Conserver l'agrobiodiversité pour la stabilité de la production agricole
Dans la zone cotonnière du Mali, la culture des céréales s'intensifie rapidement. En raison de la faible productivité des variétés locales, les agriculteurs se tournent vers le maïs qui valorise mieux les intrants. Cette culture est devenue récemment la céréale dominante au sud de la zone cotonnière. Son développement concurrence fortement les céréales traditionnelles. Pour enrayer la disparition des céréales locales, le défi à relever consiste à remonter leur productivité pour en faire une alternative plausible dans un système de culture intensifié. Notre étude se situe dans la zone de Koutiala à la limite nord de l'aire d'extension du maïs (900 mm de pluviométrie annuelle). Pour limiter le risque hydrique important sur maïs, la stratégie adoptée par les paysans consiste à semer celui-ci sur les terres les plus profondes du bas glacis (meilleure fertilité et meilleure réserve hydrique). De plus, la saturation de l'espace agricole limite les nouvelles défriches aux zones difficiles à mettre en valeur par l'agriculture et où seuls le mil et le sorgho offrent une espérance de rendement. Le sorgho est alors marginalisé sur les moins bonnes terres du fait de sa rusticité. Le recherche d'une rente immédiate via le maïs et le coton fait oublier la rentabilité incertaine de ces cultures. II faut donc repenser à la parcelle l'opportunité de chaque culture pour concevoir un système de production agricole optimisé et durable. Cela revient à se poser la question: faut-il opter pour une faible productivité mais stable dans le temps (avec les céréales traditionnelles) ou pour une forte productivité avec un risque non géré par toutes les exploitations agricoles (pour le maïs)? Notre discussion est centrée sur le lien entre la dégradation des terres (baisse de fertilité) et la baisse de productivité agricole. L'analyse spatiale montre que cette dernière peut simplement être le reflet d'une mise en valeur de terres de plus en plus impropres à l'agriculture. La dispersion/stabilité des rendements, pour le maïs et pour le sorgho, est analysée en termes de coût d'opportunité des céréales. La diversité des écotypes de sorgho présente alors un avantage comparatif sur le maïs pour mettre en valeur les différents écosystèmes de l'exploitation agricole.
Main Authors: | , , |
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Format: | conference_item biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
FAO
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Subjects: | F08 - Systèmes et modes de culture, E16 - Économie de la production, P01 - Conservation de la nature et ressources foncières, céréale, variété indigène, maïs, intensification, productivité, sorgho en grain, dégradation de l'environnement, écosystème, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1474, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_32886, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_12332, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_33485, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6210, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7249, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_34821, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2482, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4540, |
Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/533033/ http://agritrop.cirad.fr/533033/1/document_533033.pdf |
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Summary: | Dans la zone cotonnière du Mali, la culture des céréales s'intensifie rapidement. En raison de la faible productivité des variétés locales, les agriculteurs se tournent vers le maïs qui valorise mieux les intrants. Cette culture est devenue récemment la céréale dominante au sud de la zone cotonnière. Son développement concurrence fortement les céréales traditionnelles. Pour enrayer la disparition des céréales locales, le défi à relever consiste à remonter leur productivité pour en faire une alternative plausible dans un système de culture intensifié. Notre étude se situe dans la zone de Koutiala à la limite nord de l'aire d'extension du maïs (900 mm de pluviométrie annuelle). Pour limiter le risque hydrique important sur maïs, la stratégie adoptée par les paysans consiste à semer celui-ci sur les terres les plus profondes du bas glacis (meilleure fertilité et meilleure réserve hydrique). De plus, la saturation de l'espace agricole limite les nouvelles défriches aux zones difficiles à mettre en valeur par l'agriculture et où seuls le mil et le sorgho offrent une espérance de rendement. Le sorgho est alors marginalisé sur les moins bonnes terres du fait de sa rusticité. Le recherche d'une rente immédiate via le maïs et le coton fait oublier la rentabilité incertaine de ces cultures. II faut donc repenser à la parcelle l'opportunité de chaque culture pour concevoir un système de production agricole optimisé et durable. Cela revient à se poser la question: faut-il opter pour une faible productivité mais stable dans le temps (avec les céréales traditionnelles) ou pour une forte productivité avec un risque non géré par toutes les exploitations agricoles (pour le maïs)? Notre discussion est centrée sur le lien entre la dégradation des terres (baisse de fertilité) et la baisse de productivité agricole. L'analyse spatiale montre que cette dernière peut simplement être le reflet d'une mise en valeur de terres de plus en plus impropres à l'agriculture. La dispersion/stabilité des rendements, pour le maïs et pour le sorgho, est analysée en termes de coût d'opportunité des céréales. La diversité des écotypes de sorgho présente alors un avantage comparatif sur le maïs pour mettre en valeur les différents écosystèmes de l'exploitation agricole. |
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