Indicateurs de pression environnementale selon un degré d'anthropisation croissante : rapport scientifique à mi-parcours (suite à l'atelier du 8-9 et 10 avril 2003)

Le projet " indicateurs de pression environnementale selon un degré d'anthropisation croissante ", a pour objectif principal de faire des recommandations au Ministère des Affaires Etrangères (MAE) en matière de gestion durable de l'environnement et d'enrichir les approches " Cirad " sur le sujet. La préoccupation n'est pas nouvelle mais paradoxalement, malgré les nombreux indicateurs existants sur le sujet, les acteurs du développement s'en servent peu ou pas et sont souvent démunis face aux situations dynamiques et mal régulées qu'ils rencontrent. Pour faire face à cette situation, le dispositif du projet est construit à partir de cas concrets. Trois " terrains " contrastés (le District du Kodagu en Inde, le Municipe de Uruara en Amazonie brésilienne et la moyenne vallée du Zambèze au Zimbabwe) sont ainsi explorés, insistant sur les relations entre les dynamiques écologiques en cours et la gestion des acteurs locaux. Les équipes de recherche impliquées sur ces terrains constatent d'évidentes différences de structures et modes d'organisation liés à leur contexte. Elles mettent aussi en évidence des convergences en matière de fonctionnement, d'analyse et d'intervention sur les processus en cours. Elles soulignent des contraintes et besoins communs en matière de partage de l'information et mise en oeuvre de systèmes opérationnels conduisant à l'élaboration d'indicateurs de gestion. De ce fait, elles insistent notamment sur la nécessité de : 1. Co-construire les indicateurs en relation avec les gestionnaires - décideurs qui les utilisent pour garantir un minimum d'efficacité en matière de gestion des milieux dont ils ont la responsabilité. Cette prise en compte des conditions sociales d'utilisation des indicateurs complexifie mais enrichit la démarche initialement proposée. Elle exige en effet de bien connaître " les systèmes locaux de décision - gestion " tout autant que les modifications des systèmes écologiques liées aux activités humaines. Il ne suffit donc pas/plus de concevoir des approches générales " classiques " (déjà largement explorées) mais de proposer des indicateurs appropriés aux composantes sociales et écologiques des systèmes en place. Cette approche nouvelle résulte d'une volonté du Cirad d'aborder les indicateurs sous l'angle d'une recherche finalisée tournée vers l'action. Cela pose par ailleurs un problème de généralisation des résultats obtenus à partir de " situations locales spécifiques " et par voie de conséquence de la possibilité de transposer ces résultats (notamment méthodologiques) à d'autres terrains non inclus dans le dispositif initial du projet.2. Infléchir le concept d'indicateurs par rapport au dispositif initial. En effet, Il ne s'agirait plus d'indicateurs de " pression " (qui relèvent plutôt d'un constat sur des " états de milieu "), mais davantage d'indicateurs de " gestion " impliquant une vision dynamique, construite et liée à des acteurs et des activités plus ou moins conscientes et volontaires des sociétés en place. Dans ce contexte, les indicateurs apparaissent alors comme des outils d'information donnant des indications sur les dynamiques en cours (diagnostic) pour permettre aux gestionnaires de prendre des décisions (planification - négociation -action). Cela ne veut pas dire intervenir directement mais plutôt générer des médiations, des régulations dans des systèmes socio - environnementaux souvent déséquilibrés, conflictuels ou peu respectueux de l'environnement (les terrains d'interventions font tous apparaître des dynamiques fortes liées à des situations de "fronts pionniers "). 3. Préciser et formaliser les méthodes mises en oeuvre. Cela concerne autant la collecte des données, que la co-construction d'une l'information pertinente, utile et efficace donnant aux gestionnaires une vision réelle de la situation et leur permettant de prendre des décisions en conséquence. Cette approche interroge donc les chercheurs sur les outils qu'ils utilisent (place de la télédétection, des chorèmes et de la modélisation géographique…), et les itinéraires de recherche et les démarches qu'ils mettent en oeuvre, leur coût, leur utilité pour le développement. (Car, en fin de compte, il s'agit bien d'intervenir afin de déclencher des actions efficaces, appropriables et durables). On constate d'ailleurs que, plus les terrains sont avancés dans le domaine du