des cultures et de leur environnement biophysique, de l'échelle du site de mesure à l'échelle du paysage. C'est ainsi que sont développés dans un premier temps des méthodologies d'estimation des variables et paramètres clés du sol dans la croissance de la plante : teneur en eau, conductivité hydraulique. Ces méthodologies font appel à des principes physiques telles que la réflectométrie dans le domaine temporel ou l'infiltrométrie, et produisent des mesures très localisées. Le réétalonnage (ou inversion) de modèle de croissance de culture est également exploré pour estimer des paramètres du système sol-plante dans des sites, ou pour des variétés, non renseignés. Nous avons ainsi estimé la réserve utile des parcelles à partir de mesures du couvert végétal en rouge et proche infrarouge, et l'efficience de conversion du rayonnement lumineux de la plante à partir de mesures de température du couvert par infrarouge thermique. La télédétection satellitaire optique et radar est introduite à la fois comme un outil pour multiplier les mesures et comme un moyen de changement d'échelle. Des méthodologies d'estimation de la biomasse de canne à sucre sont développés ou adaptées au contexte tropical (agriculture familiale cultivant des parcelles de petite taille, couverts hétérogènes, ennuagement). Elles ont permis de caractériser, diagnostiquer l'état de croissance des cultures et prévoir le rendement. Le couplage des bases de données ainsi constituées avec des modèles de cultures ouvre la voie au changement d'échelle des simulations de ces derniers. Sont ainsi présentées des techniques d'assimilation de données dans un modèle de croissance de la canne à sucre permettant de simuler la croissance de la culture sur des parcelles en conditions réelles (non contrôlées) et sur l'ensemble du paysage grâce au forçage du modèle par l'indice de végétation par différence normalisé " NDVI ". Sont également présentés des travaux portant sur le cycle du carbone dans le sol, plus particulièrement la séquestration du carbone dans les sols volcaniques comme levier d'atténuation du changement climatique. Cette thématique est abordée sous l'angle de l'agronomie du paysage et fait appel à la fois à des méthodologies de mesure physiques locales (spectrométrie infrarouge), des méthodes d'analyse spatiale et des techniques de fouille de données. Ces travaux ont ainsi permis de cartographier les stocks de carbone du sol et d'évaluer l'impact des changements d'usage des terres agricoles dans un territoire hétérogène sur le bilan des gaz à effet de serre, grâce à un calculateur de bilan carbone, à échelle du paysage. Les perspectives de recherche présentées dessinent une synthèse des approches explorées et appellent à continuer à cultiver l'interdisciplinarité entre sciences physiques, mathématiques appliquées, science du sol, écophysiologie, et agronomie. Elles reposent sur l'articulation des outils que j'ai contribué à mettre en place (chaines de traitement, méthodologies de mesures, modèles, outil d'aide à la décision), avec des méthodes de traitement de l'information (fouille de données, analyse spatiale), et des bases de données, grâce à un système d'information spatialisée, voie privilégiée pour répondre à des questions de recherche en agronomie du territoire. Ce projet explorera ainsi les nouvelles technologies de l'information spatiale (big data, nouveaux capteurs, etc…) pour 1) proposer des solutions d'agriculture numérique adaptées aux agricultures du Sud et 2) contribuer à améliorer les connaissances sur le bilan carbone et de GES de ces territoires.
Main Author: | |
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Format: | thesis biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
Université de la Réunion
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Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/599076/ http://agritrop.cirad.fr/599076/2/ID599076.pdf |
Tags: |
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Summary: | Ce mémoire représente une synthèse de 25 ans de recherche dans le domaine du traitement de signal électromagnétique appliqué à des questions agronomiques. Ces travaux ont été consacrés à la caractérisation des cultures et de leur environnement biophysique, de l'échelle du site de mesure à l'échelle du paysage. C'est ainsi que sont développés dans un premier temps des méthodologies d'estimation des variables et paramètres clés du sol dans la croissance de la plante : teneur en eau, conductivité hydraulique. Ces méthodologies font appel à des principes physiques telles que la réflectométrie dans le domaine temporel ou l'infiltrométrie, et produisent des mesures très localisées. Le réétalonnage (ou inversion) de modèle de croissance de culture est également exploré pour estimer des paramètres du système sol-plante dans des sites, ou pour des variétés, non renseignés. Nous avons ainsi estimé la réserve utile des parcelles à partir de mesures du couvert végétal en rouge et proche infrarouge, et l'efficience de conversion du rayonnement lumineux de la plante à partir de mesures de température du couvert par infrarouge thermique. La télédétection satellitaire optique et radar est introduite à la fois comme un outil pour multiplier les mesures et comme un moyen de changement d'échelle. Des méthodologies d'estimation de la biomasse de canne à sucre sont développés ou adaptées au contexte tropical (agriculture familiale cultivant des parcelles de petite taille, couverts hétérogènes, ennuagement). Elles ont permis de caractériser, diagnostiquer l'état de croissance des cultures et prévoir le rendement. Le couplage des bases de données ainsi constituées avec des modèles de cultures ouvre la voie au changement d'échelle des simulations de ces derniers. Sont ainsi présentées des techniques d'assimilation de données dans un modèle de croissance de la canne à sucre permettant de simuler la croissance de la culture sur des parcelles en conditions réelles (non contrôlées) et sur l'ensemble du paysage grâce au forçage du modèle par l'indice de végétation par différence normalisé " NDVI ". Sont également présentés des travaux portant sur le cycle du carbone dans le sol, plus particulièrement la séquestration du carbone dans les sols volcaniques comme levier d'atténuation du changement climatique. Cette thématique est abordée sous l'angle de l'agronomie du paysage et fait appel à la fois à des méthodologies de mesure physiques locales (spectrométrie infrarouge), des méthodes d'analyse spatiale et des techniques de fouille de données. Ces travaux ont ainsi permis de cartographier les stocks de carbone du sol et d'évaluer l'impact des changements d'usage des terres agricoles dans un territoire hétérogène sur le bilan des gaz à effet de serre, grâce à un calculateur de bilan carbone, à échelle du paysage. Les perspectives de recherche présentées dessinent une synthèse des approches explorées et appellent à continuer à cultiver l'interdisciplinarité entre sciences physiques, mathématiques appliquées, science du sol, écophysiologie, et agronomie. Elles reposent sur l'articulation des outils que j'ai contribué à mettre en place (chaines de traitement, méthodologies de mesures, modèles, outil d'aide à la décision), avec des méthodes de traitement de l'information (fouille de données, analyse spatiale), et des bases de données, grâce à un système d'information spatialisée, voie privilégiée pour répondre à des questions de recherche en agronomie du territoire. Ce projet explorera ainsi les nouvelles technologies de l'information spatiale (big data, nouveaux capteurs, etc…) pour 1) proposer des solutions d'agriculture numérique adaptées aux agricultures du Sud et 2) contribuer à améliorer les connaissances sur le bilan carbone et de GES de ces territoires. |
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