Évaluation de l'arrière effet de la culture du coton sur la production céréalière en zone cotonnière du Mali
Au Mali, l'agriculture est l'activité principale de 80 % de la population. Aujourd'hui, l'accroissement de la pression anthropique sur les ressources agro-sylvo-pastorales est un problème important dans la gestion territoriale. L'agriculture s'exerce dans des conditions climatiques aléatoires avec des risques importants de sécheresse et d'inondation au cours de la campagne agricole. Les systèmes de cultures pluviaux sont dépendants de la pluviométrie ce qui rend difficile tous processus d'intensification. Le coton est une culture stratégique pour les producteurs de la zone cotonnière. Cependant, une baisse tendancielle des rendements du coton est constatée depuis plusieurs années ce qui affecte les rendements des autres cultures, notamment les céréales. La baisse de la fertilité a été identifiée comme une des raisons de la baisse des rendements. Les systèmes agricoles actuellement pratiqués au Mali ne mettent pas un accent particulier sur l'intensification durable. Les producteurs ne sont pas très regardants sur la performance des variétés (des variétés traditionnelles souvent peu performantes sont utilisées par méconnaissance), les itinéraires techniques sont mal appliqués (pas d'apport de fumure sur la plupart des céréales sèches, les entretiens culturaux sarclages et buttages mal exécutés), l'intégration de l'agriculture à l'élevage n'est pas bien assurée (mauvaise utilisation de la biomasse produite, mauvais entretien des animaux de trait). A part le coton dans une moindre mesure, la protection phytosanitaire des cultures est inexistante. Face à cette situation, des propositions d'intensification durable doivent être faites afin de permettre aux producteurs de se maintenir dans un environnement incertain. Les rendements du coton, du sorgho et du mil avoisinent la tonne par hectare. La faiblesse des rendements du sorgho et du mil s'explique par la non-fertilisation, par utilisation des variétés traditionnelles certes adaptées aux conditions agro-écologiques mais peu productives, par le non-renouvellement des stocks de semences. Elles bénéficient de l'arrière effet de la fertilisation organo-minérale apportée sur le cotonnier. Cependant, l'utilisation de nouvelles semences permet de doubler voire tripler ces niveaux de rendements. On retient que l'amélioration de la productivité des cultures de céréales passe par une bonne gestion des ressources naturelles, une meilleure intégration de l'élevage et de l'agriculture et une bonne gestion des intrants ce qui permettra d'assurer la sécurité alimentaire.
Main Authors: | , , , |
---|---|
Format: | conference_item biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
PAG
|
Subjects: | F08 - Systèmes et modes de culture, |
Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/578114/ http://agritrop.cirad.fr/578114/1/DUGUE%20AGRAR%20P149.pdf |
Tags: |
Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
|
Summary: | Au Mali, l'agriculture est l'activité principale de 80 % de la population. Aujourd'hui, l'accroissement de la pression anthropique sur les ressources agro-sylvo-pastorales est un problème important dans la gestion territoriale. L'agriculture s'exerce dans des conditions climatiques aléatoires avec des risques importants de sécheresse et d'inondation au cours de la campagne agricole. Les systèmes de cultures pluviaux sont dépendants de la pluviométrie ce qui rend difficile tous processus d'intensification. Le coton est une culture stratégique pour les producteurs de la zone cotonnière. Cependant, une baisse tendancielle des rendements du coton est constatée depuis plusieurs années ce qui affecte les rendements des autres cultures, notamment les céréales. La baisse de la fertilité a été identifiée comme une des raisons de la baisse des rendements. Les systèmes agricoles actuellement pratiqués au Mali ne mettent pas un accent particulier sur l'intensification durable. Les producteurs ne sont pas très regardants sur la performance des variétés (des variétés traditionnelles souvent peu performantes sont utilisées par méconnaissance), les itinéraires techniques sont mal appliqués (pas d'apport de fumure sur la plupart des céréales sèches, les entretiens culturaux sarclages et buttages mal exécutés), l'intégration de l'agriculture à l'élevage n'est pas bien assurée (mauvaise utilisation de la biomasse produite, mauvais entretien des animaux de trait). A part le coton dans une moindre mesure, la protection phytosanitaire des cultures est inexistante. Face à cette situation, des propositions d'intensification durable doivent être faites afin de permettre aux producteurs de se maintenir dans un environnement incertain. Les rendements du coton, du sorgho et du mil avoisinent la tonne par hectare. La faiblesse des rendements du sorgho et du mil s'explique par la non-fertilisation, par utilisation des variétés traditionnelles certes adaptées aux conditions agro-écologiques mais peu productives, par le non-renouvellement des stocks de semences. Elles bénéficient de l'arrière effet de la fertilisation organo-minérale apportée sur le cotonnier. Cependant, l'utilisation de nouvelles semences permet de doubler voire tripler ces niveaux de rendements. On retient que l'amélioration de la productivité des cultures de céréales passe par une bonne gestion des ressources naturelles, une meilleure intégration de l'élevage et de l'agriculture et une bonne gestion des intrants ce qui permettra d'assurer la sécurité alimentaire. |
---|