Nutrition, revenus et insécurité alimentaire en Languedoc-Roussillon

Les personnes aux revenus les plus modestes ont des consommations alimentaires plus éloignées des recommandations nutritionnelles que les personnes aux revenus plus élevés. Mais les fréquences de consommation de ces dernières n'atteignent cependant pas ces recommandations. Concernant l'activité physique, les personnes à bas revenus ont une activité physique plus intense au travail que celles à haut revenu et cette différence est inverse concernant les loisirs. Ces constats, maintes fois observés en Europe, sont cependant un peu moins accentués en Languedoc Roussillon qu'en France. Par contre, la proportion de personnes en surpoids ou obèses, de même que trop maigres, ne varie pas avec le niveau de revenu dans la région alors que de telles différences sont constatées en France. Le constat le plus frappant concerne les personnes ayant déclaré ne pas avoir assez à manger souvent ou parfois. Leur proportion est particulièrement élevée dans la région : 3,3 %, soit près de 60 000 personnes de 18 à 75 ans, sont donc dans ce cas, contre 1,9 % pour la France. Ces chiffres sous-estiment la réalité compte tenu de la méthodologie de l'enquête qui n'a pu toucher les populations les plus précaires. La faim n'est donc malheureusement pas absente d'une région paradoxalement parmi les plus dynamiques de France. Ces personnes en situation d'insécurité alimentaire consomment, nettement plus fréquemment que les autres, des plats tout préparés. L'autre constat à noter est que près de la moitié (46,2 %) de la population de la région ne mange pas tous les aliments qu'elle souhaite alors que cette proportion d'insatisfaction alimentaire est de 38 % pour la France. Ces constats invitent à suivre de façon rapprochée ces situations d'insécurité et d'insatisfaction. Les structures associatives qui interviennent dans la région indiquent en effet une tendance à l'augmentation des sollicitations dont elles font l'objet pour fournir de l'aide alimentaire. Mais au-delà de l'aide alimentaire, il est important de veiller à ce que ces publics connaissent les recommandations nutritionnelles et surtout, que des clefs soient mises à leur disposition pour pouvoir réellement les mettre en oeuvre avec le budget qui est le leur.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Authors: Ledésert, Bernard (ed.), Ruiz, Inca, Le Bihan, Geneviève, Bricas, Nicolas, Romarin, J.P.
Other Authors: Belen, Jacqueline
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: DRASS
Subjects:E73 - Économie de la consommation, S01 - Nutrition humaine - Considérations générales, E80 - Économie familiale et artisanale,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/566738/
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:Les personnes aux revenus les plus modestes ont des consommations alimentaires plus éloignées des recommandations nutritionnelles que les personnes aux revenus plus élevés. Mais les fréquences de consommation de ces dernières n'atteignent cependant pas ces recommandations. Concernant l'activité physique, les personnes à bas revenus ont une activité physique plus intense au travail que celles à haut revenu et cette différence est inverse concernant les loisirs. Ces constats, maintes fois observés en Europe, sont cependant un peu moins accentués en Languedoc Roussillon qu'en France. Par contre, la proportion de personnes en surpoids ou obèses, de même que trop maigres, ne varie pas avec le niveau de revenu dans la région alors que de telles différences sont constatées en France. Le constat le plus frappant concerne les personnes ayant déclaré ne pas avoir assez à manger souvent ou parfois. Leur proportion est particulièrement élevée dans la région : 3,3 %, soit près de 60 000 personnes de 18 à 75 ans, sont donc dans ce cas, contre 1,9 % pour la France. Ces chiffres sous-estiment la réalité compte tenu de la méthodologie de l'enquête qui n'a pu toucher les populations les plus précaires. La faim n'est donc malheureusement pas absente d'une région paradoxalement parmi les plus dynamiques de France. Ces personnes en situation d'insécurité alimentaire consomment, nettement plus fréquemment que les autres, des plats tout préparés. L'autre constat à noter est que près de la moitié (46,2 %) de la population de la région ne mange pas tous les aliments qu'elle souhaite alors que cette proportion d'insatisfaction alimentaire est de 38 % pour la France. Ces constats invitent à suivre de façon rapprochée ces situations d'insécurité et d'insatisfaction. Les structures associatives qui interviennent dans la région indiquent en effet une tendance à l'augmentation des sollicitations dont elles font l'objet pour fournir de l'aide alimentaire. Mais au-delà de l'aide alimentaire, il est important de veiller à ce que ces publics connaissent les recommandations nutritionnelles et surtout, que des clefs soient mises à leur disposition pour pouvoir réellement les mettre en oeuvre avec le budget qui est le leur.