Etude des interactions chimiques entre les espèces cultivées d'Elaeis et leurs insectes pollinisateurs

Le palmier à huile africain Elaeis guineensis Jacqu. (Arecales : Arecaceae) est une plante tropicale d'intérêt économique et la première source mondiale d'huile végétale. La production d'huile dépend de la pollinisation par des charançons du genre Elaeidobius (Coleoptera : Curculionidae). Ces insectes sont impliqués dans une relation mutualiste spécialisée avec leur plante-hôte : ils se développent au dépend des inflorescences mâles qu'ils détectent par le biais des odeurs émises durant l'anthèse, tandis que les inflorescences femelles sont pollinisées en mimant les odeurs mâles. Une maladie mortelle sévissant en Amérique du sud et qui touche l'E. guineensis a contribué au développement de variétés commerciales d'hybrides interspécifiques, résultat du croisement entre E. guineensis et le palmier à huile sud-américain Elaeis oleifera (Knuth) Cortés. Mais ces hybrides s'avèrent naturellement mal pollinisées et nécessitent l'intervention d'une pollinisation assistée couteuse et contraignante. Cette thèse part de l'hypothèse que la communication chimique qui permet la rencontre entre les deux espèces de palmiers et leurs pollinisateurs respectifs est déficiente chez les hybrides. L'objectif principal de cette thèse a été d'étudier le fonctionnement du système de pollinisation des deux espèces de palmiers afin de comprendre pourquoi les hybrides sont mal pollinisés. L'étude a été conduite dans une plantation commerciale en Equateur, dans laquelle coexistent les deux espèces E. guineensis et E. oleifera avec leur insecte pollinisateur respectif, le charançon africain Elaeidobius kamerunicus Faust. et le charançon sud-américain Grasidius hybridus O'Brien & Beserra (Coleoptera : Curculionidae) et des palmiers hybrides interspécifiques. En utilisant des techniques de piégeages et l'échantillonnages des odeurs florales, nos résultats ont montré le système de pollinisation des deux espèces de palmier est basé sur l'émission d'un signal chimique spécifique et une duperie olfactive, renforcée par un phénomène de thermogénèse. Les deux insectes sont attirés en faible proportion sur les hybrides, qui possèdent une composition chimique intermédiaire à celle des espèces parentales. Des tests physiologiques et comportementaux ont permis d'identifier les composés organiques volatils clés responsables de l'attraction des insectes pollinisateurs. Ce travail devrait contribuer à apporter des connaissances théoriques sur le système de pollinisation du palmier à huile, et permettre d'élaborer des méthodes pratiques de gestion des pollinisateurs afin de réduire les coûts en pollinisation assistée.

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Bibliographic Details
Main Author: Auffray, Thomas
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: Université de Montpellier
Subjects:L50 - Physiologie et biochimie animales, F40 - Écologie végétale, F60 - Physiologie et biochimie végétale, Elaeis guineensis, Elaeis oleifera, Elaeidobius kamerunicus, pollinisateur, pollinisation, relation plante animal, composé organique volatil, attractif, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2509, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1904, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_27190, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6074, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6073, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_32513, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_330733, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_705, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2485,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/596721/
http://agritrop.cirad.fr/596721/1/ID596721.pdf
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Summary:Le palmier à huile africain Elaeis guineensis Jacqu. (Arecales : Arecaceae) est une plante tropicale d'intérêt économique et la première source mondiale d'huile végétale. La production d'huile dépend de la pollinisation par des charançons du genre Elaeidobius (Coleoptera : Curculionidae). Ces insectes sont impliqués dans une relation mutualiste spécialisée avec leur plante-hôte : ils se développent au dépend des inflorescences mâles qu'ils détectent par le biais des odeurs émises durant l'anthèse, tandis que les inflorescences femelles sont pollinisées en mimant les odeurs mâles. Une maladie mortelle sévissant en Amérique du sud et qui touche l'E. guineensis a contribué au développement de variétés commerciales d'hybrides interspécifiques, résultat du croisement entre E. guineensis et le palmier à huile sud-américain Elaeis oleifera (Knuth) Cortés. Mais ces hybrides s'avèrent naturellement mal pollinisées et nécessitent l'intervention d'une pollinisation assistée couteuse et contraignante. Cette thèse part de l'hypothèse que la communication chimique qui permet la rencontre entre les deux espèces de palmiers et leurs pollinisateurs respectifs est déficiente chez les hybrides. L'objectif principal de cette thèse a été d'étudier le fonctionnement du système de pollinisation des deux espèces de palmiers afin de comprendre pourquoi les hybrides sont mal pollinisés. L'étude a été conduite dans une plantation commerciale en Equateur, dans laquelle coexistent les deux espèces E. guineensis et E. oleifera avec leur insecte pollinisateur respectif, le charançon africain Elaeidobius kamerunicus Faust. et le charançon sud-américain Grasidius hybridus O'Brien & Beserra (Coleoptera : Curculionidae) et des palmiers hybrides interspécifiques. En utilisant des techniques de piégeages et l'échantillonnages des odeurs florales, nos résultats ont montré le système de pollinisation des deux espèces de palmier est basé sur l'émission d'un signal chimique spécifique et une duperie olfactive, renforcée par un phénomène de thermogénèse. Les deux insectes sont attirés en faible proportion sur les hybrides, qui possèdent une composition chimique intermédiaire à celle des espèces parentales. Des tests physiologiques et comportementaux ont permis d'identifier les composés organiques volatils clés responsables de l'attraction des insectes pollinisateurs. Ce travail devrait contribuer à apporter des connaissances théoriques sur le système de pollinisation du palmier à huile, et permettre d'élaborer des méthodes pratiques de gestion des pollinisateurs afin de réduire les coûts en pollinisation assistée.