Mise en valeur des bas-fonds à Yaoundé : système de production, savoir-faire traditionnel et potentialités d'une agriculture urbaine et pérurbaine en développement
Cet article montre les enjeux et potentialités de l'agriculture urbaine et périurbaine dans trois bas-fonds de la ville de Yaoundé. Les données ont été obtenues au mois d'août 2005 dans le cadre d'une série d'investigations pluridisciplinaires menées auprès de 135 exploitants sur les sites d'Ekozoa, d'Etougebe et de Nkolondom. Les résultats de cette enquête montrent que l'agriculture y est dynamique. Le nombre d'exploitants dans ces bas-fonds a rapidement augmenté au cours des 10 dernières années; 85% des répondants vivant dans ces marais y exercent une activité agricole. Les savoir-faire locaux endogènes liés au système de production existent, mais ne sont pas encore valorisés. La production y est diversifiée : les légumes-feuilles, les condiments, la floriculture et d'autres cultures vivrières très appréciées par les citadins sont pratiquées dans ces milieux durant toute l'année. La production est intensive avec l'utilisation d'engrais chimiques et de pesticides. Les dépenses moyennes annuelles par exploitant en engrais et en pesticides sont respectivement de 30 000 et 54 000 F CFA pour la campagne agricole 2004. Le revenu total moyen déclaré par exploitant est de 82 000 F CFA/mois. La superficie des terres et le revenu de l'exploitant ne sont pas corrélés. Par contre, cette superficie des terres et la date d'arrivée dans le site sont positivement corrélées avec un coefficient de corrélation relativement faible (0,236). Ces bas-fonds créent des emplois et répondent à une demande urbaine en légumes et produits horticoles divers. On constate une utilisation exagérée des produits "importés" avec éventuellement une adaptation locale, qui malheureusement, n'influe pas sur les dépenses annuelles en engrais et en pesticides de façon significative. La mise au point des stratégies de gestion de ces écosystèmes et de ces savoirs endogènes s'impose afin d'accroître la production en qualité et en quantité pour garantir durablement la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.
Main Authors: | , , , |
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Format: | conference_item biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
L'Harmattan
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Subjects: | E16 - Économie de la production, E20 - Organisation, administration et gestion des entreprises ou exploitations agricoles, agriculture urbaine, enquête sur les exploitations agricoles, technologie traditionnelle, zone suburbaine, exploitation agricole familiale, culture maraîchère, légume, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_35707, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_28693, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_28780, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7488, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2787, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_16509, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8174, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1229, |
Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/544985/ http://agritrop.cirad.fr/544985/1/ID544985.pdf |
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Summary: | Cet article montre les enjeux et potentialités de l'agriculture urbaine et périurbaine dans trois bas-fonds de la ville de Yaoundé. Les données ont été obtenues au mois d'août 2005 dans le cadre d'une série d'investigations pluridisciplinaires menées auprès de 135 exploitants sur les sites d'Ekozoa, d'Etougebe et de Nkolondom. Les résultats de cette enquête montrent que l'agriculture y est dynamique. Le nombre d'exploitants dans ces bas-fonds a rapidement augmenté au cours des 10 dernières années; 85% des répondants vivant dans ces marais y exercent une activité agricole. Les savoir-faire locaux endogènes liés au système de production existent, mais ne sont pas encore valorisés. La production y est diversifiée : les légumes-feuilles, les condiments, la floriculture et d'autres cultures vivrières très appréciées par les citadins sont pratiquées dans ces milieux durant toute l'année. La production est intensive avec l'utilisation d'engrais chimiques et de pesticides. Les dépenses moyennes annuelles par exploitant en engrais et en pesticides sont respectivement de 30 000 et 54 000 F CFA pour la campagne agricole 2004. Le revenu total moyen déclaré par exploitant est de 82 000 F CFA/mois. La superficie des terres et le revenu de l'exploitant ne sont pas corrélés. Par contre, cette superficie des terres et la date d'arrivée dans le site sont positivement corrélées avec un coefficient de corrélation relativement faible (0,236). Ces bas-fonds créent des emplois et répondent à une demande urbaine en légumes et produits horticoles divers. On constate une utilisation exagérée des produits "importés" avec éventuellement une adaptation locale, qui malheureusement, n'influe pas sur les dépenses annuelles en engrais et en pesticides de façon significative. La mise au point des stratégies de gestion de ces écosystèmes et de ces savoirs endogènes s'impose afin d'accroître la production en qualité et en quantité pour garantir durablement la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. |
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