Projet de lutte biologique contre les aleurodes du cocotier aux Comores : rapport de mission réalisée du 9 au 20 octobre 2005
Les objectifs particuliers de cette mission étaient de réaliser un état des lieux aux Comores et à la Réunion avant le développement du programme de lutte biologique contre les aleurodes du cocotier: niveau d'infestation de la cocoteraie, répartition et importance économique des aleurodes, dommages induits sur le cocotier, présence éventuelle d'aleurodes endémiques sur les autres cultures ou la végétation naturelle aux Comores, présence éventuelle de parasitoïdes. - La durée de la mission n'a permis de prospecter qu'à la Grande Comore et à Mohéli. Dans ces deux îles, l'ensemble des cocotiers sont infestés par deux espèces d'aleurodes, respectivement Aleurotrachelus atratus et Paraleyrodes bondari. Sauf en de rares exceptions (quelques localités à Mohéli, quelques jeunes cocotiers implantés sous ombrage), l'infestation a des conséquences importantes tant sur le développement et la production du cocotier que sur les cultures environnantes: dépôt de fumagine empêchant la photosynthèse, prélèvement de sève, avec une chute des rendements au niveau du cocotier entraînant le plus souvent un arrêt de la production de noix et pouvant aller en phase ultime jusqu'au dépérissement de la plante. Les deux espèces d'aleurodes présentent une importance économique complètement différente. A. atratus se développe sur les jeunes feuilles de cocotier (essentiellement F1 à F3) et les larves produisent en abondance un miellat propice au développement de la fumagine. Ses populations sont importantes dès la F1 (on a compté jusque 2000 larves par foliole) et les colonies larvaires peuvent totalement recouvrir la surface foliaire inférieure. P. bondari présente au contraire des populations dispersées sur l'ensemble des feuilles jeunes ou âgées et on note que les larves ne produisent pas de miellat. Son statut est donc celui d'un ravageur très secondaire alors qu'A. atratus constitue un ravageur majeur de la cocoteraie comorienne. II convient donc de diriger la lutte contre cette dernière espèce. Le temps et les moyens impartis ne nous ont pas permis de prospecter à la recherche d'aleurodes présentes dans les formations végétales naturelles qui sont limitées aux zones d'altitude, peu accessibles. Nous avons donc limité nos observations sur les aleurodes présentes sur les autres palmacae, sur les cultures environnantes ou associées à la cocoteraie. Nous avons retrouvé une seule espèce d'aleurode, Paraleyrodes bondari, rarement présente sur bananier ou ylang-ylang; sur les autres palmiers les deux espèces du cocotier susmentionnées sont présentes en très faibles nombres. Aucune trace de parasitisme (larves momifiées ou trous de sortie d'adultes de parasitoïdes) n'a pu être détectée aux Comores malgré le grand nombre d'observations réalisées (entre 15 000 et 20 000 larves) et de points de captures (plus de 50). On peut donc affirmer sans risque d'erreur qu'il n'existe aucun parasitisme à la Grande Comore et à Mohéli, ce qui explique les forts niveaux de populations d'A. atratus plus de 5 ans environ après son introduction accidentelle et laisse le champ libre pour un programme de lutte biologique par introduction d'un ou de plusieurs parasitoïdes. Quelques prédateurs ont pu être observés sur les feuilles infestées par A. atratus: coccinelles, chrysopes et syrphes, présents aussi bien au stade adulte qu'embryonnaire, larvaire ou nymphal. Leur rôle demande toutefois à être précisé car les colonies d'aleurodes sont le plus souvent accompagnées de diaspines (Aspidiotus destructor notamment), de Cerataphis lataniae (pucerons) ou de tetranyques (acariens). - A La Réunion quatre espèces d'aleurodes ont été observées sur cocotier et autres Palmacées: Aleurotrachelus atratus, Paraleyrodes bondari, Stenaleyrodes papillote et Stenaleyrodes vinsoni. Elles ne présentent jamais les niveaux de populations notées aux Comores. Les deux Stenaleyrodes montrent la même phénologie et comportement qu'A. atratus et peuvent donc entrer en compétition avec lui: elles se développen
Main Authors: | , |
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Format: | monograph biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
CIRAD
