Datations radiocarbone et "effet vieux bois" dans l'arc antillais : état de la question

Parmi les nombreux effets susceptibles de fausser l'interprétation des datations par le radiocarbone, figurent ceux pour lesquels l'âge de l'événement archéologique est différent de l'âge radiocarbone de l'échantillon, ou âge de l'" événement radiocarbone ". Ce type de problème se pose dans de nombreux cas, en particulier celui dénommé " effet vieux bois ". Cette question est prise en compte dans diverses régions du monde où des espèces végétales très longévives sont fréquentes. Dans les Antilles les études anthracologiques disponibles indiquent une fréquence très importante de certaines espèces autochtones multiséculaires dont le gaïac, Guaiacum officinale L.. Cependant, la quasi absence de données dendrochronologiques dans la zone tropicale humide, nous privent d'un inventaire précis des espèces longévives et surtout de l'évaluation de leur longévité. Quelques tests présentés ici ont permis une estimation de la longévité de poteaux d'origine archéologique en bois de gaïac. Ils mettent en évidence un décalage de plusieurs siècles entre les parties externes et le coeur du tronc. Cet exemple illustre l'apparition d'une incertitude supplémentaire dans la datation de l'événement archéologique lorsque que l'on ne connaît ni l'espèce botanique ni la zone de prélèvement dans l'arbre. Une autre source d'erreur pourrait provenir de l'utilisation de bois mort de qualité très durable comme combustible, sachant que les grands cyclones peuvent produire d'importantes quantités de bois mort susceptible d'être récolté pendant des décennies, voire des siècles. Afin d'améliorer les données chronologiques utilisées dans les interprétations archéologiques, il apparaît nécessaire de s'assurer de la qualité des datations, et donc de suivre un protocole similaire à ceux utilisés dans d'autres régions basé sur une meilleure connaissance des éléments datés : espèce, partie anatomique, humidité du bois utilisé (vert ou sec).

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Bibliographic Details
Main Authors: Stouvenot, Christian, Beauchêne, Jacques, Bonnissent, Dominique, Oberlin, Christine
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: IACA
Subjects:K01 - Foresterie - Considérations générales, F70 - Taxonomie végétale et phytogéographie, F62 - Physiologie végétale - Croissance et développement, U30 - Méthodes de recherche, 000 - Autres thèmes,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/570855/
http://agritrop.cirad.fr/570855/7/ID570855%20comm.pdf
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Description
Summary:Parmi les nombreux effets susceptibles de fausser l'interprétation des datations par le radiocarbone, figurent ceux pour lesquels l'âge de l'événement archéologique est différent de l'âge radiocarbone de l'échantillon, ou âge de l'" événement radiocarbone ". Ce type de problème se pose dans de nombreux cas, en particulier celui dénommé " effet vieux bois ". Cette question est prise en compte dans diverses régions du monde où des espèces végétales très longévives sont fréquentes. Dans les Antilles les études anthracologiques disponibles indiquent une fréquence très importante de certaines espèces autochtones multiséculaires dont le gaïac, Guaiacum officinale L.. Cependant, la quasi absence de données dendrochronologiques dans la zone tropicale humide, nous privent d'un inventaire précis des espèces longévives et surtout de l'évaluation de leur longévité. Quelques tests présentés ici ont permis une estimation de la longévité de poteaux d'origine archéologique en bois de gaïac. Ils mettent en évidence un décalage de plusieurs siècles entre les parties externes et le coeur du tronc. Cet exemple illustre l'apparition d'une incertitude supplémentaire dans la datation de l'événement archéologique lorsque que l'on ne connaît ni l'espèce botanique ni la zone de prélèvement dans l'arbre. Une autre source d'erreur pourrait provenir de l'utilisation de bois mort de qualité très durable comme combustible, sachant que les grands cyclones peuvent produire d'importantes quantités de bois mort susceptible d'être récolté pendant des décennies, voire des siècles. Afin d'améliorer les données chronologiques utilisées dans les interprétations archéologiques, il apparaît nécessaire de s'assurer de la qualité des datations, et donc de suivre un protocole similaire à ceux utilisés dans d'autres régions basé sur une meilleure connaissance des éléments datés : espèce, partie anatomique, humidité du bois utilisé (vert ou sec).