Chasse de subsistance sur un front pionnier amazonien : le cas d'Uruara

La chasse, bien qu'interdite, est largement pratiquée par les populations rurales installées le long de la route transamazonienne. En 1997, un diagnostic de cette chasse de subsistance a été réalisé dans la commune d'Uruarà au Brésil. Les trois techniques de chasse couramment utilisées ont été la battue, l'affût et le piège. Chacune a permis d'exploiter préférentiellement un type de gibier. Malgré l'emploi de techniques de chasse rudimentaires, 62 p. 100 des sorties ont été fructueuses. Le rayon d'action maximum d'un chasseur a été de cinq kilomètres autour de son domicile, ce qui a délimité un territoire de chasse de 80 km2. Le nombre d'espèces exploitées a été faible: le paca (Agouti paca), les cervidés (Mazama sp.) et le pécari à collier (Tayassu tajacu) ont fourni plus de 70 p. 100 de la viande de chasse. Le Mazama rouge (Mazama americana), espèce favorite, et le paca ont subi la plus forte pression de chasse. En plus d'un rôle social et ludique, la chasse a une réelle importance alimentaire. La consommation moyenne de viande de gibier a varié de 36 à 45,9 g par individu par jour (soit 13,1 à 16,7 kg par individu par an) respectivement selon l'origine citadine ou rurale des chasseurs. L'activité cynégétique n'a pas semblé être le facteur essentiel de la perte de biodiversité qui serait plutôt liée à la transformation de l'écosystème forestier en zones agricoles: les habitats sont morcelés, engendrant une diminution de la biodivesité. La gestion participative de la faune et le développement de nouvelles activités telles que l'élevage d'animaux sauvages peuvent participer à la conservation des ressources naturelles.

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Bibliographic Details
Main Authors: Bonaudo, Thierry, Le Pendu, Yvonnick, Chardonnet, Philippe, Jori, Ferran
Format: article biblioteca
Language:fre
Subjects:L20 - Écologie animale, chasse, agouti, tatou, faune et flore sauvages, protéine animale, protection de l'environnement, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3697, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_25291, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_618, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8389, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_439, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_15898, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1070, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_32372,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/509716/
http://agritrop.cirad.fr/509716/1/ID509716.pdf
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Description
Summary:La chasse, bien qu'interdite, est largement pratiquée par les populations rurales installées le long de la route transamazonienne. En 1997, un diagnostic de cette chasse de subsistance a été réalisé dans la commune d'Uruarà au Brésil. Les trois techniques de chasse couramment utilisées ont été la battue, l'affût et le piège. Chacune a permis d'exploiter préférentiellement un type de gibier. Malgré l'emploi de techniques de chasse rudimentaires, 62 p. 100 des sorties ont été fructueuses. Le rayon d'action maximum d'un chasseur a été de cinq kilomètres autour de son domicile, ce qui a délimité un territoire de chasse de 80 km2. Le nombre d'espèces exploitées a été faible: le paca (Agouti paca), les cervidés (Mazama sp.) et le pécari à collier (Tayassu tajacu) ont fourni plus de 70 p. 100 de la viande de chasse. Le Mazama rouge (Mazama americana), espèce favorite, et le paca ont subi la plus forte pression de chasse. En plus d'un rôle social et ludique, la chasse a une réelle importance alimentaire. La consommation moyenne de viande de gibier a varié de 36 à 45,9 g par individu par jour (soit 13,1 à 16,7 kg par individu par an) respectivement selon l'origine citadine ou rurale des chasseurs. L'activité cynégétique n'a pas semblé être le facteur essentiel de la perte de biodiversité qui serait plutôt liée à la transformation de l'écosystème forestier en zones agricoles: les habitats sont morcelés, engendrant une diminution de la biodivesité. La gestion participative de la faune et le développement de nouvelles activités telles que l'élevage d'animaux sauvages peuvent participer à la conservation des ressources naturelles.