Effets de la photopériode sur le plastochrone, le phyllochrone et la date d'initiation paniculaire de trois variétés de sorgho de race caudatum et guinea

Au Mali, les variétés locales de sorgho, adaptées au climat soudanien sont photosensibles et de jours courts: leur floraison est retardée ou complètement inhibée quand les jours sont longs. Cette photosensibilité permet l'ajustement du cycle des cultures aux durées probables de la saison des pluies dont la date d'arrivée est très variable, tandis que la date d'arrêt des pluies est déterminée à vingt jours près. Pour un site donné, la fin probable de la saison pluvieuse correspond donc à une photopériode précise. Par conséquent la photosensibilité constitue un avantage adaptatif capital pour les plantes de savane en imposant une date de floraison proche de celle de l'arrêt des pluies, indépendamment de la date du début de la saison des pluies. Notre étude s'intéresse au comportement des guinea, race de sorgho cultivée surtout en Afrique de l'Ouest pendant la saison des pluies, avec l'objectif de modéliser leur croissance. Les modèles de croissance existent pour le sorgho (CERES/DSSAT) mais n'ont pas encore été calibrés pour cette race car ils ne permettent pas de simuler correctement leur comportement photopériodique. Nous avons cherché à quantifier les effets respectifs de la modification du rythme de développement et du contrôle de la mise à fleur de l'apex par la photopériode dans la détermination de la longueur du cycle de culture (levée-floraison) pour évaluer l'hypothèse d'un effet de la variation de la photopériode. Dans ce but ont été mesurés des paramètres phénologiques (plastochrone, phyllochrone, nombre total de feuilles et date d'initiation paniculaire) de trois variétés de sorgho dans trois environnements photopériodiques contrastés. L'effet de la photopériode naturelle a été étudié au champ sur des semis effectués chaque mois à Samanko (Bamako, Mali) et à Lavalette (Montpellier, France) pour bénéficier de photopériodes courtes et longues. Une expérimentation en milieu contrôlé a permis de comparer les photopériodes ascendantes et descendantes. Le plastochrone et le phyllochrone semblent peu affectés par la variation de la photopériode mais plutôt par sa durée. Ainsi en milieu contrôlé, sous des photopériodes plus longues les sorghos présentent une cinétique plus rapide. Lorsque le nombre de feuilles émises est supérieur à 15-20, plastochrone et phyllochrone augmentent brusquement au passage de ce seuil dans une proportion voisine de deux. Les expérimentations de type "date de semis" au champ, profitant de la dynamique naturelle de la photopériode sur les deux sites, montrent une très forte corrélation entre le nombre total de feuilles émises et la photopériode observée au début du cycle. Ainsi la photopériode décroissante réduit le nombre de feuilles. En milieu contrôlé l'effet à la fois de la photopériode absolue et de sa variation a été confirmée. L'hypothèse d'un effet de la durée et de la variation de la photopériode sur la phénologie et sur le phyllochrone est donc confirmée. Les résultats amènent à conclure que la date d'initiation paniculaire est déterminée par le nombre total de feuilles à émettre, lui-même en corrélation étroite avec les conditions photopériodiques des premiers jours de culture. La date de floraison dépend à la fois de la date d'initiation paniculaire et de la vitesse d'apparition des feuilles non encore apparues à l'initiation paniculaire, très variable en fonction du nombre total de feuilles. Cela permettra de formuler des modèles plus justes et plus robustes à travers des environnements contrastés.

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Bibliographic Details
Main Author: Hemberger, Jérôme
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: Université de Corse
Subjects:F62 - Physiologie végétale - Croissance et développement, Sorghum, floraison, photosensibilité, cycle de développement, photopériodicité, saison humide, modèle, croissance, phénologie, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7244, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2992, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5811, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4317, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5809, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8368, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4881, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3394, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5774, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4540,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/483751/
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Description
Summary:Au Mali, les variétés locales de sorgho, adaptées au climat soudanien sont photosensibles et de jours courts: leur floraison est retardée ou complètement inhibée quand les jours sont longs. Cette photosensibilité permet l'ajustement du cycle des cultures aux durées probables de la saison des pluies dont la date d'arrivée est très variable, tandis que la date d'arrêt des pluies est déterminée à vingt jours près. Pour un site donné, la fin probable de la saison pluvieuse correspond donc à une photopériode précise. Par conséquent la photosensibilité constitue un avantage adaptatif capital pour les plantes de savane en imposant une date de floraison proche de celle de l'arrêt des pluies, indépendamment de la date du début de la saison des pluies. Notre étude s'intéresse au comportement des guinea, race de sorgho cultivée surtout en Afrique de l'Ouest pendant la saison des pluies, avec l'objectif de modéliser leur croissance. Les modèles de croissance existent pour le sorgho (CERES/DSSAT) mais n'ont pas encore été calibrés pour cette race car ils ne permettent pas de simuler correctement leur comportement photopériodique. Nous avons cherché à quantifier les effets respectifs de la modification du rythme de développement et du contrôle de la mise à fleur de l'apex par la photopériode dans la détermination de la longueur du cycle de culture (levée-floraison) pour évaluer l'hypothèse d'un effet de la variation de la photopériode. Dans ce but ont été mesurés des paramètres phénologiques (plastochrone, phyllochrone, nombre total de feuilles et date d'initiation paniculaire) de trois variétés de sorgho dans trois environnements photopériodiques contrastés. L'effet de la photopériode naturelle a été étudié au champ sur des semis effectués chaque mois à Samanko (Bamako, Mali) et à Lavalette (Montpellier, France) pour bénéficier de photopériodes courtes et longues. Une expérimentation en milieu contrôlé a permis de comparer les photopériodes ascendantes et descendantes. Le plastochrone et le phyllochrone semblent peu affectés par la variation de la photopériode mais plutôt par sa durée. Ainsi en milieu contrôlé, sous des photopériodes plus longues les sorghos présentent une cinétique plus rapide. Lorsque le nombre de feuilles émises est supérieur à 15-20, plastochrone et phyllochrone augmentent brusquement au passage de ce seuil dans une proportion voisine de deux. Les expérimentations de type "date de semis" au champ, profitant de la dynamique naturelle de la photopériode sur les deux sites, montrent une très forte corrélation entre le nombre total de feuilles émises et la photopériode observée au début du cycle. Ainsi la photopériode décroissante réduit le nombre de feuilles. En milieu contrôlé l'effet à la fois de la photopériode absolue et de sa variation a été confirmée. L'hypothèse d'un effet de la durée et de la variation de la photopériode sur la phénologie et sur le phyllochrone est donc confirmée. Les résultats amènent à conclure que la date d'initiation paniculaire est déterminée par le nombre total de feuilles à émettre, lui-même en corrélation étroite avec les conditions photopériodiques des premiers jours de culture. La date de floraison dépend à la fois de la date d'initiation paniculaire et de la vitesse d'apparition des feuilles non encore apparues à l'initiation paniculaire, très variable en fonction du nombre total de feuilles. Cela permettra de formuler des modèles plus justes et plus robustes à travers des environnements contrastés.