Application d'un outil de simulation (Olympe) dans une perspective d'aide à la décision pour les stratégies d'utilisation conjuguée des eaux de surface et des eaux souterraines à l'échelle d'un tertiaire (cas du Tadla [Maroc])
Le travail s'inscrit dans le cadre d'un projet PRFI (Projet de Recherche Fédérateur Interne) dont le but est d'étudier les stratégies d'utilisation conjuguée des eaux de surface et des eaux souterraines dans le Tadla ainsi que d'évaluer l'impact de cette utilisation sur l'évolution de la nappe et des sols. Le périmètre irrigué des Beni-Amir du Tadla a connu une pénurie en eau de surface entraînant le recours au pompage par les agriculteurs pour pouvoir satisfaire les besoins en eau des cultures. A travers les enquêtes de terrain, ce travail s'est donné comme objectif d'identifier les stratégies des irriguants confrontés à une pénurie d'eau de surface ainsi que de déterminer les indicateurs qui règlent leurs décisions vis-à-vis du choix de la ressource en eau de surface et/ou souterraine. Le travail à l'échelle d'un tertiaire, nous a permis d'étudier l'exploitation agricole dans son ensemble et ainsi de comprendre les stratégies développées par l'agriculteur pour mieux gérer sa ressource. Il nous a donné aussi l'occasion de chercher d'autres facteurs socio-économiques qui peuvent être à l'origine des prises de décisions des agriculteurs quant au choix de la ressource en eau. L'étude réalisée montre une prédominance de l'utilisation conjuguée des eaux de surface et souterraines pour l'irrigation avec un pourcentage de 71%. La seule différence qui peut exister entre les agriculteurs est le mode d'utilisation de ces ressources (mixte ou alterné). Le pompage devient une nécessité dans la région pour pouvoir réussir les cultures et avoir une souplesse et une autonomie quant à la programmation des irrigations surtout avec les défaillances de fonctionnement de réseau de surface. En terme quantitatif, le recours au pompage s'avère également très diversifié, rendant difficile l'estimation de pompage à l'échelle du tertiaire et par suite à l'échelle du périmètre. La plupart des exploitations du tertiaire ont fait l'objet de modèles de simulations moyennant le logiciel informatique "Olympe". Ainsi, à travers un suivi global de ces exploitations, un diagnostic technico-économique a été effectuée et nous a permis de comprendre le fonctionnement des exploitations du tertiaire et ainsi de comprendre le raisonnement suivi par les agriculteurs dans leur prise de décision. L'étude a montré que la marge brute globale moyenne est de 23.829,00 Dh/ha pour les agriculteurs ayant accès à l'eau de surface et à l'eau souterraine alors qu'elle est de 15.009,00 Dh/ha pour les agriculteurs ayant accès unique à l'eau du réseau. Une comparaison de l'évolution des résultats économiques simulés des exploitations, entre la situation actuelle et celle projetée, nous a permis de déduire que l'investissement dans le dispositif motopompe est valorisé, que le revenu extérieur généré par l'émigration est une source intéressante permettant aux agriculteurs de financer leurs projets, que l'attachement des exploitations du tertiaire à la pratique d'élevage est justifié.
Summary: | Le travail s'inscrit dans le cadre d'un projet PRFI (Projet de Recherche Fédérateur Interne) dont le but est d'étudier les stratégies d'utilisation conjuguée des eaux de surface et des eaux souterraines dans le Tadla ainsi que d'évaluer l'impact de cette utilisation sur l'évolution de la nappe et des sols. Le périmètre irrigué des Beni-Amir du Tadla a connu une pénurie en eau de surface entraînant le recours au pompage par les agriculteurs pour pouvoir satisfaire les besoins en eau des cultures. A travers les enquêtes de terrain, ce travail s'est donné comme objectif d'identifier les stratégies des irriguants confrontés à une pénurie d'eau de surface ainsi que de déterminer les indicateurs qui règlent leurs décisions vis-à-vis du choix de la ressource en eau de surface et/ou souterraine. Le travail à l'échelle d'un tertiaire, nous a permis d'étudier l'exploitation agricole dans son ensemble et ainsi de comprendre les stratégies développées par l'agriculteur pour mieux gérer sa ressource. Il nous a donné aussi l'occasion de chercher d'autres facteurs socio-économiques qui peuvent être à l'origine des prises de décisions des agriculteurs quant au choix de la ressource en eau. L'étude réalisée montre une prédominance de l'utilisation conjuguée des eaux de surface et souterraines pour l'irrigation avec un pourcentage de 71%. La seule différence qui peut exister entre les agriculteurs est le mode d'utilisation de ces ressources (mixte ou alterné). Le pompage devient une nécessité dans la région pour pouvoir réussir les cultures et avoir une souplesse et une autonomie quant à la programmation des irrigations surtout avec les défaillances de fonctionnement de réseau de surface. En terme quantitatif, le recours au pompage s'avère également très diversifié, rendant difficile l'estimation de pompage à l'échelle du tertiaire et par suite à l'échelle du périmètre. La plupart des exploitations du tertiaire ont fait l'objet de modèles de simulations moyennant le logiciel informatique "Olympe". Ainsi, à travers un suivi global de ces exploitations, un diagnostic technico-économique a été effectuée et nous a permis de comprendre le fonctionnement des exploitations du tertiaire et ainsi de comprendre le raisonnement suivi par les agriculteurs dans leur prise de décision. L'étude a montré que la marge brute globale moyenne est de 23.829,00 Dh/ha pour les agriculteurs ayant accès à l'eau de surface et à l'eau souterraine alors qu'elle est de 15.009,00 Dh/ha pour les agriculteurs ayant accès unique à l'eau du réseau. Une comparaison de l'évolution des résultats économiques simulés des exploitations, entre la situation actuelle et celle projetée, nous a permis de déduire que l'investissement dans le dispositif motopompe est valorisé, que le revenu extérieur généré par l'émigration est une source intéressante permettant aux agriculteurs de financer leurs projets, que l'attachement des exploitations du tertiaire à la pratique d'élevage est justifié. |
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