Effets de différentes modalités d'irrigation sur la croissance, le rendement et la qualité de la tomate (var Calinago F1) cultivée en plein champ à Mayotte : saison sèche 2004 (mai à octobre)

L'agriculture mahoraise traditionnelle est constituée de cultures vivrières (bananes et manioc sont les principales) et de cultures de rente (vanille et ylang-ylang). L'agriculture à Mayotte est le pilier de l'équilibre social et économique. C'est le premier secteur d'activité de l'île, de par son poids économique et démographique. L'agriculture mahoraise est très traditionnelle, elle est peu intensive en capital et en intrants. La surface agricole utilisée représente 20 254 ha, c'est-à-dire 55% du territoire. Le maraîchage est une activité qui n'a été introduite que très récemment à Mayotte, vers les années 80. Néanmoins, elle est en pleine expansion. Depuis les dix dernières années, les surfaces exploitées par le maraîchage n'ont cessé d'augmenter. Les espèces cultivées ont été introduites sur l'île pour répondre à la demande en légumes frais. Pourtant la production reste insuffisante en quantité et en qualité. Il n'existe pas non plus de véritable coopérative pour organiser la commercialisation des fruits et légumes. Mais de telles structures commencent à émerger. A Mayotte, l'action du Cirad vise à développer une agriculture plus performante pour maintenir la cohésion sociale. C'est l'enjeu fondamental du développement de Mayotte. Face à l'urbanisation croissante et aux pressions de plus en plus fortes sur les milieux naturels, le CIRAD propose une nouvelle approche du développement agricole fondée sur la participation locale de tous les acteurs villageois, seuls capables d'exprimer les besoins des populations. Il met au point des systèmes de culture adaptés, pour une gestion durable de l'agriculture, de l'environnement et de la forêt, qui préserve le lagon de l'érosion, le lagon étant la principale richesse de Mayotte. Dans ce contexte, le programme maraîchage du CIRAD à Mayotte a entrepris un programme de recherche visant à comprendre les modes de constitution des systèmes maraîchers, à évaluer les performances de ces systèmes et à mettre en évidence les problèmes agronomiques posés. En raison de sa place prédominante dans les systèmes de culture maraîchers, la tomate a été choisie comme culture révélatrice. De précédentes études ont déjà été réalisées dans ce thème de recherche. La première fut une étude des systèmes de production qui a abouti à la construction d'une typologie des exploitations mahoraises (Soquet, 2003). La seconde a analysé les systèmes de culture maraîchers à base de tomate cultivée en plein champ couplée à une première évaluation des effets des pratiques sur le rendement de la tomate, pendant la saison sèche 2003 (Mawois, 2004). Une étude réalisée pendant la saison des pluies (Blondeau, 2004) a permis de caractériser l'organisation du système de culture en saison des pluies et d'identifier les principaux problèmes agronomiques posés. Les principaux résultats qui ressortent de ces études sont que la pression phytosanitaire est le principal facteur à l'origine des différences de rendement. De plus, les pratiques concernant la gestion de la végétation aérienne (effeuillage, égourmandage, ébourgeonnage et tuteurage), l'irrigation ou encore la fertilisation semblent avoir un effet sur l'élaboration du rendement. Le présent rapport s'inscrit dans la continuité de ce programme de recherche et à deux objectifs. Etablir en station des références pour l'irrigation de la tomate en plein champ durant la saison sèche à Mayotte et tenter de caractériser le plus fidèlement possible la pratique paysanne d'irrigation. Nous présentons dans la première partie le contexte de l'étude, puis en deuxième partie nous abordons des éléments bibliographiques sur la tomate. En troisième partie, nous exposons les méthodes de travail en station et en quatrième celles utilisées en milieu paysan. Les résultats et leurs analyses sont exposés en cinquième partie pour l'essai en station et en sixième partie pour la pratique paysanne. Une discussion des résultats obtenus conclut ce rapport.

