Les cercosporioses des bananiers Mycosphaerella spp : vers une lutte intégrée

Les cercosporioses noire et jaune des bananiers respectivement causées par Mycosphaerella fijiensis et M. musicola, sont les deux contraintes parasitaires majeures pour la production de bananes destinées à l'exportation. Ces maladies provoquent des nécroses foliaires et des pertes de rendement, et surtout la maturation précoce des fruits qui les rend impropres à l'exportation. En l'absence de variétés commerciales résistantes, les bananes destinées à l'exportation font l'objet d'une lutte chimique intensive. Dans la majorité des pays, les fongicides sont appliqués de manière systématique pour protéger les jeunes feuilles, selon un programme préétabli (40-60 traitements/an). Dans certaines régions, des systèmes d'avertissement sont utilisés pour déclencher les traitements en fonction de l'Etat d'Evolution de la maladie (5-14 traitements/an). Dans tous les pays, la lutte chimique devient de plus en plus difficile en termes d'efficacité, de coût et d'impact environnemental. Cette situation est le résultat de deux facteurs : (i) le développement d'une résistance aux fongicides systémiques avec pour conséquence un recours systématique aux fongicides de contact, (ii) une réglementation qui devient de plus en plus stricte. Des stratégies alternatives associées à des mesures prophylactiques de base, comme l'ablation mécanique des nécroses foliaires, sont nécessaires si l'on souhaite mettre en oeuvre une lutte durable contre ces maladies. Ces stratégies comprennent des solutions (1) à court terme : mise en place de la lutte raisonnée par avertissement lorsque cela est faisable, ou recours à des fongicides à faible impact environnemental lorsque la résistance aux fongicides systémiques empêche la mise en oeuvre de l'avertissement biologique ; (2) à moyen ou long terme : développement et introduction de nouveaux cultivars partiellement résistants dans les systèmes de culture.

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Bibliographic Details
Main Authors: De Lapeyre de Bellaire, Luc, Abadie, Catherine, Carlier, Jean, Ngando Essoh Otto, Josué, Kema, Gert H.J.
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: ENDURE
Subjects:H20 - Maladies des plantes, Musa, Mycosphaerella fijiensis, Mycosphaerella musicola, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4993, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_27259, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_27262,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/561146/
http://agritrop.cirad.fr/561146/1/document_561146.pdf
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Description
Summary:Les cercosporioses noire et jaune des bananiers respectivement causées par Mycosphaerella fijiensis et M. musicola, sont les deux contraintes parasitaires majeures pour la production de bananes destinées à l'exportation. Ces maladies provoquent des nécroses foliaires et des pertes de rendement, et surtout la maturation précoce des fruits qui les rend impropres à l'exportation. En l'absence de variétés commerciales résistantes, les bananes destinées à l'exportation font l'objet d'une lutte chimique intensive. Dans la majorité des pays, les fongicides sont appliqués de manière systématique pour protéger les jeunes feuilles, selon un programme préétabli (40-60 traitements/an). Dans certaines régions, des systèmes d'avertissement sont utilisés pour déclencher les traitements en fonction de l'Etat d'Evolution de la maladie (5-14 traitements/an). Dans tous les pays, la lutte chimique devient de plus en plus difficile en termes d'efficacité, de coût et d'impact environnemental. Cette situation est le résultat de deux facteurs : (i) le développement d'une résistance aux fongicides systémiques avec pour conséquence un recours systématique aux fongicides de contact, (ii) une réglementation qui devient de plus en plus stricte. Des stratégies alternatives associées à des mesures prophylactiques de base, comme l'ablation mécanique des nécroses foliaires, sont nécessaires si l'on souhaite mettre en oeuvre une lutte durable contre ces maladies. Ces stratégies comprennent des solutions (1) à court terme : mise en place de la lutte raisonnée par avertissement lorsque cela est faisable, ou recours à des fongicides à faible impact environnemental lorsque la résistance aux fongicides systémiques empêche la mise en oeuvre de l'avertissement biologique ; (2) à moyen ou long terme : développement et introduction de nouveaux cultivars partiellement résistants dans les systèmes de culture.