Risques de pollution par les excès d'azote en élevage bovin à la Réunion : connaissances récentes et questions de recherche

L'azote constitue un des éléments dont l'utilisation intensive en agriculture et en élevage est susceptible de générer des pollutions. La réalisation de bilans à différentes échelles et l'acquisition de connaissances sur les fuites vers l'environnement de cet élément sur l'île de la Réunion permettent aujourd'hui de mieux appréhender les risques encourus et d'imaginer des stratégies pour améliorer l'efficacité d'utilisation de l'azote et pour réduire les transports et les flux d'azote dans les agrosystèmes. Un bilan apparent réalisé à l'échelle de l'île montre que les fuites d'azote vers l'environnement sont au moins de 2000 tonnes par an, le potentiel d'absorption des cultures étant sans doute loin d'être utilisé. Parmi ces cultures les espèces fourragères constituent le principal puits avec plus de 4000 tonnes d'azote potentiellement absorbable, la canne à sucre venant en second avec 3000 tonnes (Saint Macary et al, 2002). A l'échelle des exploitations laitières, des bilans réalisés sur plusieurs exploitations en 2001 (Gousseff et al, 2002) ont permis de montrer la grande diversité existant sur l'île et d'évaluer l'intérêt des engrais de ferme et les limites liées à leur utilisation. Cette utilisation est difficile, l'azote de la matière organique n'étant pas aussi efficace que celui des engrais. Les travaux menés sur les différentes matières organiques disponibles sur l'île (Chabalier et al, 2003) fournissent un premier jeu de références permettant de raisonner leur utilisation. Enfin, des connaissances ont été acquises sur la volatilisation, phénomène à l'origine de pertes importantes d'azote lorsque certaines conditions sont réunies: lisiers riches en azote ammoniacal, températures élevées, couvert végétal important (Génermont et al. 2002). La communication présentera les principaux résultats obtenus à ces différentes échelles (île, exploitation, parcelle) et conclura sur les voies de recherche permettant de lever les incertitudes qui demeurent. (Texte intégral)

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Bibliographic Details
Main Author: Saint Macary, Hervé
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:P02 - Pollution, L01 - Élevage - Considérations générales,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/524230/
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Description
Summary:L'azote constitue un des éléments dont l'utilisation intensive en agriculture et en élevage est susceptible de générer des pollutions. La réalisation de bilans à différentes échelles et l'acquisition de connaissances sur les fuites vers l'environnement de cet élément sur l'île de la Réunion permettent aujourd'hui de mieux appréhender les risques encourus et d'imaginer des stratégies pour améliorer l'efficacité d'utilisation de l'azote et pour réduire les transports et les flux d'azote dans les agrosystèmes. Un bilan apparent réalisé à l'échelle de l'île montre que les fuites d'azote vers l'environnement sont au moins de 2000 tonnes par an, le potentiel d'absorption des cultures étant sans doute loin d'être utilisé. Parmi ces cultures les espèces fourragères constituent le principal puits avec plus de 4000 tonnes d'azote potentiellement absorbable, la canne à sucre venant en second avec 3000 tonnes (Saint Macary et al, 2002). A l'échelle des exploitations laitières, des bilans réalisés sur plusieurs exploitations en 2001 (Gousseff et al, 2002) ont permis de montrer la grande diversité existant sur l'île et d'évaluer l'intérêt des engrais de ferme et les limites liées à leur utilisation. Cette utilisation est difficile, l'azote de la matière organique n'étant pas aussi efficace que celui des engrais. Les travaux menés sur les différentes matières organiques disponibles sur l'île (Chabalier et al, 2003) fournissent un premier jeu de références permettant de raisonner leur utilisation. Enfin, des connaissances ont été acquises sur la volatilisation, phénomène à l'origine de pertes importantes d'azote lorsque certaines conditions sont réunies: lisiers riches en azote ammoniacal, températures élevées, couvert végétal important (Génermont et al. 2002). La communication présentera les principaux résultats obtenus à ces différentes échelles (île, exploitation, parcelle) et conclura sur les voies de recherche permettant de lever les incertitudes qui demeurent. (Texte intégral)