Analyse spatio-temporelle de la progression du Cacao Swollen Shoot Virus à l'échelle de parcelles cacaoyères
La maladie du Cacao Swollen Shoot Virus (CSSV) n'existe pour le moment que dans quelques régions d'Afrique de l'Ouest, mais sa progression récente, notamment en Côte d'Ivoire, peut faire craindre une grave épidémie dans tout le continent africain. Les méthodes d'éradication, avec l'arrachage des zones malades, n'a pas donné les résultats escomptés, et on assiste actuellement à des ré-émergences dans les premières zones atteintes et des émergences dans de nouvelles zones de production. Par ailleurs, aucun matériel génétique totalement résistant n'a été mis en évidence pour le moment. Face à ces constats, il est nécessaire de bien comprendre les mécanismes de progression de cette maladie à l'échelle des parcelles et des paysages dans l'objectif de trouver des méthodes pouvant ralentir les épidémies. Dans cette perspective, trois parcelles cacaoyères avaient été installées dans une zone atteinte à Héhéti (Togo) : après éradication de la maladie, arrachage de tous les cacaoyers, nettoyage des parcelles, des cacaoyers moins sensibles à la maladie ont été installés. Chacune des trois parcelles avait par ailleurs été entourée de barrières constituées de caféiers. Vingt ans après l'installation de ces parcelles, un repérage des cacaoyers sains, malades et morts a été effectué, d'abord en 2008, puis en 2009. L'analyse des données avec l'utilisation des processus ponctuels (fonction de Ripley) et la méthode du " Join Count Analysis " a permis de confirmer le caractère très agrégé de cette maladie à l'échelle des parcelles. La progression de la maladie entre les deux années d'observation a été d'autant plus rapide que le nombre d'arbres atteints en première année était important. La mise en place de barrières pour freiner la progression de la maladie semble toutefois effective : 20 ans après l'installation des parcelles, la parcelle dont les barrières étaient intactes avait encore plus de la moitié de ces arbres productifs. L'adoption de matériel végétal plus résistant et la mise au point de systèmes agroforestiers appropriés avec l'utilisation systématique de barrières devraient donc permettre de ralentir la progression de cette maladie dans les zones atteintes.
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Format: | conference_item biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
s.n.
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Subjects: | H20 - Maladies des plantes, F30 - Génétique et amélioration des plantes, |
Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/568490/ http://agritrop.cirad.fr/568490/1/document_568490.pdf |
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Summary: | La maladie du Cacao Swollen Shoot Virus (CSSV) n'existe pour le moment que dans quelques régions d'Afrique de l'Ouest, mais sa progression récente, notamment en Côte d'Ivoire, peut faire craindre une grave épidémie dans tout le continent africain. Les méthodes d'éradication, avec l'arrachage des zones malades, n'a pas donné les résultats escomptés, et on assiste actuellement à des ré-émergences dans les premières zones atteintes et des émergences dans de nouvelles zones de production. Par ailleurs, aucun matériel génétique totalement résistant n'a été mis en évidence pour le moment. Face à ces constats, il est nécessaire de bien comprendre les mécanismes de progression de cette maladie à l'échelle des parcelles et des paysages dans l'objectif de trouver des méthodes pouvant ralentir les épidémies. Dans cette perspective, trois parcelles cacaoyères avaient été installées dans une zone atteinte à Héhéti (Togo) : après éradication de la maladie, arrachage de tous les cacaoyers, nettoyage des parcelles, des cacaoyers moins sensibles à la maladie ont été installés. Chacune des trois parcelles avait par ailleurs été entourée de barrières constituées de caféiers. Vingt ans après l'installation de ces parcelles, un repérage des cacaoyers sains, malades et morts a été effectué, d'abord en 2008, puis en 2009. L'analyse des données avec l'utilisation des processus ponctuels (fonction de Ripley) et la méthode du " Join Count Analysis " a permis de confirmer le caractère très agrégé de cette maladie à l'échelle des parcelles. La progression de la maladie entre les deux années d'observation a été d'autant plus rapide que le nombre d'arbres atteints en première année était important. La mise en place de barrières pour freiner la progression de la maladie semble toutefois effective : 20 ans après l'installation des parcelles, la parcelle dont les barrières étaient intactes avait encore plus de la moitié de ces arbres productifs. L'adoption de matériel végétal plus résistant et la mise au point de systèmes agroforestiers appropriés avec l'utilisation systématique de barrières devraient donc permettre de ralentir la progression de cette maladie dans les zones atteintes. |
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