développement, plus ils sont " demandeurs " de réflexions en amont (méthodes, outils, concepts...). Ce processus s'amorce d'ailleurs avec des compétences disciplinaires très différentes ; écologie et géographie, sciences de l'ingénieur (agronomie, élevage, foresterie) certes, mais aussi, de plus en plus, sociologie et anthropologie. De fait, les interactions entre plusieurs départements du CIRAD (Emvt, Forêt, Tera) aux approches différentes et complémentaires sont enrichissantes et posent bon nombre de questions allant dans le sens des réflexions précédentes. Ces grandes orientations acceptées par tous font encore l'objet de discussions dans leur application pratique sur le terrain : des indicateurs pour qui ? pour quoi faire ? comment les obtenir ? Ces premières réflexions suscitent également de nombreuses questions à approfondir, relatives aux relations entre l'organisation des acteurs - décideurs, et les indicateurs qu'ils utilisent. Par ailleurs, les résultats obtenus localement devront être testés et validés avant d'aborder la question de leur généralisation. C'est en grande partie sur ces orientations que seront établies les recommandations à faire au Ministère des Affaires Etrangères. Toutes ces expériences et débats sont actuellement en cours de formalisation et seront présentés dans un rapport détaillé pour chaque terrain. En complément, un rapport de synthèse reprendra les principales conclusions dans la perspective de recommandations opérationnelles au MAE. La structure définitive de ces documents ainsi que les maquettes des publications envisagées seront étudiées lors de la prochaine rencontre prévue en septembre 2003, quelques mois avant l'échéance du projet. Un séminaire de valorisation finale est prévu en début d'année 2004. Il sera organisé conjointement avec plusieurs événements scientifiques. Il restera alors à tester " en vraie grandeur " les prototypes élaborés durant ce projet pour passer au stade de leur généralisation. Cette deuxième phase de recherche pourrait se réaliser en 2004-2005. Son financement est à envisager dès maintenant.

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Bibliographic Details
Main Author: CIRAD - FRA
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:P01 - Conservation de la nature et ressources foncières, K01 - Foresterie - Considérations générales, A01 - Agriculture - Considérations générales, L01 - Élevage - Considérations générales,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/577876/
http://agritrop.cirad.fr/577876/1/dk517522.pdf
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Description
Summary:Le projet " indicateurs de pression environnementale selon un degré d'anthropisation croissante ", a pour objectif principal de faire des recommandations au Ministère des Affaires Etrangères (MAE) en matière de gestion durable de l'environnement et d'enrichir les approches " Cirad " sur le sujet. La préoccupation n'est pas nouvelle mais paradoxalement, malgré les nombreux indicateurs existants sur le sujet, les acteurs du développement s'en servent peu ou pas et sont souvent démunis face aux situations dynamiques et mal régulées qu'ils rencontrent. Pour faire face à cette situation, le dispositif du projet est construit à partir de cas concrets. Trois " terrains " contrastés (le District du Kodagu en Inde, le Municipe de Uruara en Amazonie brésilienne et la moyenne vallée du Zambèze au Zimbabwe) sont ainsi explorés, insistant sur les relations entre les dynamiques écologiques en cours et la gestion des acteurs locaux. Les équipes de recherche impliquées sur ces terrains constatent d'évidentes différences de structures et modes d'organisation liés à leur contexte. Elles mettent aussi en évidence des convergences en matière de fonctionnement, d'analyse et d'intervention sur les processus en cours. Elles soulignent des contraintes et besoins communs en matière de partage de l'information et mise en oeuvre de systèmes opérationnels conduisant à l'élaboration d'indicateurs de gestion. De ce fait, elles insistent notamment sur la nécessité de : 1. Co-construire les indicateurs en relation avec les gestionnaires - décideurs qui les utilisent pour garantir un minimum d'efficacité en matière de gestion des milieux dont ils ont la responsabilité. Cette prise en compte des conditions sociales d'utilisation des indicateurs complexifie mais enrichit la démarche initialement proposée. Elle exige en effet de bien connaître " les systèmes locaux de décision - gestion " tout autant que les modifications