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Subjects: | H10 - Ravageurs des plantes, |
Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/531104/ http://agritrop.cirad.fr/531104/1/document_531104.pdf |
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Summary: | Les objectifs particuliers de cette mission étaient de réaliser un état des lieux aux Comores et à la Réunion avant le développement du programme de lutte biologique contre les aleurodes du cocotier: niveau d'infestation de la cocoteraie, répartition et importance économique des aleurodes, dommages induits sur le cocotier, présence éventuelle d'aleurodes endémiques sur les autres cultures ou la végétation naturelle aux Comores, présence éventuelle de parasitoïdes. - La durée de la mission n'a permis de prospecter qu'à la Grande Comore et à Mohéli. Dans ces deux îles, l'ensemble des cocotiers sont infestés par deux espèces d'aleurodes, respectivement Aleurotrachelus atratus et Paraleyrodes bondari. Sauf en de rares exceptions (quelques localités à Mohéli, quelques jeunes cocotiers implantés sous ombrage), l'infestation a des conséquences importantes tant sur le développement et la production du cocotier que sur les cultures environnantes: dépôt de fumagine empêchant la photosynthèse, prélèvement de sève, avec une chute des rendements au niveau du cocotier entraînant le plus souvent un arrêt de la production de noix et pouvant aller en phase ultime jusqu'au dépérissement de la plante. Les deux espèces d'aleurodes présentent une importance économique complètement différente. A. atratus se développe sur les jeunes feuilles de cocotier (essentiellement F1 à F3) et les larves produisent en abondance un miellat propice au développement de la fumagine. Ses populations sont importantes dès la F1 (on a compté jusque 2000 larves par foliole) et les colonies larvaires peuvent totalement recouvrir la surface foliaire inférieure. P. bondari présente au contraire des populations dispersées sur l'ensemble des feuilles jeunes ou âgées et on note que les larves ne produisent pas de miellat. Son statut est donc celui d'un ravageur très secondaire alors qu'A. atratus constitue un ravageur majeur de la cocoteraie comorienne. II convient donc de diriger la lutte contre cette dernière espèce. Le temps et les moyens impartis ne nous ont pas permis de prospecter à la recherche d'aleurodes présentes dans les formations végétales naturelles qui sont limitées aux zones d'altitude, peu accessibles. Nous avons donc limité nos observations sur les aleurodes présentes sur les autres palmacae, sur les cultures environnantes ou associées à la cocoteraie. Nous avons retrouvé une seule espèce d'aleurode, Paraleyrodes bondari, rarement présente sur bananier ou ylang-ylang; sur les autres palmiers les deux espèces du cocotier susmentionnées sont présentes en très faibles nombres. Aucune trace de parasitisme (larves momifiées ou trous de sortie d'adultes de parasitoïdes) n'a pu être détectée aux Comores malgré le grand nombre d'observations réalisées (entre 15 000 et 20 000 larves) et de points de captures (plus de 50). On peut donc affirmer sans risque d'erreur qu'il n'existe aucun parasitisme à la Grande Comore et à Mohéli, ce qui explique les forts niveaux de populations d'A. atratus plus de 5 ans environ après son introduction accidentelle et laisse le champ libre pour un programme de lutte biologique par introduction d'un ou de plusieurs parasitoïdes. Quelques prédateurs ont pu être observés sur les feuilles infestées par A. atratus: coccinelles, chrysopes et syrphes, présents aussi bien au stade adulte qu'embryonnaire, larvaire ou nymphal. Leur rôle demande toutefois à être précisé car les colonies d'aleurodes sont le plus souvent accompagnées de diaspines (Aspidiotus destructor notamment), de Cerataphis lataniae (pucerons) ou de tetranyques (acariens). - A La Réunion quatre espèces d'aleurodes ont été observées sur cocotier et autres Palmacées: Aleurotrachelus atratus, Paraleyrodes bondari, Stenaleyrodes papillote et Stenaleyrodes vinsoni. Elles ne présentent jamais les niveaux de populations notées aux Comores. Les deux Stenaleyrodes montrent la même phénologie et comportement qu'A. atratus et peuvent donc entrer en compétition avec lui: elles se développen |
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