Distribution des acariens en vergers d'agrumes selon le mode de gestion de l'enherbement en guadeloupe

Les agrumes en Guadeloupe constituent une composante majeure de la diversification des cultures fruitières. Cependant, cette filière rencontre des problèmes phytosanitaires assez importants, posés essentiellement par les insectes et les acariens ravageurs. Ce sont des ravageurs causant des pertes économiques assez importantes, en dépréciant la qualité des fruits qui perdent alors leur valeur marchande. Les acariens qui présentent le plus de dégats sont le Phytopte Phyllocoptruta oleivora (Ashmead) et le tarsonème Polyphagotarsonemus latus (Banks) et dans une moindre mesure, les acariens rouges (diverses espèces de Tetranychidae). Ces acariens sont de très petites tailles ce qui rend leur observation difficile à l'oeil nu. On ne peut remarquer que leurs dégâts et il est donc en général déjà très tard pour intervenir. Cette situation a conduit les agriculteurs guadeloupéens à traiter de manière systématique à raison de 2 traitements acaricides/ an. La conséquence de telles pratiques est le risque d'apparition de résistances ainsi que l'installation d'un déséquilibre entre les ravageurs et les auxiliaires à cause de la toxicité de ces produits. C'est dans de ce contexte que le CIRAD s'est intéressé à la lutte biologique contre les acariens ravageurs. Les principaux régulateurs des effectifs de ces acariens sont des acariens prédateurs de la famille des Phytoseiidae. Notre étude a consisté à inventorier l'acarofaune dans l'agrosystème " agrumes ", aussi bien sur les arbres qu'au niveau de la couverture végétale. Pour mener à bien l'étude, on a étudié l'effet des différents modes de gestion de l'enherbement qui pourraient agir sur l'abondance et le diversité des acariens et plus particulièrement des Phytoseiidae. Pour cela, on a pris 3 parcelles qui subissent chacune un mode de conduite différent : la première avec un traitement herbicide (glyphosate) appliqué tous les 2 mois, une deuxième avec une plante de couverture installée il ya 2 ans (Neonotonia wightii) et une troisième parcelle semée en Cynodon dactylon et contenant aussi autres essences végétales. Dans chaque modalité, on a échantillonné 4 arbres en prélevant 20 feuilles et 4 quadrats au sol (30 x 30 cm) en prélevant les espèces végétales. La méthode de trempage-lavage a été utilisée pour extraire les acariens du support végétal. On a trouvé que l'enherbement contient un effectif total plus important, davantage d'acariens prédateurs et plus d'acariens phytophages que les arbres. S'agissant de l'enherbement, c'est la modalité avec la plante de couverture qui contient le plus de prédateurs et de phytophages, suivie de celle contenant du Cynodon puis celle traitée au glyphosate. Cependant, sur arbres les acariens sont réparrtis de manière plus ou moins homogènes entre les trois modalités. Uniquement, dans la modalité " Neonotonia ", une espèce de Phytoseiidae a été trouvée en même temps sur les arbres et sur la plante. En ce qui concerne notre étude, qui visait à étudier la présence des différents groupes fonctionnels dans l'agrosystème agrumes en Guadeloupe, il est possible de conclure qu'il y a une diversité plus importante de familles sur la plante de service et sur le couvert végétal de la modalité " Cynodon " et plus particulièrement une diversité d'espèces de Phytoseiidae. Comme perspective, nous suggérons d'élargir l'étude sur une période plus importante (2 ou 3 ans) et sur des parcelles dont les conditions naturelles seront plus proches de celles des agriculteurs de la région. De même, une identification des acariens prédateurs et phytophages jusqu'à l'espèce est envisageable, ce qui permettrait de se focaliser sur les spécimens les plus importants. En définitive, il serait préjudicieux d'étudier les échanges de Phytoseiidae entre arbres et enherbement par des systèmes de piégeages suivi de marquage moléculaire.

