Exploitation d'un taillis par coupe à blanc en savane soudano-sahélienne : est-ce la solution pour la production de bois-énergie et de fourrage ?

Cet article présente les résultats de 10 années de suivi d'un taillis de formation naturelle dans la forêt classée de Gonsé (Burkina Faso). Ce dispositif, exploité en coupe rase en 1985, est protégé du feu et en théorie du bétail (la clôture est devenue très perméable depuis quelques années). L'exploitation du taillis en coupe rase à 5 ou 10 ans provoque un effet négatif sur les fruitiers forestiers et particulièrement sur Butyrospermum paradoxum, favorise les Combretacées comme Anogeissus leiocarpus et Guiera senegalensis et a un impact variable sur Combretum glutinosum et Combretum fragrans. L'accroissement annuel de la biomasse ligneuse est peu différent après l'exploitation à cinq ou dix ans (2 révolutions): successivement 2,5 tonnes et 2,70 tonnes/ha/an de bois vert, 90% de cette production peut fournir du bois-énergie. La biomasse herbacée a produit 1,85 tonnes de matière sèche par hectare durant ces trois dernières années. Le couvert forestier dense (exploitation programmée pour 2001 et 2006) est défavorable pour les herbacées, alors que la coupe rase de 1996 (10 ans) a permis une augmentation importante des herbacées. Les espèces ligneuses et herbacées inventoriées en 1985 sont toujours présentes avec une régression des arbres "nobles" (Karité) et une croissance très forte des essences pionnières (Guiera senegalensis et Grewia sp.), les phorbes (non graminées) dominants par espèce sur le dispositif traduisent une tendance à la dégradation. L'exploitation en taillis n'est pas favorable à la diversité biologique, un aménagement par coupe sélective paraît mieux adapté.

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Bibliographic Details
Main Authors: Nouvellet, Yves, Sawadogo, Louis
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CNRST
Subjects:K10 - Production forestière, savane, régime du taillis, coupe rase, bois de chauffage, production du bois, plante fourragère, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6825, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1871, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_16170, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3137, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_28194, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2829, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8081,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/529355/
http://agritrop.cirad.fr/529355/1/ID529355.pdf
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Summary:Cet article présente les résultats de 10 années de suivi d'un taillis de formation naturelle dans la forêt classée de Gonsé (Burkina Faso). Ce dispositif, exploité en coupe rase en 1985, est protégé du feu et en théorie du bétail (la clôture est devenue très perméable depuis quelques années). L'exploitation du taillis en coupe rase à 5 ou 10 ans provoque un effet négatif sur les fruitiers forestiers et particulièrement sur Butyrospermum paradoxum, favorise les Combretacées comme Anogeissus leiocarpus et Guiera senegalensis et a un impact variable sur Combretum glutinosum et Combretum fragrans. L'accroissement annuel de la biomasse ligneuse est peu différent après l'exploitation à cinq ou dix ans (2 révolutions): successivement 2,5 tonnes et 2,70 tonnes/ha/an de bois vert, 90% de cette production peut fournir du bois-énergie. La biomasse herbacée a produit 1,85 tonnes de matière sèche par hectare durant ces trois dernières années. Le couvert forestier dense (exploitation programmée pour 2001 et 2006) est défavorable pour les herbacées, alors que la coupe rase de 1996 (10 ans) a permis une augmentation importante des herbacées. Les espèces ligneuses et herbacées inventoriées en 1985 sont toujours présentes avec une régression des arbres "nobles" (Karité) et une croissance très forte des essences pionnières (Guiera senegalensis et Grewia sp.), les phorbes (non graminées) dominants par espèce sur le dispositif traduisent une tendance à la dégradation. L'exploitation en taillis n'est pas favorable à la diversité biologique, un aménagement par coupe sélective paraît mieux adapté.