Coordination de différents niveaux de décisions et gestion technique d'une culture : cas de la tomate industrielle dans les périmètres irrigués de la vallée du fleuve Sénégal

L'analyse des processus de décision des agriculteurs est une démarche récente en agronomie. Elle s'est développée en France autour du concept de modèle d'action. Les études qui ont été menées s'appliquent principalement à des situations où la gestion des systèmes de culture est sous la responsabilité d'un seul décideur, l'exploitant agricole. Nous avons appliqué cette démarche à la gestion technique de la tomate industrielle dans les périmètres irrigués de la Vallée du Fleuve Sénégal, où cette fois, les différentes opérations culturales dépendent d'un ensemble de décideurs. En effet, depuis le processus de désengagement de l'Etat intervenu en 1987, on a assisté à l'apparition de nouveaux acteurs organisés à différents niveaux: producteurs de tomate, organisation paysanne (OP) au niveau d'une maille hydraulique, l'union des OP au niveau d'un périmètre irrigué. A ceci, s'ajoutent d'autres acteurs: les entrepreneurs des travaux agricoles qui réalisent les travaux du sol, les fournisseurs des intrants, la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) qui finance les crédits de campagne et l'industriel qui fixe ses exigences. L'étude des différents niveaux de décision qui intervient d'une part dans la détermination des superficies cultivées, d'autre part dans la gestion des différentes étapes de la conduite de la culture montre comment les décisions individuelles des agriculteurs sont contraintes par des éléments extérieurs: exigences de l'amont et de l'aval, nombreu es décisions collectives qui s'appliquent à des unités d'espace variables selon les opérations... Nos résultats donnent ainsi des éléments d'explication pour comprendre pourquoi (1) les superficies stagnent, (2) les agriculteurs ne peuvent respecter l'itinéraire technique préconisé sur lequel ils s'engagent, et obtiennent des rendements variables et faibles. Nous sommes ainsi en mesure de proposer des éléments d'amélioration de la filière tomate, qui sont essentiellement d'ordre organisationnel.

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Bibliographic Details
Main Author: N'Dienor, Moussa
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: CNEARC
Subjects:F01 - Culture des plantes,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/488671/
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Description
Summary:L'analyse des processus de décision des agriculteurs est une démarche récente en agronomie. Elle s'est développée en France autour du concept de modèle d'action. Les études qui ont été menées s'appliquent principalement à des situations où la gestion des systèmes de culture est sous la responsabilité d'un seul décideur, l'exploitant agricole. Nous avons appliqué cette démarche à la gestion technique de la tomate industrielle dans les périmètres irrigués de la Vallée du Fleuve Sénégal, où cette fois, les différentes opérations culturales dépendent d'un ensemble de décideurs. En effet, depuis le processus de désengagement de l'Etat intervenu en 1987, on a assisté à l'apparition de nouveaux acteurs organisés à différents niveaux: producteurs de tomate, organisation paysanne (OP) au niveau d'une maille hydraulique, l'union des OP au niveau d'un périmètre irrigué. A ceci, s'ajoutent d'autres acteurs: les entrepreneurs des travaux agricoles qui réalisent les travaux du sol, les fournisseurs des intrants, la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) qui finance les crédits de campagne et l'industriel qui fixe ses exigences. L'étude des différents niveaux de décision qui intervient d'une part dans la détermination des superficies cultivées, d'autre part dans la gestion des différentes étapes de la conduite de la culture montre comment les décisions individuelles des agriculteurs sont contraintes par des éléments extérieurs: exigences de l'amont et de l'aval, nombreu es décisions collectives qui s'appliquent à des unités d'espace variables selon les opérations... Nos résultats donnent ainsi des éléments d'explication pour comprendre pourquoi (1) les superficies stagnent, (2) les agriculteurs ne peuvent respecter l'itinéraire technique préconisé sur lequel ils s'engagent, et obtiennent des rendements variables et faibles. Nous sommes ainsi en mesure de proposer des éléments d'amélioration de la filière tomate, qui sont essentiellement d'ordre organisationnel.