Impacts des changements climatiques sur les sociétés sahéliennes
Les pays du domaine sahélien sont parmi ceux qui possèdent les taux d'émissions de carbone les plus bas au monde à cause de leur faible niveau de développement industriel. La majorité des émissions nettes de CO2 résulte régionalement de la déforestation et de la dégradation forestière. Mais au-delà de ses faibles émissions de gaz à effet de serre, l'espace sahélien est très vulnérable aux changements globaux car il combine des interactions complexes entre les changements climatiques, la gestion des ressources en eau, les systèmes d'utilisation des terres agricoles et des ressources pastorales, la sécurité alimentaire, la santé et les écosystèmes. Pourtant, certains taux de pauvreté nationale ont diminué, indiquant de possibles améliorations régionales (Banque mondiale, 2016). Mais les impacts socio-environnementaux du changement climatique peuvent avoir des conséquences élevées sur toutes les dimensions du développement économique, et obérer les espérances actuelles ou projets à venir. Même s'il existe évidemment des disparités et contrastes régionaux, la toujours très forte dépendance à l'agriculture pluviale et les faibles capacités économiques et institutionnelles des pays sahéliens en font un des espaces les plus sensibles et mal préparés pour faire face et s'adapter à la variabilité climatique (Roudier et al., 2011). De plus, une grande partie de l'espace sahélien est déjà confrontée, épisodiquement ou de manière récurrente, à des crises alimentaires et à la pénurie d'eau imposées par la variabilité climatique, et à certains événements extrêmes tels que les sécheresses, les pluies intenses et les inondations excessives. Avec des taux de croissance démographique les plus importants au monde et une population sahélienne encore dépendante à plus de 85 % d'une économie de subsistance agro-pastorale (Kusserow, 2017), les populations et les écosystèmes, seront les principales victimes du changement climatique mondial en cours. De nombreux travaux sont en cours pour comprendre et démêler toutes ces interactions socio-écologiques complexes en domaine sahélien, influencées en partie ou totalement par les variables climatiques (Hanke et al., 2016). L'approche doit donc être multicritère en intégrant les impacts du climat au sein d'un ensemble de contraintes géographiques plus larges. Une première partie résume les principales variations climatiques et environnementales observées à l'échelle sahélienne ces dernières décennies. Une seconde partie détaille les impacts de ces évolutions sur les ressources en eau, forestières ou agricoles, ainsi que sur les principaux modes socio-économiques organisant les sociétés sahéliennes. Une dernière partie synthétise les principales voies théoriques, ou celles déjà engagées, de l'adaptation au changement climatique, principalement par les communautés rurales sahéliennes.
Summary: | Les pays du domaine sahélien sont parmi ceux qui possèdent les taux d'émissions de carbone les plus bas au monde à cause de leur faible niveau de développement industriel. La majorité des émissions nettes de CO2 résulte régionalement de la déforestation et de la dégradation forestière. Mais au-delà de ses faibles émissions de gaz à effet de serre, l'espace sahélien est très vulnérable aux changements globaux car il combine des interactions complexes entre les changements climatiques, la gestion des ressources en eau, les systèmes d'utilisation des terres agricoles et des ressources pastorales, la sécurité alimentaire, la santé et les écosystèmes. Pourtant, certains taux de pauvreté nationale ont diminué, indiquant de possibles améliorations régionales (Banque mondiale, 2016). Mais les impacts socio-environnementaux du changement climatique peuvent avoir des conséquences élevées sur toutes les dimensions du développement économique, et obérer les espérances actuelles ou projets à venir. Même s'il existe évidemment des disparités et contrastes régionaux, la toujours très forte dépendance à l'agriculture pluviale et les faibles capacités économiques et institutionnelles des pays sahéliens en font un des espaces les plus sensibles et mal préparés pour faire face et s'adapter à la variabilité climatique (Roudier et al., 2011). De plus, une grande partie de l'espace sahélien est déjà confrontée, épisodiquement ou de manière récurrente, à des crises alimentaires et à la pénurie d'eau imposées par la variabilité climatique, et à certains événements extrêmes tels que les sécheresses, les pluies intenses et les inondations excessives. Avec des taux de croissance démographique les plus importants au monde et une population sahélienne encore dépendante à plus de 85 % d'une économie de subsistance agro-pastorale (Kusserow, 2017), les populations et les écosystèmes, seront les principales victimes du changement climatique mondial en cours. De nombreux travaux sont en cours pour comprendre et démêler toutes ces interactions socio-écologiques complexes en domaine sahélien, influencées en partie ou totalement par les variables climatiques (Hanke et al., 2016). L'approche doit donc être multicritère en intégrant les impacts du climat au sein d'un ensemble de contraintes géographiques plus larges. Une première partie résume les principales variations climatiques et environnementales observées à l'échelle sahélienne ces dernières décennies. Une seconde partie détaille les impacts de ces évolutions sur les ressources en eau, forestières ou agricoles, ainsi que sur les principaux modes socio-économiques organisant les sociétés sahéliennes. Une dernière partie synthétise les principales voies théoriques, ou celles déjà engagées, de l'adaptation au changement climatique, principalement par les communautés rurales sahéliennes. |
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