Les relictes forestières de la falaise de Banfora : un peuplement original au voisinage de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso

La falaise de Banfora est d'une grande richesse floristique et faunique. Ses forêts renferment des espèces endémiques mais aussi des espèces remarquables telles que Albiziadinklagei, Acridocarpus chevalieri ou Warneckea fascicularis qui ne se retrouvent nulle part ailleurs au Burkina Faso. C'est aussi le cas de certaines espèces d'insectes telles que Dicronorhina kouensis ou Stephanorhina guttata. Toutefois, ces forêts sont menacées, particulièrement autour de Bobo-Dioulasso où la faune d'origine a déjà partiellement disparu. Les sites de la falaise sont comparés entre eux ainsi qu'avec d'autres forêts de la région de Bobo-Dioulasso. Une très grande diversité biologique s'observe d'une forêt à l'autre. La dispersion des espèces suggère que ces forêts résulteraient de masses forestières plus vastes dont elles seraient les relictes. La végétation forestière des falaises aurait trois origines : la forêt dense sèche, caractérisée par Guibourtia copallifera, qui pourrait représenter le fond forestier originel avant l'invasion de la flore des savanes ; la forêt dense humide, représentée par la majorité des espèces ripicoles, qui serait issue de la masse forestière humide en suivant le réseau hydrographique ; un fond de flore montagnarde inféodé aux falaises gréseuses, dont l'unique représentant serait Warneckea fascicularis, auquel il serait possible de rattacher les espèces de rochers. La communauté de rongeurs des sites forestiers de la falaise de Banfora est un mélange d'espèces typiquement forestières (en particulier Praomys rostratus) dans les zones les moins perturbées et d'espèces très anthropophiles (comme Rattus rattus) sur les sites les plus dégradés par l'action humaine. La plupart des espèces d'insectes ont probablement pour origine la forêt humide de Côte d'Ivoire, avec des influences maliennes, comme Coeliades aeschylus, ou togolaises, comme Dicronorhina kouensis, espèces qui se rencontrent surtout en zone de savane guinéenne, à proximité des forêts galeries. Ces espèces n'étant pas observées au Sud, ni respectivement à l'Est et à l'Ouest du Burkina Faso, la falaise de Banfora pourrait constituer un point de rencontre entre différentes faunes, ce qui en fait toute la richesse.

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Bibliographic Details
Main Authors: César, Jean, Bouyer, Jérémy, Granjon, Laurent, Akoudjin, Massouroudini, Guerrini, Laure, Louppe, Dominique
Format: article biblioteca
Language:fre
Subjects:P01 - Conservation de la nature et ressources foncières, L60 - Taxonomie et géographie animales, F70 - Taxonomie végétale et phytogéographie, K01 - Foresterie - Considérations générales, forêt tropicale, biodiversité, organisme indicateur, mammifère, Insecta, faune et flore sauvages, dynamique des populations, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_24904, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_33949, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_24040, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4560, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3890, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8389, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6111, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8081,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/557798/
http://agritrop.cirad.fr/557798/1/document_557798.pdf
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Summary:La falaise de Banfora est d'une grande richesse floristique et faunique. Ses forêts renferment des espèces endémiques mais aussi des espèces remarquables telles que Albiziadinklagei, Acridocarpus chevalieri ou Warneckea fascicularis qui ne se retrouvent nulle part ailleurs au Burkina Faso. C'est aussi le cas de certaines espèces d'insectes telles que Dicronorhina kouensis ou Stephanorhina guttata. Toutefois, ces forêts sont menacées, particulièrement autour de Bobo-Dioulasso où la faune d'origine a déjà partiellement disparu. Les sites de la falaise sont comparés entre eux ainsi qu'avec d'autres forêts de la région de Bobo-Dioulasso. Une très grande diversité biologique s'observe d'une forêt à l'autre. La dispersion des espèces suggère que ces forêts résulteraient de masses forestières plus vastes dont elles seraient les relictes. La végétation forestière des falaises aurait trois origines : la forêt dense sèche, caractérisée par Guibourtia copallifera, qui pourrait représenter le fond forestier originel avant l'invasion de la flore des savanes ; la forêt dense humide, représentée par la majorité des espèces ripicoles, qui serait issue de la masse forestière humide en suivant le réseau hydrographique ; un fond de flore montagnarde inféodé aux falaises gréseuses, dont l'unique représentant serait Warneckea fascicularis, auquel il serait possible de rattacher les espèces de rochers. La communauté de rongeurs des sites forestiers de la falaise de Banfora est un mélange d'espèces typiquement forestières (en particulier Praomys rostratus) dans les zones les moins perturbées et d'espèces très anthropophiles (comme Rattus rattus) sur les sites les plus dégradés par l'action humaine. La plupart des espèces d'insectes ont probablement pour origine la forêt humide de Côte d'Ivoire, avec des influences maliennes, comme Coeliades aeschylus, ou togolaises, comme Dicronorhina kouensis, espèces qui se rencontrent surtout en zone de savane guinéenne, à proximité des forêts galeries. Ces espèces n'étant pas observées au Sud, ni respectivement à l'Est et à l'Ouest du Burkina Faso, la falaise de Banfora pourrait constituer un point de rencontre entre différentes faunes, ce qui en fait toute la richesse.