Ressources faunistiques autour des villages du parc national de Pongara, Gabon

Dans le cadre d'un projet de création de forêts communautaires, un inventaire faunistique s'est déroulé autour des villages du parc national de Pongara (Gabon) de Mai à Juin 2008. Le but de l'étude était d'évaluer l'état des ressources faunistiques et de voir si la distance par rapport aux villages pouvait être un facteur expliquant les différences de répartition des animaux. L'étude a permis de confirmer la présence non négligeable d'éléphants (entre 1 et 4,1 crottes/ km en moyenne). En ce qui concerne les céphalophes, les taux de rencontre observés à partir des crottes sont semblables à ceux constatés dans d'autres sites du Gabon à forte pression anthropique (entre 0,06 et 0,1 crottes/km en moyenne). L'état des populations de potamochères semble préoccupant, en effet, seules des empreintes ont été observées (entre 0,8 et 1,5 empreinte/km en moyenne) ce qui pourrait entraîner une surestimation des effectifs. Aucune crotte n'a été relevée, et les villageois, ont remarqué la " disparition " de ces animaux. Il en est de même pour les grands singes, aucun groupe de nids n'a pu être observé, seules des empreintes témoignent de leur présence dans la zone. Enfin, les buffles ne sont présents qu'à l'ouest de la zone d'étude (là où la forêt est clairsemée de savane) en nombre assez conséquent (entre 1,7 et 2 crottes/km en moyenne). Excepté pour les buffles où on observe une forte corrélation positive (Pearson = 0,84) entre la distance aux villages et les nombres de signes rencontrés, la distance aux villages ne semble pas pouvoir expliquer les variations dans la distribution des population animales. Toutefois, pour confirmer ces résultats, il pourrait être utile d'augmenter le rayon de travail autour des villages. L'étude montre qu'il devient urgent de sensibiliser les populations à la conservation de la faune, d'autant plus que la proximité de Libreville (et de son marché) incite à un exercice excessif de la chasse. Dans l'objectif d'un développement éco-touristique, il serait utile de réaliser la même étude en saison des pluies, afin de connaître les zones où les animaux sont le plus facilement observables en fonction des saisons. Un développement dans ce sens pourrait représenter une alternative intéressante à la chasse commerciale qui décime les populations animales.

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Bibliographic Details
Main Author: Hebraud, Hélène
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: UM2
Subjects:L60 - Taxonomie et géographie animales, L20 - Écologie animale, P01 - Conservation de la nature et ressources foncières, faune, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2821, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3161,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/548847/
http://agritrop.cirad.fr/548847/1/548847.pdf
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Description
Summary:Dans le cadre d'un projet de création de forêts communautaires, un inventaire faunistique s'est déroulé autour des villages du parc national de Pongara (Gabon) de Mai à Juin 2008. Le but de l'étude était d'évaluer l'état des ressources faunistiques et de voir si la distance par rapport aux villages pouvait être un facteur expliquant les différences de répartition des animaux. L'étude a permis de confirmer la présence non négligeable d'éléphants (entre 1 et 4,1 crottes/ km en moyenne). En ce qui concerne les céphalophes, les taux de rencontre observés à partir des crottes sont semblables à ceux constatés dans d'autres sites du Gabon à forte pression anthropique (entre 0,06 et 0,1 crottes/km en moyenne). L'état des populations de potamochères semble préoccupant, en effet, seules des empreintes ont été observées (entre 0,8 et 1,5 empreinte/km en moyenne) ce qui pourrait entraîner une surestimation des effectifs. Aucune crotte n'a été relevée, et les villageois, ont remarqué la " disparition " de ces animaux. Il en est de même pour les grands singes, aucun groupe de nids n'a pu être observé, seules des empreintes témoignent de leur présence dans la zone. Enfin, les buffles ne sont présents qu'à l'ouest de la zone d'étude (là où la forêt est clairsemée de savane) en nombre assez conséquent (entre 1,7 et 2 crottes/km en moyenne). Excepté pour les buffles où on observe une forte corrélation positive (Pearson = 0,84) entre la distance aux villages et les nombres de signes rencontrés, la distance aux villages ne semble pas pouvoir expliquer les variations dans la distribution des population animales. Toutefois, pour confirmer ces résultats, il pourrait être utile d'augmenter le rayon de travail autour des villages. L'étude montre qu'il devient urgent de sensibiliser les populations à la conservation de la faune, d'autant plus que la proximité de Libreville (et de son marché) incite à un exercice excessif de la chasse. Dans l'objectif d'un développement éco-touristique, il serait utile de réaliser la même étude en saison des pluies, afin de connaître les zones où les animaux sont le plus facilement observables en fonction des saisons. Un développement dans ce sens pourrait représenter une alternative intéressante à la chasse commerciale qui décime les populations animales.