Produire et bien vendre le bétail : survie des pasteurs et dynamique du troupeau

Quel constat peut-on faire globalement sur l'évolution de ces élevages pastoraux ? Les cheptels familiaux diminuent de manière dramatique, conduisant les éleveurs vers une paupérisation déjà effective pour certains et les amenant à pratiquer une agriculture d'appoint pour essayer de produire ce qu'ils ne sont plus capables d'acheter par la commercialisation d'un bétail maintenant trop réduit. Dans les savanes centrafricaines, les effectifs bovins des Mbororo sont passés de 125 bovins en 1982-1985 en 1990 à 60 bovins en 1996 pour les purs éleveurs, soit en moyenne sur 10 ans une décroissance de 7% par an ! Une étude récente en zone sahélienne du Tchad montre que les pasteurs peuls transhumants purs (qui ne cultivent pas) avaient eux aussi un croît négatif de leurs troupeaux de -2,8% par an. D'où vient cette décroissance ? D'un rendement du troupeau trop faible et d'une exploitation trop forte. Pour vivre de son élevage, l'éleveur doit d'un côté assurer à son troupeau un rendement maximum et d'un autre en retirer une valorisation maximale par la commercialisation de ses produits animaux: bétail sur pied et produits laitiers. L'éleveur est soumis à une véritable équation: Rendement numérique = taux d'exploitation + taux de croît net. Si le taux d'exploitation dépasse le rendement numérique, le croît du troupeau devient négatif C'est l'inquiétante situation des pasteurs enquêtés. Des propositions sont formulées pour améliorer le rendement numérique du troupeau et assurer une meilleure maîtrise de la commercialisation du bétail et du lait. Le rôle des organisations d'éleveurs est souligné.

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Bibliographic Details
Main Author: Le Masson, Alain
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:E16 - Économie de la production, L01 - Élevage - Considérations générales, E70 - Commerce, commercialisation et distribution,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/516037/
http://agritrop.cirad.fr/516037/1/ID516030.pdf
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Description
Summary:Quel constat peut-on faire globalement sur l'évolution de ces élevages pastoraux ? Les cheptels familiaux diminuent de manière dramatique, conduisant les éleveurs vers une paupérisation déjà effective pour certains et les amenant à pratiquer une agriculture d'appoint pour essayer de produire ce qu'ils ne sont plus capables d'acheter par la commercialisation d'un bétail maintenant trop réduit. Dans les savanes centrafricaines, les effectifs bovins des Mbororo sont passés de 125 bovins en 1982-1985 en 1990 à 60 bovins en 1996 pour les purs éleveurs, soit en moyenne sur 10 ans une décroissance de 7% par an ! Une étude récente en zone sahélienne du Tchad montre que les pasteurs peuls transhumants purs (qui ne cultivent pas) avaient eux aussi un croît négatif de leurs troupeaux de -2,8% par an. D'où vient cette décroissance ? D'un rendement du troupeau trop faible et d'une exploitation trop forte. Pour vivre de son élevage, l'éleveur doit d'un côté assurer à son troupeau un rendement maximum et d'un autre en retirer une valorisation maximale par la commercialisation de ses produits animaux: bétail sur pied et produits laitiers. L'éleveur est soumis à une véritable équation: Rendement numérique = taux d'exploitation + taux de croît net. Si le taux d'exploitation dépasse le rendement numérique, le croît du troupeau devient négatif C'est l'inquiétante situation des pasteurs enquêtés. Des propositions sont formulées pour améliorer le rendement numérique du troupeau et assurer une meilleure maîtrise de la commercialisation du bétail et du lait. Le rôle des organisations d'éleveurs est souligné.