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Bibliographic Details
Main Author: Bellahirech, Amani
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: Montpellier SupAgro
Subjects:H10 - Ravageurs des plantes, H60 - Mauvaises herbes et désherbage, F08 - Systèmes et modes de culture,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/570298/
http://agritrop.cirad.fr/570298/1/document_570298.pdf
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Description
Summary:Les agrumes en Guadeloupe constituent une composante majeure de la diversification des cultures fruitières. Cependant, cette filière rencontre des problèmes phytosanitaires assez importants, posés essentiellement par les insectes et les acariens ravageurs. Ce sont des ravageurs causant des pertes économiques assez importantes, en dépréciant la qualité des fruits qui perdent alors leur valeur marchande. Les acariens qui présentent le plus de dégats sont le Phytopte Phyllocoptruta oleivora (Ashmead) et le tarsonème Polyphagotarsonemus latus (Banks) et dans une moindre mesure, les acariens rouges (diverses espèces de Tetranychidae). Ces acariens sont de très petites tailles ce qui rend leur observation difficile à l'oeil nu. On ne peut remarquer que leurs dégâts et il est donc en général déjà très tard pour intervenir. Cette situation a conduit les agriculteurs guadeloupéens à traiter de manière systématique à raison de 2 traitements acaricides/ an. La conséquence de telles pratiques est le risque d'apparition de résistances ainsi que l'installation d'un déséquilibre entre les ravageurs et les auxiliaires à cause de la toxicité de ces produits. C'est dans de ce contexte que le CIRAD s'est intéressé à la lutte biologique contre les acariens ravageurs. Les principaux régulateurs des effectifs de ces acariens sont des acariens prédateurs de la famille des Phytoseiidae. Notre étude a consisté à inventorier l'acarofaune dans l'agrosystème " agrumes ", aussi bien sur les arbres qu'au niveau de la couverture végétale. Pour mener à bien l'étude, on a étudié l'effet des différents modes de gestion de l'enherbement qui pourraient agir sur l'abondance et le diversité des acariens et plus particulièrement des Phytoseiidae. Pour cela, on a pris 3 parcelles qui subissent chacune un mode de conduite différent : la première avec un traitement herbicide (glyphosate) appliqué tous les 2 mois, une deuxième avec une plante de couverture installée il ya 2 ans (Neonotonia wightii) et une troisième parcelle semée en Cynodon dactylon et contenant aussi autres essences végétales. Dans chaque modalité, on a échantillonné 4 arbres en prélevant 20 feuilles et 4 quadrats au sol (30 x 30 cm) en prélevant les espèces végétales. La méthode de trempage-lavage a été utilisée pour extraire les acariens du support végétal. On a trouvé que l'enherbement contient un effectif total plus important, davantage d'acariens prédateurs et plus d'acariens phytophages que les arbres. S'agissant de l'enherbement, c'est la modalité avec la plante de couverture qui contient le plus de prédateurs et de phytophages, suivie de celle contenant du Cynodon puis celle traitée au glyphosate. Cependant, sur arbres les acariens sont réparrtis de manière plus ou moins homogènes entre les trois modalités. Uniquement, dans la modalité " Neonotonia ", une espèce de Phytoseiidae a été trouvée en même temps sur les arbres et sur la plante. En ce qui concerne notre étude, qui visait à étudier la présence des différents groupes fonctionnels dans l'agrosystème agrumes en Guadeloupe, il est possible de conclure qu'il y a une diversité plus importante de familles sur la plante de service et sur le couvert végétal de la modalité " Cynodon " et plus particulièrement une diversité d'espèces de Phytoseiidae. Comme perspective, nous suggérons d'élargir l'étude sur une période plus importante (2 ou 3 ans) et sur des parcelles dont les conditions naturelles seront plus proches de celles des agriculteurs de la région. De même, une identification des acariens prédateurs et phytophages jusqu'à l'espèce est envisageable, ce qui permettrait de se focaliser sur les spécimens les plus importants. En définitive, il serait préjudicieux d'étudier les échanges de Phytoseiidae entre arbres et enherbement par des systèmes de piégeages suivi de marquage moléculaire.