Perspectives d'évolution des structures et des revenus des exploitations cannières à l'horizon 2013 : cahiers de l'agriculture du Conseil générale de la Réunion. Phase 2 : Orientations. Contribution du groupe Structures d'exploitations

Alors que le barême de rémunération de la canne à sucre et les aides publiques assorties sont en cours de révision, la présente étude apporte un éclairage sur les perspectives d'évolution des revenus des exploitations cannières et les adaptations possibles pour enrayer les pertes de revenus prévisibles. Les planteurs sont confrontés au mécanisme classique en agriculture, d'ouverture du ciseau des prix qui correspond à une évolution défavorable, pour eux, du rapport entre le prix des facteurs de production et des produits. La tendance observée dans la dernière décennie est en effet à une augmentation sensible du prix des facteurs: main d'oeuvre (+4%/an en valeur courante), phytosanitaires (+4%/an), prestations de travaux mécaniques (+2%/an)... De grandes incertitudes planent pour deux facteurs clés de l'agriculture qui pourraient connaître une flambée de leur prix: l'énergie et le foncier. L'évolution du prix de la canne à sucre, aides incluses, est envisagée d'une part, dans un scénario optimiste de maintien en valeur courante (compensation intégrale de la baisse du prix industriel par des aides) et d'autre part, dans un scénario de baisse de 10%. L'étude montre que dans le scénario optimiste, ces évolutions de prix, toutes choses égales par ailleurs, entrainent une perte de revenu de -3,2 à -6,8% par an selon le système cannier. Ce qui aboutit à des niveaux de revenus pour l'exploitation de référence de 7 ha, compris entre ½ et 1 SMIC annuel en 2013, le système avec coupe mécanique en zone favorable humide étant le seul à rester viable. Les adaptations testées sont l'augmentation des rendements en canne, l'agrandissement des exploitations et le passage à la coupe mécanique qui apparaissent les voies d'amélioration de la productivité les plus accessibles aux planteurs. L'amélioration des rendements au taux de 1% par an, hypothèse plus optimiste que la tendance passée, n'est pas suffisante pour stabiliser le revenu. L'extension de la surface cultivée apporte une amélioration significative à condition d'être associée à une mécanisation de la coupe. L'agrandissement n'apparaît pas une réponse pertinente pour rendre viables les systèmes en coupe manuelle compte tenu des charges de main d'oeuvre induites. Les systèmes en milieu difficile (climat sec à plus faible potentialité productive, et terrain non mécanisable) semblent menacés. L'avenir de ces systèmes à fortes contraintes est suspendu à l'obtention de soutiens spécifiques, ou à une diversification des cultures ou des activités.

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Bibliographic Details
Main Authors: Papaïconomou, Hugo, Fusillier, Jean-Louis, Masson, Jérôme, Deranchin, B.
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:E10 - Économie et politique agricoles,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/530982/
http://agritrop.cirad.fr/530982/1/ID%20530982.pdf
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Description
Summary:Alors que le barême de rémunération de la canne à sucre et les aides publiques assorties sont en cours de révision, la présente étude apporte un éclairage sur les perspectives d'évolution des revenus des exploitations cannières et les adaptations possibles pour enrayer les pertes de revenus prévisibles. Les planteurs sont confrontés au mécanisme classique en agriculture, d'ouverture du ciseau des prix qui correspond à une évolution défavorable, pour eux, du rapport entre le prix des facteurs de production et des produits. La tendance observée dans la dernière décennie est en effet à une augmentation sensible du prix des facteurs: main d'oeuvre (+4%/an en valeur courante), phytosanitaires (+4%/an), prestations de travaux mécaniques (+2%/an)... De grandes incertitudes planent pour deux facteurs clés de l'agriculture qui pourraient connaître une flambée de leur prix: l'énergie et le foncier. L'évolution du prix de la canne à sucre, aides incluses, est envisagée d'une part, dans un scénario optimiste de maintien en valeur courante (compensation intégrale de la baisse du prix industriel par des aides) et d'autre part, dans un scénario de baisse de 10%. L'étude montre que dans le scénario optimiste, ces évolutions de prix, toutes choses égales par ailleurs, entrainent une perte de revenu de -3,2 à -6,8% par an selon le système cannier. Ce qui aboutit à des niveaux de revenus pour l'exploitation de référence de 7 ha, compris entre ½ et 1 SMIC annuel en 2013, le système avec coupe mécanique en zone favorable humide étant le seul à rester viable. Les adaptations testées sont l'augmentation des rendements en canne, l'agrandissement des exploitations et le passage à la coupe mécanique qui apparaissent les voies d'amélioration de la productivité les plus accessibles aux planteurs. L'amélioration des rendements au taux de 1% par an, hypothèse plus optimiste que la tendance passée, n'est pas suffisante pour stabiliser le revenu. L'extension de la surface cultivée apporte une amélioration significative à condition d'être associée à une mécanisation de la coupe. L'agrandissement n'apparaît pas une réponse pertinente pour rendre viables les systèmes en coupe manuelle compte tenu des charges de main d'oeuvre induites. Les systèmes en milieu difficile (climat sec à plus faible potentialité productive, et terrain non mécanisable) semblent menacés. L'avenir de ces systèmes à fortes contraintes est suspendu à l'obtention de soutiens spécifiques, ou à une diversification des cultures ou des activités.