La régulation des filières (Etat, marché, compromis institutionnalisé dans la filière riz malgache)
Conformément à l'exercice proposé, la communication explicitera pourquoi et comment certains référentiels méthodologiques et théoriques ont été successivement mobilisés lors de travaux de terrain qui ont porté au cours des dernières années sur la filière / le marché du riz à Madagascar. Ces travaux se sont déroulés dans le cadre de mes activités scientifiques au sein 10 de l'URP SCRiD, d'expertises pour des bailleurs de fonds (FAO et Banque Mondiale), de séminaires de formations de cadres de l'administration à l'analyse de filière (sur financement SCAC et Banque Mondiale), d'une participation informelle à un groupe de réflexion permanent sur la filière riz / la politique rizicole en aide à la décision (avec l'UPDR-MAEP, le SMB, l'EPP-PADR) et de l'encadrement d'une thèse (U.Paris X et U.Antananarivo). Cette communication essaiera également de montrer en quoi les résultats de ces travaux ont été utilisés par les décideurs politiques et peuvent avoir un impact sur le développement. La méthode d'analyse financière a d'abord permis de formaliser en un modèle simple l'organisation des flux physiques de produit et leur contrepartie monétaire entre les agents. Ce cadre comptable est interprétable en soi : efficacité de la filière (création et distribution de valeur ajoutée), rentabilité des activités (revenus d'exploitation des agents), agrégation de calculs, sensibilité et simulation. Mais il est aussi à la base des analyses économiques qui ont prolongé le bilan financier et fait le lien entre la situation microéconomiques des agents (base tangible de la production …) et les thèmes macroéconomiques (PAS, libéralisation, agrégats abstraits : PIB, balance commerciale, budget de l'état, revenus hors filière, intégration économique…). Ce type d'analyse, combinée avec des approches complémentaires portant sur les stratégies des exploitations, l'organisation des relations entre agents de la filière et l'étude de la consommation notamment, nous a permis de mettre au point une méthode d'analyse de filière en aide à l'élaboration des politiques économiques. Les résultats de l'étude ont facilité le dialogue entre acteurs autour d'enjeux clairement identifiés et de propositions de mesures politiques lors d'ateliers régionaux et d'un atelier national et débouché sur des documents officiels de politiques rizicoles nationale et régionales. Cette approche à dominante technico-économique nous a paru mériter d'être complétée par une lecture institutionnelle de la situation de la filière / du marché du riz pour comprendre " le paradoxe des prix " ou la faible compétitivité de la filière et son incapacité à accumuler durablement le capital. La situation de crise sur le marché du riz en 2004/05 nous a ensuite fourni l'occasion d'analyser l'évolution des modes de régulation de la filière et d'envisager des outils de coordination pour un pilotage redistribuant les rôles entre l'Etat et le marché. Enfin face à l'imminence de l'autosuffisance en riz et aux opportunités ouvertes par le marché mondial, la question de la segmentation du marché par la qualité du riz devient pertinente pour approvisionner les marchés extérieurs régionaux mais également la consommation nationale. Les connaissances étant insuffisantes sur le lien entre qualité des biens échangés et caractéristiques / fonctionnement des marchés conçus comme résultats de la coordination des agents, une réflexion en économie des conventions a été entamée pour comprendre les règles institutionnelles qui organisent les transactions de produit de qualité et leur intégration à un modèle théorique qui les explique (modèle Upstream du sociologue Harrison White).
| Main Author: | |
|---|---|
| Format: | conference_item biblioteca |
| Language: | fre |
| Published: |
CIRAD
|
| Subjects: | E10 - Économie et politique agricoles, E21 - Agro-industrie, E70 - Commerce, commercialisation et distribution, E16 - Économie de la production, Oryza, riz, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5435, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6599, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4510, |
| Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/546780/ http://agritrop.cirad.fr/546780/1/ID546780.pdf |
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| Summary: | Conformément à l'exercice proposé, la communication explicitera pourquoi et comment certains référentiels méthodologiques et théoriques ont été successivement mobilisés lors de travaux de terrain qui ont porté au cours des dernières années sur la filière / le marché du riz à Madagascar. Ces travaux se sont déroulés dans le cadre de mes activités scientifiques au sein 10 de l'URP SCRiD, d'expertises pour des bailleurs de fonds (FAO et Banque Mondiale), de séminaires de formations de cadres de l'administration à l'analyse de filière (sur financement SCAC et Banque Mondiale), d'une participation informelle à un groupe de réflexion permanent sur la filière riz / la politique rizicole en aide à la décision (avec l'UPDR-MAEP, le SMB, l'EPP-PADR) et de l'encadrement d'une thèse (U.Paris X et U.Antananarivo). Cette communication essaiera également de montrer en quoi les résultats de ces travaux ont été utilisés par les décideurs politiques et peuvent avoir un impact sur le développement. La méthode d'analyse financière a d'abord permis de formaliser en un modèle simple l'organisation des flux physiques de produit et leur contrepartie monétaire entre les agents. Ce cadre comptable est interprétable en soi : efficacité de la filière (création et distribution de valeur ajoutée), rentabilité des activités (revenus d'exploitation des agents), agrégation de calculs, sensibilité et simulation. Mais il est aussi à la base des analyses économiques qui ont prolongé le bilan financier et fait le lien entre la situation microéconomiques des agents (base tangible de la production …) et les thèmes macroéconomiques (PAS, libéralisation, agrégats abstraits : PIB, balance commerciale, budget de l'état, revenus hors filière, intégration économique…). Ce type d'analyse, combinée avec des approches complémentaires portant sur les stratégies des exploitations, l'organisation des relations entre agents de la filière et l'étude de la consommation notamment, nous a permis de mettre au point une méthode d'analyse de filière en aide à l'élaboration des politiques économiques. Les résultats de l'étude ont facilité le dialogue entre acteurs autour d'enjeux clairement identifiés et de propositions de mesures politiques lors d'ateliers régionaux et d'un atelier national et débouché sur des documents officiels de politiques rizicoles nationale et régionales. Cette approche à dominante technico-économique nous a paru mériter d'être complétée par une lecture institutionnelle de la situation de la filière / du marché du riz pour comprendre " le paradoxe des prix " ou la faible compétitivité de la filière et son incapacité à accumuler durablement le capital. La situation de crise sur le marché du riz en 2004/05 nous a ensuite fourni l'occasion d'analyser l'évolution des modes de régulation de la filière et d'envisager des outils de coordination pour un pilotage redistribuant les rôles entre l'Etat et le marché. Enfin face à l'imminence de l'autosuffisance en riz et aux opportunités ouvertes par le marché mondial, la question de la segmentation du marché par la qualité du riz devient pertinente pour approvisionner les marchés extérieurs régionaux mais également la consommation nationale. Les connaissances étant insuffisantes sur le lien entre qualité des biens échangés et caractéristiques / fonctionnement des marchés conçus comme résultats de la coordination des agents, une réflexion en économie des conventions a été entamée pour comprendre les règles institutionnelles qui organisent les transactions de produit de qualité et leur intégration à un modèle théorique qui les explique (modèle Upstream du sociologue Harrison White). |
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