Bioecology of spittle bugs, Locris rubens (Erichson) and Poophilus costalis (Walker), on sorghum in West and Central Africa

Depuis plusieurs années, les cercopides (ou aphrophores) Poophilus costalis et Locris rubens sont des ravageurs importants du sorgho au nord du Nigeria, provoquant en cas de sévères infestation précoces, la mort des jeunes plants par dessèchement. Ces insectes occasionnent par ailleurs des dégâts au sorgho dans plusieurs pays voisins, dont le Cameroun, le Burkina, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Bénin et le Niger. Ils sont polyphages, s'attaquant à plusieurs graminées sauvages (dont douze espèces-hôtes ont été identifiées au Nigeria) et cultivées, avec une préférence pour le sorgho, par rapport au riz, au petit mil et à la canne à sucre. Cela a justifié les recherches qui ont été entreprises de 1990 à 1994 par l'ICRISAT au Nigeria sur la station de Bagauda, sur leur bioécologie, jusqu'alors très mal connue. Pendant la période d'étude, ils ont causé des dégâts importants dans toute la zone sorghicole du nord du pays s'étendant sur 15 états, ainsi que dans quatre états du centre et du sud, et donc sous des pluviométries variant de 675 à 1180 mm. En général, P. costalis était prédominant dans les zones plus humides et en début de saison, tandis que les populations de L. rubens augmentaient à partir de l'épiaison ; cette dernière espèce était la seule à provoquer des dégâts en cultures de contre-saison. L'abondance relative des deux espèces était liée à la pluviométrie annuelle. Des études sur le cycle de développement de ces insectes ont été menées sur plantes encagées, mais les taux de survie de chaque stade ont été très bas. Elles ont toutefois montré que les oeufs de L. rubens étaient insérés individuellement ou par groupes de cinq à 35 sous l'épiderme au niveau de la gaine foliaire. La durée du développement larvaire était de 33 jours pour cinq stades. Les fourmis et les pluies abondantes étaient les principaux facteurs responsables de la très forte mortalité pré-imaginale. Les dégâts occasionnés par les cercopides aux plantes encagées étaient semblables à ceux observés en plein champ, consistant en des taches chlorotiques, pouvant provoquer le dessèchement total puis la mort des jeunes plants. Ce symptôme de taches chlorotiques était associé à la présence de bactéries Xanthomonas sp., sans qu'il soit établi si celles-ci étaient injectées dans la plante par les cercopides, ou si l'infection intervenait secondairement, à la faveur des portes d'entrée créées par leurs piqûres. Après deux semaines d'infestation artificielle sous cage avec 15 couples de L. rubens, l'incidence des taches chlorotiques pouvait atteindre 86 %, et au bout de cinq semaines d'infestation, la réduction du rendement en grain était de 36 %. Cela a été confirmé par des essais au champ qui ont montré que l'application de carbofuran pour la protection du sorgho contre les cercopides entraînait une augmentation de rendement atteignant 40 %.

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Bibliographic Details
Main Author: Ajayi, Olupomi
Format: conference_item biblioteca
Language:eng
Published: CIRAD
Subjects:H10 - Ravageurs des plantes, Sorghum, Cercopidae, insecte nuisible, distribution des populations, dynamique des populations, cycle de développement, stade de développement animal, hôte, dégât, perte, plante hôte, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7244, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1469, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5729, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6113, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6111, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4317, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_425, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3673, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_26768, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4438, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_11621, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1432, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8355,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/478754/
http://agritrop.cirad.fr/478754/1/ID478754.pdf
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Summary:Depuis plusieurs années, les cercopides (ou aphrophores) Poophilus costalis et Locris rubens sont des ravageurs importants du sorgho au nord du Nigeria, provoquant en cas de sévères infestation précoces, la mort des jeunes plants par dessèchement. Ces insectes occasionnent par ailleurs des dégâts au sorgho dans plusieurs pays voisins, dont le Cameroun, le Burkina, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Bénin et le Niger. Ils sont polyphages, s'attaquant à plusieurs graminées sauvages (dont douze espèces-hôtes ont été identifiées au Nigeria) et cultivées, avec une préférence pour le sorgho, par rapport au riz, au petit mil et à la canne à sucre. Cela a justifié les recherches qui ont été entreprises de 1990 à 1994 par l'ICRISAT au Nigeria sur la station de Bagauda, sur leur bioécologie, jusqu'alors très mal connue. Pendant la période d'étude, ils ont causé des dégâts importants dans toute la zone sorghicole du nord du pays s'étendant sur 15 états, ainsi que dans quatre états du centre et du sud, et donc sous des pluviométries variant de 675 à 1180 mm. En général, P. costalis était prédominant dans les zones plus humides et en début de saison, tandis que les populations de L. rubens augmentaient à partir de l'épiaison ; cette dernière espèce était la seule à provoquer des dégâts en cultures de contre-saison. L'abondance relative des deux espèces était liée à la pluviométrie annuelle. Des études sur le cycle de développement de ces insectes ont été menées sur plantes encagées, mais les taux de survie de chaque stade ont été très bas. Elles ont toutefois montré que les oeufs de L. rubens étaient insérés individuellement ou par groupes de cinq à 35 sous l'épiderme au niveau de la gaine foliaire. La durée du développement larvaire était de 33 jours pour cinq stades. Les fourmis et les pluies abondantes étaient les principaux facteurs responsables de la très forte mortalité pré-imaginale. Les dégâts occasionnés par les cercopides aux plantes encagées étaient semblables à ceux observés en plein champ, consistant en des taches chlorotiques, pouvant provoquer le dessèchement total puis la mort des jeunes plants. Ce symptôme de taches chlorotiques était associé à la présence de bactéries Xanthomonas sp., sans qu'il soit établi si celles-ci étaient injectées dans la plante par les cercopides, ou si l'infection intervenait secondairement, à la faveur des portes d'entrée créées par leurs piqûres. Après deux semaines d'infestation artificielle sous cage avec 15 couples de L. rubens, l'incidence des taches chlorotiques pouvait atteindre 86 %, et au bout de cinq semaines d'infestation, la réduction du rendement en grain était de 36 %. Cela a été confirmé par des essais au champ qui ont montré que l'application de carbofuran pour la protection du sorgho contre les cercopides entraînait une augmentation de rendement atteignant 40 %.