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Bibliographic Details
Main Author: Anfray, Luc
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: INA-PG
Subjects:F01 - Culture des plantes, F61 - Physiologie végétale - Nutrition,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/531815/
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Description
Summary:L'agriculture mahoraise traditionnelle est constituée de cultures vivrières (bananes et manioc sont les principales) et de cultures de rente (vanille et ylang-ylang). L'agriculture à Mayotte est le pilier de l'équilibre social et économique. C'est le premier secteur d'activité de l'île, de par son poids économique et démographique. L'agriculture mahoraise est très traditionnelle, elle est peu intensive en capital et en intrants. La surface agricole utilisée représente 20 254 ha, c'est-à-dire 55% du territoire. Le maraîchage est une activité qui n'a été introduite que très récemment à Mayotte, vers les années 80. Néanmoins, elle est en pleine expansion. Depuis les dix dernières années, les surfaces exploitées par le maraîchage n'ont cessé d'augmenter. Les espèces cultivées ont été introduites sur l'île pour répondre à la demande en légumes frais. Pourtant la production reste insuffisante en quantité et en qualité. Il n'existe pas non plus de véritable coopérative pour organiser la commercialisation des fruits et légumes. Mais de telles structures commencent à émerger. A Mayotte, l'action du Cirad vise à développer une agriculture plus performante pour maintenir la cohésion sociale. C'est l'enjeu fondamental du développement de Mayotte. Face à l'urbanisation croissante et aux pressions de plus en plus fortes sur les milieux naturels, le CIRAD propose une nouvelle approche du développement agricole fondée sur la participation locale de tous les acteurs villageois, seuls capables d'exprimer les besoins des populations. Il met au point des systèmes de culture adaptés, pour une gestion durable de l'agriculture, de l'environnement et de la forêt, qui préserve le lagon de l'érosion, le lagon étant la principale richesse de Mayotte. Dans ce contexte, le programme maraîchage du CIRAD à Mayotte a entrepris un programme de recherche visant à comprendre les modes de constitution des systèmes maraîchers, à évaluer les performances de ces systèmes et à mettre en évidence les problèmes agronomiques posés. En raison de sa place prédominante dans les systèmes de culture maraîchers, la tomate a été choisie comme culture révélatrice. De précédentes études ont déjà été réalisées dans ce thème de recherche. La première fut une étude des systèmes de production qui a abouti à la construction d'une typologie des exploitations mahoraises (Soquet, 2003). La seconde a analysé les systèmes de culture maraîchers à base de tomate cultivée en plein champ couplée à une première évaluation des effets des pratiques sur le rendement de la tomate, pendant la saison sèche 2003 (Mawois, 2004). Une étude réalisée pendant la saison des pluies (Blondeau, 2004) a permis de caractériser l'organisation du système de culture en saison des pluies et d'identifier les principaux problèmes agronomiques posés. Les principaux résultats qui ressortent de ces études sont que la pression phytosanitaire est le principal facteur à l'origine des différences de rendement. De plus, les pratiques concernant la gestion de la végétation aérienne (effeuillage, égourmandage, ébourgeonnage et tuteurage), l'irrigation ou encore la fertilisation semblent avoir un effet sur l'élaboration du rendement. Le présent rapport s'inscrit dans la continuité de ce programme de recherche et à deux objectifs. Etablir en station des références pour l'irrigation de la tomate en plein champ durant la saison sèche à Mayotte et tenter de caractériser le plus fidèlement possible la pratique paysanne d'irrigation. Nous présentons dans la première partie le contexte de l'étude, puis en deuxième partie nous abordons des éléments bibliographiques sur la tomate. En troisième partie, nous exposons les méthodes de travail en station et en quatrième celles utilisées en milieu paysan. Les résultats et leurs analyses sont exposés en cinquième partie pour l'essai en station et en sixième partie pour la pratique paysanne. Une discussion des résultats obtenus conclut ce rapport.