Coûts de gestion individuelle et collective des effluents d'élevage à l'Ile de la Réunion

Le développement de l'élevage intensif à la Réunion connaît aujourd'hui un obstacle majeur en grande partie à cause des effluents, mélange de déjections animales (fumier, purin et lisier) et des eaux sales (lavage, traite, traitement, etc.). En effet, les effluents d'élevage sont essentiellement utilisés en épandage bien qu'ils présentent d'importants risques de pollution pour l'environnement naturel. Si les déjections animales contiennent des éléments fertilisants tels que l'azote, le phosphore et la potasse, ces éléments peuvent être des polluants s'ils ne sont pas correctement évacués et se concentrent dans le sol. Par ailleurs, l'accélération de l'urbanisation réduit chaque jour les surfaces épandables. Dans les zones d'élevage comme Grand Il et, les surfaces épandables sont extrêmement limitées puisque cultivées en maraîchage. Elles ne permettent pas de gérer la totalité des déjections produites selon la réglementation et encore moins de développer l'élevage sur la zone. Or, pour pérenniser ces petits élevages essentiellement porcins et avicoles et satisfaire les besoins alimentaires de cette population croissante, il faut les rendre compatibles avec la sauvegarde de l'environnement, dans une optique de développement durable. Deux études ont été menées conjointement afin de déterminer les coûts actuels et futurs du traitement des effluents d'élevage soit de façon individuelle, soit de façon collective sur la zone particulière de Grand Ilet. En effet, cette zone, située dans un ancien site d'effondrement d'un volcan, est très enclavée: elle n'est reliée au reste de l'île que par une seule route et sa topographie très accidentée en fait une zone difficile d'accès. La première étude (Caisso, 2001) s'intéresse aux coûts des méthodes actuelles de traitement des effluents d'élevage de façon individuelle. La deuxième étude (Tiratay, 2001) évalue les coûts des méthodes collectives de traitement des effluents actuelles et futures en étudiant différents procédés de traitement collectif. La synthèse vise à comparer les différents modes de traitement afin d'aider les acteurs concernés à opérer un choix pour leur système de traitement des effluents d'élevage. Cette synthèse s'articule en cinq parties. Les deux premiers chapitres traitent des coûts de gestion des effluents d'élevage à la ferme et par des systèmes collectifs. Ensuite, le chapitre 3 donne des fonctions de coûts correspondant aux différentes stratégies de gestion des effluents par les éleveurs et les producteurs de canne de la zone côtière. Ces fonctions de coûts, incluant les impacts économiques des outils réglementaires éventuellement adoptés (redevances pollution, subventions, normes d'épandage, etc.), permettent de construire des scénarios de comportement des acteurs en fonction des mesures de politique environnementale décidées par les autorités (chapitre 4). Ces scénarios, qui peuvent être facilement établis à l'aide d'une feuille de calcul Excel© constituent un outil d'aide à la décision. L'utilisation finale prévue pour ces fonctions de coûts dans les modèles de simulation est toutefois en cours de réalisation par l'équipe GDOR. Un exemple concernant le modèle Echos (Farolfi et al., 2002) est décrit dans le chapitre 5. La réalisation des études préliminaires (2000) et les premières versions des modèles décrits par la suite, ont précédé le passage à l'euro. Les coûts étaient encore exprimés en francs français. Afin d'éviter l'important travail supplémentaire de conversion en euros (surtout pour les modèles), nous avons décidé de garder les valeurs exprimées en francs. Le taux fixe de conversion F/euro est de 6,55957.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Farolfi, Stefano
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD-TERA
Subjects:Q70 - Traitement des déchets agricoles, E20 - Organisation, administration et gestion des entreprises ou exploitations agricoles, L01 - Élevage - Considérations générales, gestion des déchets, élevage, coût, eau usée, déchet liquide, analyse des coûts, effluent, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_34763, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8532, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1922, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8308, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4375, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1918, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_24455, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6543, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3081,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/543526/
http://agritrop.cirad.fr/543526/1/document_543526.pdf
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:Le développement de l'élevage intensif à la Réunion connaît aujourd'hui un obstacle majeur en grande partie à cause des effluents, mélange de déjections animales (fumier, purin et lisier) et des eaux sales (lavage, traite, traitement, etc.). En effet, les effluents d'élevage sont essentiellement utilisés en épandage bien qu'ils présentent d'importants risques de pollution pour l'environnement naturel. Si les déjections animales contiennent des éléments fertilisants tels que l'azote, le phosphore et la potasse, ces éléments peuvent être des polluants s'ils ne sont pas correctement évacués et se concentrent dans le sol. Par ailleurs, l'accélération de l'urbanisation réduit chaque jour les surfaces épandables. Dans les zones d'élevage comme Grand Il et, les surfaces épandables sont extrêmement limitées puisque cultivées en maraîchage. Elles ne permettent pas de gérer la totalité des déjections produites selon la réglementation et encore moins de développer l'élevage sur la zone. Or, pour pérenniser ces petits élevages essentiellement porcins et avicoles et satisfaire les besoins alimentaires de cette population croissante, il faut les rendre compatibles avec la sauvegarde de l'environnement, dans une optique de développement durable. Deux études ont été menées conjointement afin de déterminer les coûts actuels et futurs du traitement des effluents d'élevage soit de façon individuelle, soit de façon collective sur la zone particulière de Grand Ilet. En effet, cette zone, située dans un ancien site d'effondrement d'un volcan, est très enclavée: elle n'est reliée au reste de l'île que par une seule route et sa topographie très accidentée en fait une zone difficile d'accès. La première étude (Caisso, 2001) s'intéresse aux coûts des méthodes actuelles de traitement des effluents d'élevage de façon individuelle. La deuxième étude (Tiratay, 2001) évalue les coûts des méthodes collectives de traitement des effluents actuelles et futures en étudiant différents procédés de traitement collectif. La synthèse vise à comparer les différents modes de traitement afin d'aider les acteurs concernés à opérer un choix pour leur système de traitement des effluents d'élevage. Cette synthèse s'articule en cinq parties. Les deux premiers chapitres traitent des coûts de gestion des effluents d'élevage à la ferme et par des systèmes collectifs. Ensuite, le chapitre 3 donne des fonctions de coûts correspondant aux différentes stratégies de gestion des effluents par les éleveurs et les producteurs de canne de la zone côtière. Ces fonctions de coûts, incluant les impacts économiques des outils réglementaires éventuellement adoptés (redevances pollution, subventions, normes d'épandage, etc.), permettent de construire des scénarios de comportement des acteurs en fonction des mesures de politique environnementale décidées par les autorités (chapitre 4). Ces scénarios, qui peuvent être facilement établis à l'aide d'une feuille de calcul Excel© constituent un outil d'aide à la décision. L'utilisation finale prévue pour ces fonctions de coûts dans les modèles de simulation est toutefois en cours de réalisation par l'équipe GDOR. Un exemple concernant le modèle Echos (Farolfi et al., 2002) est décrit dans le chapitre 5. La réalisation des études préliminaires (2000) et les premières versions des modèles décrits par la suite, ont précédé le passage à l'euro. Les coûts étaient encore exprimés en francs français. Afin d'éviter l'important travail supplémentaire de conversion en euros (surtout pour les modèles), nous avons décidé de garder les valeurs exprimées en francs. Le taux fixe de conversion F/euro est de 6,55957.