Le foncier : l'enjeu de tous les dangers... ou les relations Etat-Paysans dans les grandes plaines hévéicoles indonésiennes : évolution des systèmes de production hévéicoles et gestion de la ressource foncière : le cas de la province de Ouest-Kalimantan, Indonésie

La politique gouvernementale de développement des concessions pour plantations de palmier à huile et d'Acacia mangium aboutit dans les années 1990/2000 en Indonésie à une redistribution juridique des terres au détriment des populations locales. La politique de redistribution des terres par le gouvernement à des sociétés de plantations est liée à l'introduction de ces nouvelles cultures (palmier à huile et Acacia mangium) par des sociétés privées ou semi publiques ("HTI" forestières). Celles ci se sont avérées être des opportunités intéressantes pour le secteur agricole dans le contexte indonésien (superficie des terres non limitantes, du moins dans les années 1980, faible coût de la main d'oeuvre) et mondial (prix rémunérateurs et marchés en pleine croissance jusqu'en 1997). A travers ce développement des plantations pérennes et forestières industrielles, les communautés paysannes locales entrevoient des opportunités d'emploi à court terme. En terme foncier, la logique de développement des sociétés privées de plantation va cependant à l'encontre de celles des populations locales. Cette allocation des terres peut aussi créer des situations de conflits avec les communautés locales. On observe un changement rapide, et une réelle adaptation des systèmes sociaux aux nouvelles conditions de production (spécialisation sur les cultures pérennes) avec une individualisation du foncier et le développement d'une "privatisation des terres" au sens ou les individus et non plus la communauté en ont le contrôle. La reconnaissance d'un droit au long terme sur les terres en "plantation", un droit d'usage de même durée que les plantations devenu progressivement équivalent à un "droit de propriété", a été un facteur important de la permanence des pratiques agroforestières et a favorisé l'extension de ce type de système. Le contexte politique est aussi en pleine évolution avec un contexte de réformes et de questionnement sur les actions de l'Etat ("Reformasi" et décentralisation), après une conjonction de crise politique (chute de Suharto en 1998), économique avec la crise 1997-2001) et écologique (grand feux depuis l'années El Nino en 1997).

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Bibliographic Details
Main Author: Penot, Eric
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CNEARC-SAGERT
Subjects:E11 - Économie et politique foncières, P01 - Conservation de la nature et ressources foncières,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/516812/
http://agritrop.cirad.fr/516812/1/ID516812.pdf
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Description
Summary:La politique gouvernementale de développement des concessions pour plantations de palmier à huile et d'Acacia mangium aboutit dans les années 1990/2000 en Indonésie à une redistribution juridique des terres au détriment des populations locales. La politique de redistribution des terres par le gouvernement à des sociétés de plantations est liée à l'introduction de ces nouvelles cultures (palmier à huile et Acacia mangium) par des sociétés privées ou semi publiques ("HTI" forestières). Celles ci se sont avérées être des opportunités intéressantes pour le secteur agricole dans le contexte indonésien (superficie des terres non limitantes, du moins dans les années 1980, faible coût de la main d'oeuvre) et mondial (prix rémunérateurs et marchés en pleine croissance jusqu'en 1997). A travers ce développement des plantations pérennes et forestières industrielles, les communautés paysannes locales entrevoient des opportunités d'emploi à court terme. En terme foncier, la logique de développement des sociétés privées de plantation va cependant à l'encontre de celles des populations locales. Cette allocation des terres peut aussi créer des situations de conflits avec les communautés locales. On observe un changement rapide, et une réelle adaptation des systèmes sociaux aux nouvelles conditions de production (spécialisation sur les cultures pérennes) avec une individualisation du foncier et le développement d'une "privatisation des terres" au sens ou les individus et non plus la communauté en ont le contrôle. La reconnaissance d'un droit au long terme sur les terres en "plantation", un droit d'usage de même durée que les plantations devenu progressivement équivalent à un "droit de propriété", a été un facteur important de la permanence des pratiques agroforestières et a favorisé l'extension de ce type de système. Le contexte politique est aussi en pleine évolution avec un contexte de réformes et de questionnement sur les actions de l'Etat ("Reformasi" et décentralisation), après une conjonction de crise politique (chute de Suharto en 1998), économique avec la crise 1997-2001) et écologique (grand feux depuis l'années El Nino en 1997).