Contribution à la gestion sylvicole des forêts humides ivoiriennes à travers l'analyse des dispositifs permanents de Mopri et Irobo

Avec les exigences croissantes pour une exploitation durable des écosystèmes forestiers tropicaux et l'avènement de la certification environnementale, la Société de Développement des Forêts ivoiriennes (SODEFOR) s'est mise très tôt en quête de nouvelles méthodes de gestion sylvicole des peuplements naturels, répondant à la fois aux besoins de l'environnement et de l'industrie. En collaboration avec le CIRAD-FORET, les Chercheurs ont alors expérimenté une technique d'éclaircie. S'inspirant davantage de l'économie forestière, elle vise à éliminer une certaine catégorie d'arbres afin d'accroître le rendement d'une autre catégorie présentant un intérêt commercial immédiat. L'essai sylvicole a été simultanément conduit dans deux types différents de forêt humide: les types semi-décidu et sempervirente respectivement représentés par les dispositifs permanents de Mopri et d'Irobo. Dans les deux dispositifs, l'analyse chronologique de la surface terrière entre 1978 et 1994 a révélé un effet positif des éclaircies sur le taux d'accroissement et l'enrichissement naturel du peuplement commercial. Mais cet effet paraît second par rapport à l'influence des caractéristiques initiales des sites telles que la surface terrière totale, la proportion restante des arbres non commercialisables et la composition floristique commerciale. En espèces commerciales, la forêt de Mopri (46,8%) est deux fois plus riche que celle d'Irobo (23,5%). En revanche, le gain de productivité annuel par rapport aux témoins y est deux fois moins important: 0,19 m2 /ha/an contre 0,34 m2 /ha/an à Irobo. Le meilleur taux d'accroissement des arbres commerciaux est obtenu, après éclaircie, pour une surface terrière totale de l'ordre de l7,5 à 20 m2 /ha à Mopri et approximativement de 22,5 à 25 m2 /ha à Irobo. L'ouverture de la canopée profite surtout aux gros arbres. Elle favorise davantage l'enrichissement naturel à Mopri qu'à Irobo. En 16 ans, les placettes de Mopri se sont en moyenne enrichies de 4,5 nouvelles essences commerciales contre 1,4 à Irebo. Ce processus d'enrichissement naturel concerne seulement un petit nombre d'espèces commerciales. Ce sont notamment (i) à Mopri, Antiaris africana, Terminalia superba, Chorophora regia, Chorophora excelsa, Entandrophragma cylindricum, Lannea welwitschii et Copaïfera salikounda; et (ii) à Irobo, Canarium schweinfurthii, Fagara macrophylla, Ricinodendron africanum et Pycnanthus angolensis. Suite à une exploitation forestière antérieure au traitement sylvicole mais relativement récente, les deux peuplements ne sont pas stables. Ils continuent de se reconstituer tant en surface terrière qu'en richesse spécifique. Bien que cette dynamique générale soit fonction des placettes, la richesse en essences commerciales semble se stabiliser autour de 29 (o = 4) espèces/ha à Mopri et 17 (o = 3) espèces/ha à Irobo.

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Bibliographic Details
Main Author: Zobi, Irie Casimir
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: UCLB
Subjects:K10 - Production forestière, forêt tropicale humide, régime sylvicole, croissance, dispositif expérimental, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7976, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7070, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3394, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_29466, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4027,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/508412/
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Description
Summary:Avec les exigences croissantes pour une exploitation durable des écosystèmes forestiers tropicaux et l'avènement de la certification environnementale, la Société de Développement des Forêts ivoiriennes (SODEFOR) s'est mise très tôt en quête de nouvelles méthodes de gestion sylvicole des peuplements naturels, répondant à la fois aux besoins de l'environnement et de l'industrie. En collaboration avec le CIRAD-FORET, les Chercheurs ont alors expérimenté une technique d'éclaircie. S'inspirant davantage de l'économie forestière, elle vise à éliminer une certaine catégorie d'arbres afin d'accroître le rendement d'une autre catégorie présentant un intérêt commercial immédiat. L'essai sylvicole a été simultanément conduit dans deux types différents de forêt humide: les types semi-décidu et sempervirente respectivement représentés par les dispositifs permanents de Mopri et d'Irobo. Dans les deux dispositifs, l'analyse chronologique de la surface terrière entre 1978 et 1994 a révélé un effet positif des éclaircies sur le taux d'accroissement et l'enrichissement naturel du peuplement commercial. Mais cet effet paraît second par rapport à l'influence des caractéristiques initiales des sites telles que la surface terrière totale, la proportion restante des arbres non commercialisables et la composition floristique commerciale. En espèces commerciales, la forêt de Mopri (46,8%) est deux fois plus riche que celle d'Irobo (23,5%). En revanche, le gain de productivité annuel par rapport aux témoins y est deux fois moins important: 0,19 m2 /ha/an contre 0,34 m2 /ha/an à Irobo. Le meilleur taux d'accroissement des arbres commerciaux est obtenu, après éclaircie, pour une surface terrière totale de l'ordre de l7,5 à 20 m2 /ha à Mopri et approximativement de 22,5 à 25 m2 /ha à Irobo. L'ouverture de la canopée profite surtout aux gros arbres. Elle favorise davantage l'enrichissement naturel à Mopri qu'à Irobo. En 16 ans, les placettes de Mopri se sont en moyenne enrichies de 4,5 nouvelles essences commerciales contre 1,4 à Irebo. Ce processus d'enrichissement naturel concerne seulement un petit nombre d'espèces commerciales. Ce sont notamment (i) à Mopri, Antiaris africana, Terminalia superba, Chorophora regia, Chorophora excelsa, Entandrophragma cylindricum, Lannea welwitschii et Copaïfera salikounda; et (ii) à Irobo, Canarium schweinfurthii, Fagara macrophylla, Ricinodendron africanum et Pycnanthus angolensis. Suite à une exploitation forestière antérieure au traitement sylvicole mais relativement récente, les deux peuplements ne sont pas stables. Ils continuent de se reconstituer tant en surface terrière qu'en richesse spécifique. Bien que cette dynamique générale soit fonction des placettes, la richesse en essences commerciales semble se stabiliser autour de 29 (o = 4) espèces/ha à Mopri et 17 (o = 3) espèces/ha à Irobo.