Nianga : vingt ans de culture irriguée dans la moyenne vallée du Sénégal

Dans la moyenne vallée du Sénégal, l'extension de la riziculture irriguée est récente. Jusqu'à l'aménagement du périmètre de Nianga, en 1974-1975, les cultures de décrue et l'élevage demeurent les activités princi-pales. Les objectifs généraux assignés à la culture irriguée sont alors d'assurer l'équilibre vivrier et de donner des revenus monétaires par la commercialisation d'une fraction importante de la production. L'effet attendu est l'emploi sur place de la population active et l'amorce d'un développement endogène de la région. La société régionale de développement, la SAED, dispose de toutes les prérogatives, à commencer par la maîtrise foncière, mais l'engagement de la population locale n'est pas acquis. Pour les techniciens, les performances de la culture irriguée étant sans commune mesure avec celles des systèmes de production traditionnels, tout est question de formation, d'organisation et de gestion, autrement dit de mise au travail de la population. Les paysans, quant à eux, redoutent que la mise en oeuvre de tels projets ne conduise à une véritable dépossession des tenants de la terre et à la mise sous tutelle de la force de travail, pour des résultats économiques très incertains. Il apparaît que la riziculture imposée par l'Etat, pour des objectifs définis à l'échelle nationale, est aujourd'hui acceptée par la population même si elle la considère seulement comme l'une des composantes, parmi d'autres, des systèmes de production. La culture irriguée s'intègre dans un ensemble d'activités agricoles et non agricoles, à la fois concurrentes et complémentaires. Avec la libéralisation, étant donné la marge de manoeuvre des acteurs, l'avenir de la culture irriguée et plus précisément de la riziculture ne peut s'envisager qu'en considérant tout l'éventail de la pluri-activité et en l'intégrant dans des stratégies de développement local

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Bibliographic Details
Main Authors: Dia, Ibrahim, Lericollais, André
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:F08 - Systèmes et modes de culture, B50 - Histoire, rizière, culture irriguée, gestion des eaux, gestion foncière, productivité des terres, histoire, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_34891, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3952, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8320, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_24866, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4176, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3635, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6970,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/468001/
http://agritrop.cirad.fr/468001/1/ID468001.pdf
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Description
Summary:Dans la moyenne vallée du Sénégal, l'extension de la riziculture irriguée est récente. Jusqu'à l'aménagement du périmètre de Nianga, en 1974-1975, les cultures de décrue et l'élevage demeurent les activités princi-pales. Les objectifs généraux assignés à la culture irriguée sont alors d'assurer l'équilibre vivrier et de donner des revenus monétaires par la commercialisation d'une fraction importante de la production. L'effet attendu est l'emploi sur place de la population active et l'amorce d'un développement endogène de la région. La société régionale de développement, la SAED, dispose de toutes les prérogatives, à commencer par la maîtrise foncière, mais l'engagement de la population locale n'est pas acquis. Pour les techniciens, les performances de la culture irriguée étant sans commune mesure avec celles des systèmes de production traditionnels, tout est question de formation, d'organisation et de gestion, autrement dit de mise au travail de la population. Les paysans, quant à eux, redoutent que la mise en oeuvre de tels projets ne conduise à une véritable dépossession des tenants de la terre et à la mise sous tutelle de la force de travail, pour des résultats économiques très incertains. Il apparaît que la riziculture imposée par l'Etat, pour des objectifs définis à l'échelle nationale, est aujourd'hui acceptée par la population même si elle la considère seulement comme l'une des composantes, parmi d'autres, des systèmes de production. La culture irriguée s'intègre dans un ensemble d'activités agricoles et non agricoles, à la fois concurrentes et complémentaires. Avec la libéralisation, étant donné la marge de manoeuvre des acteurs, l'avenir de la culture irriguée et plus précisément de la riziculture ne peut s'envisager qu'en considérant tout l'éventail de la pluri-activité et en l'intégrant dans des stratégies de développement local