Test de sensibilité de variétés clonales d'hévéa aux toxines secrétées par le champignon Corynespora cassiicola

Hevea brasiliensis est la seule source de caoutchouc naturel, agro-matériau utilisé principalement (70%) dans l'industrie du pneumatique. En Asie et en Afrique, l'hévéa est sensible à une maladie foliaire due au champignon Corynespora cassiicola. Ce champignon sécrète une toxine protéique, la cassiicoline, dont six isoformes différentes ont été identifiées1. L'isoforme Cas1, issue d'une souche très agressive originaire des Philippines (CCP), jouerait un rôle important en tant qu'effecteur de la maladie2-5. Dans un objectif de sélection précoce, une méthode d'évaluation au laboratoire de la sensibilité des clones à cette maladie a été mise au point, par application sur folioles détachées de la toxine Cas1 purifiée ou de filtrats de culture de différentes souches du champignon. La toxicité induite est quantifiée après 48 heures par des mesures portant d'une part sur le pourcentage de fuite d'électrolyte R (conductimétrie), et d'autre part sur la surface de nécrose S. On a étudié la réponse de 20 clones d'hévéa d'une part à quatre concentrations de la toxine (0, 1, 5 et 10 ng/?l), et d'autre part à 12 filtrats de culture de souches différentes (dont la souche CCP) et à un témoin CZ (milieu de culture Czapeck). Les mesures de R sont apparues beaucoup plus sensibles que celles de S. L'intensité des symptômes augmente avec la concentration de la toxine, sans effet d'interaction entre clones et concentrations (hors témoin 0). Les profils de sensibilité des clones en réponse à la toxine Cas1 purifiée ou au filtrat CCP sont globalement les mêmes, renforçant l'idée que la toxine Cas1 serait le déterminant majeur de la toxicité du filtrat CCP. Un effet d'interaction entre clones et filtrats de culture a été mis en évidence, notamment entre les 4 filtrats les plus agressifs : CCP, CSRi5, CIND3 et CTHA3, avec des sensibilités différentes des clones selon les filtrats. Les classements de sensibilité des clones selon ce test ne rendent cependant compte que partiellement des comportements en champ. Il est donc nécessaire de poursuivre cette recherche, notamment par la caractérisation d'autres effecteurs que Cas1.

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Bibliographic Details
Main Authors: Déon, Marine, Tran, Dinh Minh, Clément-Demange, André, Bieysse, Daniel, Oliveira, Ricardo R., Breton, Frédéric, Massey, Stéphanie, De Lamotte, Frédéric, Clément-Vidal, Anne, Seguin, Marc, Pujade-Renaud, Valérie
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: SFP
Subjects:F30 - Génétique et amélioration des plantes, H20 - Maladies des plantes,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/573145/
http://agritrop.cirad.fr/573145/1/document_573145.pdf
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Description
Summary:Hevea brasiliensis est la seule source de caoutchouc naturel, agro-matériau utilisé principalement (70%) dans l'industrie du pneumatique. En Asie et en Afrique, l'hévéa est sensible à une maladie foliaire due au champignon Corynespora cassiicola. Ce champignon sécrète une toxine protéique, la cassiicoline, dont six isoformes différentes ont été identifiées1. L'isoforme Cas1, issue d'une souche très agressive originaire des Philippines (CCP), jouerait un rôle important en tant qu'effecteur de la maladie2-5. Dans un objectif de sélection précoce, une méthode d'évaluation au laboratoire de la sensibilité des clones à cette maladie a été mise au point, par application sur folioles détachées de la toxine Cas1 purifiée ou de filtrats de culture de différentes souches du champignon. La toxicité induite est quantifiée après 48 heures par des mesures portant d'une part sur le pourcentage de fuite d'électrolyte R (conductimétrie), et d'autre part sur la surface de nécrose S. On a étudié la réponse de 20 clones d'hévéa d'une part à quatre concentrations de la toxine (0, 1, 5 et 10 ng/?l), et d'autre part à 12 filtrats de culture de souches différentes (dont la souche CCP) et à un témoin CZ (milieu de culture Czapeck). Les mesures de R sont apparues beaucoup plus sensibles que celles de S. L'intensité des symptômes augmente avec la concentration de la toxine, sans effet d'interaction entre clones et concentrations (hors témoin 0). Les profils de sensibilité des clones en réponse à la toxine Cas1 purifiée ou au filtrat CCP sont globalement les mêmes, renforçant l'idée que la toxine Cas1 serait le déterminant majeur de la toxicité du filtrat CCP. Un effet d'interaction entre clones et filtrats de culture a été mis en évidence, notamment entre les 4 filtrats les plus agressifs : CCP, CSRi5, CIND3 et CTHA3, avec des sensibilités différentes des clones selon les filtrats. Les classements de sensibilité des clones selon ce test ne rendent cependant compte que partiellement des comportements en champ. Il est donc nécessaire de poursuivre cette recherche, notamment par la caractérisation d'autres effecteurs que Cas1.