Mesures d'échanges gazeux sur de jeunes cacaoyer au champ et modelisation de l'activité photosynthétique

La domestication du cacaoyer et sa dispersion se caractérisent par des situations et des comportements très variés en fonction d'un ensemble de combinaisons entre les conditions radiatives, édaphiques, climatiques et les modes de cultures. La recherche des facteurs limitants du rendement et parmi eux l'importance des facteurs physiologiques a donc fait l'objet de nombreux travaux. Compte tenu de la diversité d'environnements, la principale difficulté dans le cas du cacaoyer reste le contrôle des facteurs liés au milieu. Dans ce contexte, les échanges gazeux mesurés au champ sur de jeunes plants âgés d'un an ont été étudiés au Vanuatu en vue de mieux comprendre et de modéliser les comportements observés. Lors de cette étude, les capacités d'échanges gazeux de deux variétés, traditionnelle et hybride amélioré, ont été comparées. L'intensité maximale moyenne de la photosynthèse, de l'ordre de 4 [mu]mol CO2.m-2.s-1, est peu élevée comparée à de nombreuses autres espèces tropicales. Elle est caractéristique des plantes ombrophiles et est atteinte pour des rayonnements relativement faibles, à partir de 500 [mu]mol photons.m-2.s-1. La relation entre l'éclairement et l'activité photosynthétique peut être ajustée selon deux modèles de courbes, une forme exponentielle négative et une forme hyperbolique proche d'une équation michaelienne. Les résultats indiquent que l'activité photosynthétique, la conductance et la transpiration ne permettent pas de différencier les deux variétés. Par contre, l'étude du rapport des concentrations en CO2 interne sur CO2 externe semble indiquer une meilleure utilisation du CO2 pour la variété hybride, plus vigoureuse. Par ailleurs, un gradient d'activité photosynthétique a été mis en évidence au sein d'une unité de croissance foliaire, les valeurs maximales étant obtenues pour les feuilles médianes. La saturation rapide de l'activité photosynthétique semble indiquer qu'elle n'est pas le premier facteur limitant de la production. La vigueur élevée des hybrides se traduit par une relation "source-puit" favorisant le développement végétatif au détriment de la production de fruits. Ces travaux préliminaires ouvrent la voie à de nouveaux axes de recherche vers une meilleure gestion du rapport production/vigueur, soit par l'amélioration génétique soit par des techniques agronomiques comme l'utilisation de la taille ou de l'ombrage.

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Bibliographic Details
Main Authors: Bastide, Philippe, Jimmy, Isaac
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: Cocoa Producers' Alliance
Subjects:F61 - Physiologie végétale - Nutrition, F60 - Physiologie et biochimie végétale, U10 - Informatique, mathématiques et statistiques,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/533928/
http://agritrop.cirad.fr/533928/1/ID533928.pdf
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Description
Summary:La domestication du cacaoyer et sa dispersion se caractérisent par des situations et des comportements très variés en fonction d'un ensemble de combinaisons entre les conditions radiatives, édaphiques, climatiques et les modes de cultures. La recherche des facteurs limitants du rendement et parmi eux l'importance des facteurs physiologiques a donc fait l'objet de nombreux travaux. Compte tenu de la diversité d'environnements, la principale difficulté dans le cas du cacaoyer reste le contrôle des facteurs liés au milieu. Dans ce contexte, les échanges gazeux mesurés au champ sur de jeunes plants âgés d'un an ont été étudiés au Vanuatu en vue de mieux comprendre et de modéliser les comportements observés. Lors de cette étude, les capacités d'échanges gazeux de deux variétés, traditionnelle et hybride amélioré, ont été comparées. L'intensité maximale moyenne de la photosynthèse, de l'ordre de 4 [mu]mol CO2.m-2.s-1, est peu élevée comparée à de nombreuses autres espèces tropicales. Elle est caractéristique des plantes ombrophiles et est atteinte pour des rayonnements relativement faibles, à partir de 500 [mu]mol photons.m-2.s-1. La relation entre l'éclairement et l'activité photosynthétique peut être ajustée selon deux modèles de courbes, une forme exponentielle négative et une forme hyperbolique proche d'une équation michaelienne. Les résultats indiquent que l'activité photosynthétique, la conductance et la transpiration ne permettent pas de différencier les deux variétés. Par contre, l'étude du rapport des concentrations en CO2 interne sur CO2 externe semble indiquer une meilleure utilisation du CO2 pour la variété hybride, plus vigoureuse. Par ailleurs, un gradient d'activité photosynthétique a été mis en évidence au sein d'une unité de croissance foliaire, les valeurs maximales étant obtenues pour les feuilles médianes. La saturation rapide de l'activité photosynthétique semble indiquer qu'elle n'est pas le premier facteur limitant de la production. La vigueur élevée des hybrides se traduit par une relation "source-puit" favorisant le développement végétatif au détriment de la production de fruits. Ces travaux préliminaires ouvrent la voie à de nouveaux axes de recherche vers une meilleure gestion du rapport production/vigueur, soit par l'amélioration génétique soit par des techniques agronomiques comme l'utilisation de la taille ou de l'ombrage.