Etude du fonctionnement physiologique d'un couvert végétal d'igname (Dioscorea alata L.)

L'igname est une plante d'importance pour des millions de personnes à travers toute la zone inter-tropicale. Pourtant, une revue bibliographique approfondie montre très peu de publications ayant trait à l'écophysiologie de l'igname. Cette revue a permis de montrer les limites de l'approche empirique, notamment concernant la fertilisation minérale, et la nécessité de les contourner par des expérimentations plus mécanistes qui permettront, à moyen terme, de mieux comprendre la plante et sa culture. C'est pourquoi trois génotypes d'igname D. alata, Belep, Kinabayo et Oriental, sont étudiés sur deux sites contrastés de la Guadeloupe, à Duclos en Basse-Terre et à Godet en Grande-Terre. Une analyse de croissance de type "Monteith" est réalisée. Leurs différences de comportement, en fonction des facteurs agro-pédo-climatiques nous ont permis de comprendre leur fonctionnement face aux contraintes locales. Ainsi, il s'est avéré que la production en poids de tubercule est supérieure à Duclos par rapport à Godet. L'étude met aussi en avant une différence de précocité entre génotypes et la met en relation avec des pratiques culturales telles que la fertilisation minérale. A Duclos, en sols acides, il est montré que les variétés utilisées sont tolérantes au faible pH. Les connaissances acquises permettent de mieux apprécier les moyens nécessaires à une meilleure productivité de la culture. De manière plus fine, les mesures de rayonnement transmis et d'indice de surface foliaire nous ont permis de calculer le coefficient d'extinction de la lumière à travers la canopée de l'igname (k = 0,64). A partir de cette valeur, nous avons pu calculer les valeurs d'efficience d'utilisation du rayonnement (RUE) sur l'igname (en moyenne 0,42 g de biomasse produite par MJ de rayonnement global absorbé). L'efficience d'utilisation varie entre génotypes et entre lieux. Cette variation est discutée. Les exportations en nutriments par la culture sont présentées. Pour la première fois, les courbes de dilution en azote de l'igname sont établies. Le lien avec le niveau de nutrition azotée est discuté. Enfin, deux méthodes fiables d'estimation de l'indice foliaire, simples et adaptées au contexte de travail des régions intertropicales, sont proposées. Elles sont basées sur la mesure de dimensions du limbe ou sur la relation entre la biomasse et la surface foliaire.

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Bibliographic Details
Main Author: Cornet, Denis
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: Université de Gembloux
Subjects:F60 - Physiologie et biochimie végétale,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/533539/
http://agritrop.cirad.fr/533539/1/document_533539.pdf
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Description
Summary:L'igname est une plante d'importance pour des millions de personnes à travers toute la zone inter-tropicale. Pourtant, une revue bibliographique approfondie montre très peu de publications ayant trait à l'écophysiologie de l'igname. Cette revue a permis de montrer les limites de l'approche empirique, notamment concernant la fertilisation minérale, et la nécessité de les contourner par des expérimentations plus mécanistes qui permettront, à moyen terme, de mieux comprendre la plante et sa culture. C'est pourquoi trois génotypes d'igname D. alata, Belep, Kinabayo et Oriental, sont étudiés sur deux sites contrastés de la Guadeloupe, à Duclos en Basse-Terre et à Godet en Grande-Terre. Une analyse de croissance de type "Monteith" est réalisée. Leurs différences de comportement, en fonction des facteurs agro-pédo-climatiques nous ont permis de comprendre leur fonctionnement face aux contraintes locales. Ainsi, il s'est avéré que la production en poids de tubercule est supérieure à Duclos par rapport à Godet. L'étude met aussi en avant une différence de précocité entre génotypes et la met en relation avec des pratiques culturales telles que la fertilisation minérale. A Duclos, en sols acides, il est montré que les variétés utilisées sont tolérantes au faible pH. Les connaissances acquises permettent de mieux apprécier les moyens nécessaires à une meilleure productivité de la culture. De manière plus fine, les mesures de rayonnement transmis et d'indice de surface foliaire nous ont permis de calculer le coefficient d'extinction de la lumière à travers la canopée de l'igname (k = 0,64). A partir de cette valeur, nous avons pu calculer les valeurs d'efficience d'utilisation du rayonnement (RUE) sur l'igname (en moyenne 0,42 g de biomasse produite par MJ de rayonnement global absorbé). L'efficience d'utilisation varie entre génotypes et entre lieux. Cette variation est discutée. Les exportations en nutriments par la culture sont présentées. Pour la première fois, les courbes de dilution en azote de l'igname sont établies. Le lien avec le niveau de nutrition azotée est discuté. Enfin, deux méthodes fiables d'estimation de l'indice foliaire, simples et adaptées au contexte de travail des régions intertropicales, sont proposées. Elles sont basées sur la mesure de dimensions du limbe ou sur la relation entre la biomasse et la surface foliaire.