Le recueil de multiples finalités de l'environnement en amont d'un diagnostic de vulnérabilité et de résilience. Application à un bassin versant au Laos

Le Laos est un pays enclavé et faiblement peuplé qui se trouve aujourd'hui, après plusieurs décennies de conflits liées à la décolonisation et à la guerre froide, au coeur d'un processus d'intégration économique régionale. Une croissance économique très rapide, soutenue par le développement massif des infrastructures de transport et d'exploitation des ressources naturelles, a des conséquences aussi importantes que différenciées sur les populations et leurs moyens d'existence. Les concepts de résilience et de vulnérabilité ont été employés dans différentes disciplines pour analyser et gérer des dynamiques sociales et écologiques face à des changements rapides et incertains. Parfois mis en opposition ou imbriqués, ces deux concepts s'insèrent dans une diversité de cadres d'analyse des relations société-environnement. Si l'ensemble des travaux étudiés soulignent la nécessité d'employer de multiples échelles d'analyse pour prendre en compte la complexité des phénomènes étudiés, ils n'évaluent cependant pas la vulnérabilité et la résilience aux mêmes niveaux : certains sont centrés sur les acteurs, tandis que d'autres considèrent des systèmes socioécologiques englobants. Or, les enjeux considérés comme prioritaires par les auteurs influencent l'échelle et les limites du système dont est évaluée la résilience ou la vulnérabilité. En amont d'un tel diagnostic, il semble donc nécessaire d'identifier les enjeux de résilience et de vulnérabilité que l'on souhaite aborder. Mais cette tâche dépasse selon nous les compétences des seuls scientifiques, et doit être ouverte à d'autres acteurs. La question est alors : comment peut-on prendre en compte des points de vue multiples dans la conceptualisation du système à évaluer ? Pour cela, nous proposons un cadre conceptuel qui considère un système socioécologique à la fois comme une représentation particulière de l'environnement construite par un acteur, et comme un ensemble finalisé d'éléments, organisé en une hiérarchie de niveaux d'observation, répondant chacun à une finalité, ou fonction. Nous avons alors élaboré et testé une démarche visant à recueillir les représentations systémiques qu'ont différents acteurs de leur environnement, c'est-à-dire la façon dont ils structurent un système socioécologique qui fait sens pour eux, en fonction des finalités qu'ils assignent à leur environnement. Cette démarche a été testée dans le bassin versant de la rivière Nam Lik, district de Fuang, province de Vientiane, qui abrite depuis 2010 le barrage hydroélectrique de Nam Lik 1-2. Une série d'ateliers ont été organisés auprès d'habitants de la zone d'étude, d'employés de l'administration locale et d'enseignants de l'université nationale du Laos. En amont d'un éventuel diagnostic de la vulnérabilité ou de la résilience du terrain d'étude, la thèse propose donc une réflexion sur les différents cadrages possibles de ces concepts, et sur les méthodes permettant de les recueillir auprès d'acteurs multiples.

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Bibliographic Details
Main Author: Buchheit, Pauline
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: AgroParisTech
Subjects:P01 - Conservation de la nature et ressources foncières, E50 - Sociologie rurale, gestion des ressources naturelles, moyens d'existence durables, approche participative, impact sur l'environnement, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_9000115, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_9000157, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_9000119, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_24420, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_12076,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/591627/
http://agritrop.cirad.fr/591627/1/ID591627.pdf
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Description
Summary:Le Laos est un pays enclavé et faiblement peuplé qui se trouve aujourd'hui, après plusieurs décennies de conflits liées à la décolonisation et à la guerre froide, au coeur d'un processus d'intégration économique régionale. Une croissance économique très rapide, soutenue par le développement massif des infrastructures de transport et d'exploitation des ressources naturelles, a des conséquences aussi importantes que différenciées sur les populations et leurs moyens d'existence. Les concepts de résilience et de vulnérabilité ont été employés dans différentes disciplines pour analyser et gérer des dynamiques sociales et écologiques face à des changements rapides et incertains. Parfois mis en opposition ou imbriqués, ces deux concepts s'insèrent dans une diversité de cadres d'analyse des relations société-environnement. Si l'ensemble des travaux étudiés soulignent la nécessité d'employer de multiples échelles d'analyse pour prendre en compte la complexité des phénomènes étudiés, ils n'évaluent cependant pas la vulnérabilité et la résilience aux mêmes niveaux : certains sont centrés sur les acteurs, tandis que d'autres considèrent des systèmes socioécologiques englobants. Or, les enjeux considérés comme prioritaires par les auteurs influencent l'échelle et les limites du système dont est évaluée la résilience ou la vulnérabilité. En amont d'un tel diagnostic, il semble donc nécessaire d'identifier les enjeux de résilience et de vulnérabilité que l'on souhaite aborder. Mais cette tâche dépasse selon nous les compétences des seuls scientifiques, et doit être ouverte à d'autres acteurs. La question est alors : comment peut-on prendre en compte des points de vue multiples dans la conceptualisation du système à évaluer ? Pour cela, nous proposons un cadre conceptuel qui considère un système socioécologique à la fois comme une représentation particulière de l'environnement construite par un acteur, et comme un ensemble finalisé d'éléments, organisé en une hiérarchie de niveaux d'observation, répondant chacun à une finalité, ou fonction. Nous avons alors élaboré et testé une démarche visant à recueillir les représentations systémiques qu'ont différents acteurs de leur environnement, c'est-à-dire la façon dont ils structurent un système socioécologique qui fait sens pour eux, en fonction des finalités qu'ils assignent à leur environnement. Cette démarche a été testée dans le bassin versant de la rivière Nam Lik, district de Fuang, province de Vientiane, qui abrite depuis 2010 le barrage hydroélectrique de Nam Lik 1-2. Une série d'ateliers ont été organisés auprès d'habitants de la zone d'étude, d'employés de l'administration locale et d'enseignants de l'université nationale du Laos. En amont d'un éventuel diagnostic de la vulnérabilité ou de la résilience du terrain d'étude, la thèse propose donc une réflexion sur les différents cadrages possibles de ces concepts, et sur les méthodes permettant de les recueillir auprès d'acteurs multiples.