La cercosporiose des agrumes au Cameroun due à Phaeoramularia angolensis (De Carvalho & O. Mendes) P.M. Kirk : épidémiologie, biologie in vitro du champignon et relations hôte-parasite
Dans certaines régions au Cameroun, la cercosporiose des agrumes due à Phaeoramularia angolensis peut être à l'origine de 50 à 100% des pertes de récolte. Une étude a été réalisée pour (1) évaluer à différentes saisons l'incidence de la maladie sur feuilles en contaminations naturelles, (2) déterminer les conditions d'une meilleure croissance et sporulation du champignon en milieu artificiel afin (3) d'évaluer après inoculation l'évolution des symptômes sur de jeunes plants de Pomelo Marsh dans différents contextes écologiques. L'incidence de la maladie (évaluée par le pourcentage de feuilles malades, le nombre moyen de lésions par feuille, la chute de feuilles malades (%), et la durée d'évolution des symptômes) a été étudiée sur différentes séries de feuilles en zone forestière humide de septembre 89 à juin 91. Cette incidence est plus marquée sur les pousses de septembre - novembre que sur celles de décembre et de mars - juin. Une émission foliaire provoquée par des arrosages réalisés en saison sèche (février) est restée indemne de maladie (même pour des variétés très sensibles à la cercosporiose). Ces résultats joints à ceux qui seront obtenus ultérieurement sur la conservation et la dynamique de l'inoculum en milieu naturel devraient contribuer à la mise au point d'une méthode de lutte raisonnée. L'étude de la croissance et de la sporulation en milieu artificiel a révélé une influence très significative de l'isolat, de la composition du substrat de culture, de la température et de la durée d'incubation. Ainsi la croissance radiale est maximale à 22°C sur milieu MA (malt agar) suivi de V.8, PDA, et EF mais elle est beaucoup plus faible sur milieu Czapek. Cette croissance serait inhibée par les huiles essentielles contenues dans un substrat à base d'extrait de peau de fruit (EPF). L'adjonction d'huile essentielle d'agrumes au milieu V.8 a eu un effet dépressif sur la sporulation. La meilleure production de conidies est obtenue au bout de 8 jours à 22°C (optimum) en lumière continue sur milieu EPF dont le pH initial a été ajusté à 11 (optimum) à l'aide d'une solution normale de soude. Les conidies produites ont germé à 96% au bout de 24 h à 22°C sur gélose. L'itinéraire technique étudié pour la production des conidies (inoculum) est, dans le cadre d'un programme d'amélioration variétale, un préalable indispensable à la mise au point des méthodes de sélection précoces. Il en est de même pour l'étude des relations hôte - parasite. Les inoculations de feuilles en survie n'ont produit aucun symptôme mais l'incidence de la maladie a été variable sur des plants inoculés et transférés sur 8 sites à des altitudes différentes: Nyombé (80 m), Penja (200 m), Ekona (400 m), Mélong I (700 m), Mélong II (900 m), Mélong III (1000 m), Mélong IV (1100 m), Mbouroukou (1250 m). Le site de Nyombé (températures moyennes > 25°C et humidité relative moyenne < 80%) s'est montré très défavorable à la maladie, contrairement aux autres sites qui présentent des conditions climatiques plus fraîches et plus humides. Ces résultats constituent les premières données de caractérisation des zones à risque d'invasion par P. angolensis.
Main Author: | |
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Format: | thesis biblioteca |
Language: | fre |
Published: |
s.n.
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Subjects: | H20 - Maladies des plantes, |
Online Access: | http://agritrop.cirad.fr/479351/ |
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Summary: | Dans certaines régions au Cameroun, la cercosporiose des agrumes due à Phaeoramularia angolensis peut être à l'origine de 50 à 100% des pertes de récolte. Une étude a été réalisée pour (1) évaluer à différentes saisons l'incidence de la maladie sur feuilles en contaminations naturelles, (2) déterminer les conditions d'une meilleure croissance et sporulation du champignon en milieu artificiel afin (3) d'évaluer après inoculation l'évolution des symptômes sur de jeunes plants de Pomelo Marsh dans différents contextes écologiques. L'incidence de la maladie (évaluée par le pourcentage de feuilles malades, le nombre moyen de lésions par feuille, la chute de feuilles malades (%), et la durée d'évolution des symptômes) a été étudiée sur différentes séries de feuilles en zone forestière humide de septembre 89 à juin 91. Cette incidence est plus marquée sur les pousses de septembre - novembre que sur celles de décembre et de mars - juin. Une émission foliaire provoquée par des arrosages réalisés en saison sèche (février) est restée indemne de maladie (même pour des variétés très sensibles à la cercosporiose). Ces résultats joints à ceux qui seront obtenus ultérieurement sur la conservation et la dynamique de l'inoculum en milieu naturel devraient contribuer à la mise au point d'une méthode de lutte raisonnée. L'étude de la croissance et de la sporulation en milieu artificiel a révélé une influence très significative de l'isolat, de la composition du substrat de culture, de la température et de la durée d'incubation. Ainsi la croissance radiale est maximale à 22°C sur milieu MA (malt agar) suivi de V.8, PDA, et EF mais elle est beaucoup plus faible sur milieu Czapek. Cette croissance serait inhibée par les huiles essentielles contenues dans un substrat à base d'extrait de peau de fruit (EPF). L'adjonction d'huile essentielle d'agrumes au milieu V.8 a eu un effet dépressif sur la sporulation. La meilleure production de conidies est obtenue au bout de 8 jours à 22°C (optimum) en lumière continue sur milieu EPF dont le pH initial a été ajusté à 11 (optimum) à l'aide d'une solution normale de soude. Les conidies produites ont germé à 96% au bout de 24 h à 22°C sur gélose. L'itinéraire technique étudié pour la production des conidies (inoculum) est, dans le cadre d'un programme d'amélioration variétale, un préalable indispensable à la mise au point des méthodes de sélection précoces. Il en est de même pour l'étude des relations hôte - parasite. Les inoculations de feuilles en survie n'ont produit aucun symptôme mais l'incidence de la maladie a été variable sur des plants inoculés et transférés sur 8 sites à des altitudes différentes: Nyombé (80 m), Penja (200 m), Ekona (400 m), Mélong I (700 m), Mélong II (900 m), Mélong III (1000 m), Mélong IV (1100 m), Mbouroukou (1250 m). Le site de Nyombé (températures moyennes > 25°C et humidité relative moyenne < 80%) s'est montré très défavorable à la maladie, contrairement aux autres sites qui présentent des conditions climatiques plus fraîches et plus humides. Ces résultats constituent les premières données de caractérisation des zones à risque d'invasion par P. angolensis. |
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