des systèmes écologiques liées aux activités humaines. Il ne suffit donc pas/plus de concevoir des approches générales " classiques " (déjà largement explorées) mais de proposer des indicateurs appropriés aux composantes sociales et écologiques des systèmes en place. Cette approche nouvelle résulte d'une volonté du Cirad d'aborder les indicateurs sous l'angle d'une recherche finalisée tournée vers l'action. Cela pose par ailleurs un problème de généralisation des résultats obtenus à partir de " situations locales spécifiques " et par voie de conséquence de la possibilité de transposer ces résultats (notamment méthodologiques) à d'autres terrains non inclus dans le dispositif initial du projet.2. Infléchir le concept d'indicateurs par rapport au dispositif initial. En effet, Il ne s'agirait plus d'indicateurs de " pression " (qui relèvent plutôt d'un constat sur des " états de milieu "), mais davantage d'indicateurs de " gestion " impliquant une vision dynamique, construite et liée à des acteurs et des activités plus ou moins conscientes et volontaires des sociétés en place. Dans ce contexte, les indicateurs apparaissent alors comme des outils d'information donnant des indications sur les dynamiques en cours (diagnostic) pour permettre aux gestionnaires de prendre des décisions (planification - négociation -action). Cela ne veut pas dire intervenir directement mais plutôt générer des médiations, des régulations dans des systèmes socio - environnementaux souvent déséquilibrés, conflictuels ou peu respectueux de l'environnement (les terrains d'interventions font tous apparaître des dynamiques fortes liées à des situations de "fronts pionniers "). 3. Préciser et formaliser les méthodes mises en oeuvre. Cela concerne autant la collecte des données, que la co-construction d'une l'information pertinente, utile et efficace donnant aux gestionnaires une vision réelle de la situation et leur permettant de prendre des décisions en conséquence. Cette approche interroge donc les chercheurs sur les outils qu'ils utilisent (place de la télédétection, des chorèmes et de la modélisation géographique…), et les itinéraires de recherche et les démarches qu'ils mettent en oeuvre, leur coût, leur utilité pour le développement. (Car, en fin de compte, il s'agit bien d'intervenir afin de déclencher des actions efficaces, appropriables et durables). On constate d'ailleurs que, plus les terrains sont avancés dans le domaine du développement, plus ils sont " demandeurs " de réflexions en amont (méthodes, outils, concepts...). Ce processus s'amorce d'ailleurs avec des compétences disciplinaires très différentes ; écologie et géographie, sciences de l'ingénieur (agronomie, élevage, foresterie) certes, mais aussi, de plus en plus, sociologie et anthropologie. De fait, les interactions entre plusieurs départements du CIRAD (Emvt, Forêt, Tera) aux approches différentes et complémentaires sont enrichissantes et posent bon nombre de questions allant dans le sens des réflexions précédentes. Ces grandes orientations acceptées par tous font encore l'objet de discussions dans leur application pratique sur le terrain : des indicateurs pour qui ? pour quoi faire ? comment les obtenir ? Ces premières réflexions suscitent également de nombreuses questions à approfondir, relatives aux relations entre l'organisation des acteurs - décideurs, et les indicateurs qu'ils utilisent. Par ailleurs, les résultats obtenus localement devront être testés et validés avant d'aborder la question de leur généralisation. C'est en grande partie sur ces orientations que seront établies les recommandations à faire au Ministère des Affaires Etrangères. Toutes ces expériences et débats sont actuellement en cours de formalisation et seront présentés dans un rapport détaillé pour chaque terrain. En complément, un rapport de synthèse reprendra les principales conclusions dans la perspective de recommandations opérationnelles au MAE. La structure définitive de ces documents ainsi que les maquettes des publications envisagées seront étudiées lors de la prochaine rencontre prévue en septembre 2003, quelques mois avant l'échéance du projet. Un séminaire de valorisation finale est prévu en début d'année 2004. Il sera organisé conjointement avec plusieurs événements scientifiques. Il restera alors à tester " en vraie grandeur " les prototypes élaborés durant ce projet pour passer au stade de leur généralisation. Cette deuxième phase de recherche pourrait se réaliser en 2004-2005. Son financement est à envisager dès maintenant.