Synthèse des travaux du volet agroforesterie du projet TransAgriDom - 2018/2019. Version augmentée des résultats issus des travaux menés en 2020 à la Réunion
Le volet " Agroforesterie " du projet TransAgriDom avait pour objectif dans sa 1ère phase (2018-19) les recensements, caractérisations et typologies des systèmes de cultures contenant une/des espèces dites " de sous-bois " (cacao, café, vanille : CCV) et des exploitations domiennes dans lesquels ils s'insèrent. Dans le contexte actuel, les espèces étudiées y ont en effet plusieurs cartes à jouer dans l'agriculture ultra-marine : un potentiel agronomique et un milieu naturel favorables, une capacité à être associées à des arbres d'ombrage, le soutien à la production de multiples services écosystémiques, l'offre de produits français permettant un appui à la consommation de produits locaux et sains, ou encore le développement de marchés de niche potentiellement à haute valeur ajoutée. Les travaux ont été effectués en premier lieu au sein de chaque territoire puis analysés en inter-territoires. Les systèmes de cultures (SdC) domiens contenant des CCV sont très divers du point de vue de leur composition végétale : y sont présentes des monocultures tout comme des SdC sous canopée forestière. Les CCV sont également considérés comme des cultures de diversifications - d'anciens vergers par exemple. Les SdC recensés possèdent cependant un certain nombre de points communs : ils sont jeunes, aux surfaces relativement modestes et leurs itinéraires techniques montrent une très faible utilisation d'intrants. Les exploitations étudiées et les agriculteurs concernés et sont également très divers et une typologie interterritoriale est difficile à établir. Cependant, les résultats des enquêtes montrent que ce sont des petites exploitations qui dominent largement le paysage des cultures de CCV. Le travail manuel ou à l'aide d'une petite mécanisation y est dominant – indiquant que le développement des CCV doit se réaliser notamment dans un contexte aux moyens d'investissements limités. Les résultats soulignent également le dynamisme des agriculteurs cultivant les CCV qui se regroupent dans la plupart des territoires en association et dans leur volonté de proposer des produits écologiquement responsables, notamment via la labélisation ou la certification. Ainsi, la culture d'espèces de sous-bois est actuellement relativement anecdotique dans les territoires ultramarins, mais un réel engouement pour les CCV est présent. Cet engouement se traduit très majoritairement aujourd'hui par la mise en place de systèmes dans des exploitations de taille et aux revenus limités. Par ailleurs, les systèmes mis en place sont encore fragiles et leur gestion souvent très empirique. Ces systèmes et les exploitants qui les mettent en place nécessitent un appui technique – actuellement faible - au risque de voir le " soufflé " retomber, et l'expérience vers la diversification/le bas-intrants devenir un échec économique. La formation à cet appui technique - mêlant capacité de gestion de la diversité végétale et modèle technicoéconomique à l'échelle de l'exploitation - est l'un des points clefs qui permettra le (re)développement sur le long-terme de ces filières. Il devra être accompagné d'un soutien local en termes d'organisation de réseaux permettant échanges d'expériences et rassemblement des capacités d'investissement facilitant l'émergence de modèles de valorisation ad-hoc.
Main Author: | |
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Format: | monograph biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
CIRAD
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Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/597751/ http://agritrop.cirad.fr/597751/1/2021_04-Synth%C3%A8se_de_la_phase_1_volet_AF_projet_TAD_vF.pdf |
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Summary: | Le volet " Agroforesterie " du projet TransAgriDom avait pour objectif dans sa 1ère phase (2018-19) les recensements, caractérisations et typologies des systèmes de cultures contenant une/des espèces dites " de sous-bois " (cacao, café, vanille : CCV) et des exploitations domiennes dans lesquels ils s'insèrent. Dans le contexte actuel, les espèces étudiées y ont en effet plusieurs cartes à jouer dans l'agriculture ultra-marine : un potentiel agronomique et un milieu naturel favorables, une capacité à être associées à des arbres d'ombrage, le soutien à la production de multiples services écosystémiques, l'offre de produits français permettant un appui à la consommation de produits locaux et sains, ou encore le développement de marchés de niche potentiellement à haute valeur ajoutée. Les travaux ont été effectués en premier lieu au sein de chaque territoire puis analysés en inter-territoires. Les systèmes de cultures (SdC) domiens contenant des CCV sont très divers du point de vue de leur composition végétale : y sont présentes des monocultures tout comme des SdC sous canopée forestière. Les CCV sont également considérés comme des cultures de diversifications - d'anciens vergers par exemple. Les SdC recensés possèdent cependant un certain nombre de points communs : ils sont jeunes, aux surfaces relativement modestes et leurs itinéraires techniques montrent une très faible utilisation d'intrants. Les exploitations étudiées et les agriculteurs concernés et sont également très divers et une typologie interterritoriale est difficile à établir. Cependant, les résultats des enquêtes montrent que ce sont des petites exploitations qui dominent largement le paysage des cultures de CCV. Le travail manuel ou à l'aide d'une petite mécanisation y est dominant – indiquant que le développement des CCV doit se réaliser notamment dans un contexte aux moyens d'investissements limités. Les résultats soulignent également le dynamisme des agriculteurs cultivant les CCV qui se regroupent dans la plupart des territoires en association et dans leur volonté de proposer des produits écologiquement responsables, notamment via la labélisation ou la certification. Ainsi, la culture d'espèces de sous-bois est actuellement relativement anecdotique dans les territoires ultramarins, mais un réel engouement pour les CCV est présent. Cet engouement se traduit très majoritairement aujourd'hui par la mise en place de systèmes dans des exploitations de taille et aux revenus limités. Par ailleurs, les systèmes mis en place sont encore fragiles et leur gestion souvent très empirique. Ces systèmes et les exploitants qui les mettent en place nécessitent un appui technique – actuellement faible - au risque de voir le " soufflé " retomber, et l'expérience vers la diversification/le bas-intrants devenir un échec économique. La formation à cet appui technique - mêlant capacité de gestion de la diversité végétale et modèle technicoéconomique à l'échelle de l'exploitation - est l'un des points clefs qui permettra le (re)développement sur le long-terme de ces filières. Il devra être accompagné d'un soutien local en termes d'organisation de réseaux permettant échanges d'expériences et rassemblement des capacités d'investissement facilitant l'émergence de modèles de valorisation ad-hoc. |
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