Partenaires pour construire des projets de sélection participative : Actes de l'atelier-recherche, 14-18 mars 2005, Cotonou, Bénin
Les approches usuelles de l'amélioration des plantes ont prouvé qu'elles pouvaient répondre aux besoins d'une agriculture en voie d'intensification. Dans les pays du Nord, leur succès repose sur des dispositifs de sélection conçus pour améliorer la productivité de variétés de plus en plus étroitement adaptées à des milieux de culture de mieux en mieux maîtrisés et aussi sur des systèmes semenciers qui ont permis de mettre ces variétés à la disposition de la grande majorité des agriculteurs. Appliquées à la plupart des contextes agricoles du Sud, ces approches rencontrent des succès limités: l'idéotype à adaptation étroite ne convient plus à des systèmes de culture qui sont à la fois divers et vulnérables à toutes sortes d'aléas climatiques, organisationnels, voire individuels, et les systèmes formels de diffusion de la semence sont généralement en échec. L'amélioration des plantes doit donc être repensée en tenant compte des contraintes qui sont propres à ces contextes. En particulier, la relation entre sélectionneurs et utilisateurs des produits de la sélection peut être raisonnée en fonction du contexte biologique (la plante), environnemental (le milieu physique) et socio-économique (le marché) d'un projet particulier de sélection. Les Actes reprennent et analysent les principaux résultats d'une rencontre entre des groupes de chercheurs et d'agriculteurs, partenaires au sein de projets de sélection participative. Préfacés par le Professeur André Gallais, ils s'ouvrent par un rappel du cadre de référence que constitue la sélection participative en partenariat, et se subdivisent ensuite en deux parties. La première partie est consacrée à l'analyse croisée de quatre expériences de terrain, présentant les points de vue des chercheurs et ceux des agriculteurs. Elle inclut les présentations du partenariat par les chercheurs dans quatre projets de sélection participative, et l'analyse du partenariat suivant des grilles proposées par les groupes de chercheurs au cours de l'atelier. De leur côté, les agriculteurs ont travaillé sur leur propre vision du partenariat ainsi que sur leur représentation des chercheurs. Puis les points de vue se croisent, les convergences et les divergences apparaissent. Plus conscients de leurs particularités et de leurs attentes, les groupes projet peuvent se réunir pour élaborer de nouvelles stratégies de partenariat, qui tiennent compte des contextes locaux. Dans la seconde partie, on trouvera d'abord deux articles méthodologiques sur les structures variétales adaptées à la sélection participative et la complémentarité entre gestion in situ et ex situ des ressources génétiques. On trouvera aussi des contributions témoignant de la pertinence des approches participatives pour l'amélioration de plantes aussi diverses que le blé dur, le café, le caoutchouc, le coton, le cocotier, le haricot, l'igname, le palmier, le plantain ou le sorgho. Enfin, un dernier article fait le point sur plus de vingt questions de recherche que les participants à l'atelier ont identifiées comme prioritaires.
Summary: | Les approches usuelles de l'amélioration des plantes ont prouvé qu'elles pouvaient répondre aux besoins d'une agriculture en voie d'intensification. Dans les pays du Nord, leur succès repose sur des dispositifs de sélection conçus pour améliorer la productivité de variétés de plus en plus étroitement adaptées à des milieux de culture de mieux en mieux maîtrisés et aussi sur des systèmes semenciers qui ont permis de mettre ces variétés à la disposition de la grande majorité des agriculteurs. Appliquées à la plupart des contextes agricoles du Sud, ces approches rencontrent des succès limités: l'idéotype à adaptation étroite ne convient plus à des systèmes de culture qui sont à la fois divers et vulnérables à toutes sortes d'aléas climatiques, organisationnels, voire individuels, et les systèmes formels de diffusion de la semence sont généralement en échec. L'amélioration des plantes doit donc être repensée en tenant compte des contraintes qui sont propres à ces contextes. En particulier, la relation entre sélectionneurs et utilisateurs des produits de la sélection peut être raisonnée en fonction du contexte biologique (la plante), environnemental (le milieu physique) et socio-économique (le marché) d'un projet particulier de sélection. Les Actes reprennent et analysent les principaux résultats d'une rencontre entre des groupes de chercheurs et d'agriculteurs, partenaires au sein de projets de sélection participative. Préfacés par le Professeur André Gallais, ils s'ouvrent par un rappel du cadre de référence que constitue la sélection participative en partenariat, et se subdivisent ensuite en deux parties. La première partie est consacrée à l'analyse croisée de quatre expériences de terrain, présentant les points de vue des chercheurs et ceux des agriculteurs. Elle inclut les présentations du partenariat par les chercheurs dans quatre projets de sélection participative, et l'analyse du partenariat suivant des grilles proposées par les groupes de chercheurs au cours de l'atelier. De leur côté, les agriculteurs ont travaillé sur leur propre vision du partenariat ainsi que sur leur représentation des chercheurs. Puis les points de vue se croisent, les convergences et les divergences apparaissent. Plus conscients de leurs particularités et de leurs attentes, les groupes projet peuvent se réunir pour élaborer de nouvelles stratégies de partenariat, qui tiennent compte des contextes locaux. Dans la seconde partie, on trouvera d'abord deux articles méthodologiques sur les structures variétales adaptées à la sélection participative et la complémentarité entre gestion in situ et ex situ des ressources génétiques. On trouvera aussi des contributions témoignant de la pertinence des approches participatives pour l'amélioration de plantes aussi diverses que le blé dur, le café, le caoutchouc, le coton, le cocotier, le haricot, l'igname, le palmier, le plantain ou le sorgho. Enfin, un dernier article fait le point sur plus de vingt questions de recherche que les participants à l'atelier ont identifiées comme prioritaires. |
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