Vers une gestion concertée des ressources naturelles en zone périurbaine. Le cas de la région de Dakar

La position stratégique de Dakar, premier point d'entrée en Afrique noire, a conduit à un développement très précoce de cette ville et de sa région, dès ledébutdu XVII'siècle. Cephénomènes'est accentué depuis et aujourd'hui plus de 45% de la population du Sénégal est concentrée dans cette zone. Avec l'urbanisation croissante (plus de 85% de la zone est urbanisée) et l'essor de l'industrialisation, la pression sur les ressources naturelles s'est progressivement accrue, conduisant à leur raréfaction et leur dégradation. Sur le plan économique, l'agriculture continue d'occuper une place importante dans les secteurs d'activités du Sénégal. L'analyse des systèmes de production agricole de la région périurbaine de Dakar met en évidence une grande diversité, avec une forte prédominance des systèmes irrigués dans le secteur de Niayes et celui du Cap Vert. Les productions maraîchères et fruitières sont dans leur majeure partie écoulées sur le marché urbain de Dakar. Dans cet environnement, l'analyse de l'évolution des ressources et les dynamiques économiques de la zone ont conduit les différents acteurs à concevoir une prise en charge de l'enjeu périurbain dans les politiques de développement. Cet enjeu prend diverses formes: dégradation et raréfaction des ressources naturelles, réduction rapide des secteurs de production agricole rurale et besoins alimentaires urbains croissants, développement des activités-économiques urbaines accompagnant celui des productions agricoles périurbaines, importance des filières horticoles et fruiticoles, fortement associées au secteur de production périurbain dans l'économie nationale conduisant à une implication accrue des structures étatiques de recherche et de développement. En réponse à ces enjeux, les actions engagées peuvent prendre différentes formes et les modes de gestion de la ressource hydraulique, ainsi que l'action du Centre pour le développement de l'horticulture (CDH), ont été exposés et analysés. Pour ce qui est de la première opération, après avoir décrit l'incidence de la disponibilité de la ressource en eau sur les systèmes de production, et les types d'exploitation, les principales difficultés liées à la disponibilité de la ressource sont exposées. Des techniques d'amélioration des dispositifs de mobilisation ou de puisage de l'eau ont été adoptées par certains producteurs. Les coûts demeurent cependant élevés. Aussi,dans unesituation,où à lafois la régularité de l'approvisionnement et les charges d'irrigation constituent des contraintes fortes à l'amélioration et la durabilité des systèmes pratiqués, des mesures de gestion concertée entre utilisateurs et fournisseurs de la ressource en eau ont été adoptées. Il s'agit là d'une évolution significative des mentalités et des comportements des différentes classes d'utilisateurs, dans un cadre plus vaste de négociation de l'exploitation des ressources naturelles, à l'interface ville / agriculture. En matière d'appui institutionnel, la création du CDH répond à un souci des autorités sénégalaises de guider le développement des cultures maraîchères dans la zone littorale des Niayes. Partant de l'évaluation de matériel végétal adapté à l'environnement pédoclimatique local, de nombreuses innovations ont pu être mises au point, touchant à des facteurs de production aussi divers que la protection des cultures et la connaissance des ravageurs, la mise au point de calendriers culturaux, le suivi de la commercialisation. Des documents didactiques ont été édités et des séances de formation dispensées. La réorganisation en cours du CDH a pour objectif de mieux cibler les champs d'intervention, en les considérant dans le système global de production: améliorer, intensifier, diversifier les productions, développer des systèmes de production intégrés, promouvoir des techniques de vulgarisation, développer des méthodes de gestion rationnelle des ressources naturelles, développer des référentiels d'aide à la décision.

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Bibliographic Details
Main Authors: Mbaye, Alain, De Bon, Hubert, Pagès, Jacques
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:P10 - Ressources en eau et leur gestion, P01 - Conservation de la nature et ressources foncières, zone suburbaine, ressource en eau, exploitation agricole, conservation de l'eau, culture fruitière, culture maraîchère, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7488, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8325, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2809, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_8315, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_25476, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_16509, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6970,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/392460/
http://agritrop.cirad.fr/392460/1/ID392460.pdf
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Summary:La position stratégique de Dakar, premier point d'entrée en Afrique noire, a conduit à un développement très précoce de cette ville et de sa région, dès ledébutdu XVII'siècle. Cephénomènes'est accentué depuis et aujourd'hui plus de 45% de la population du Sénégal est concentrée dans cette zone. Avec l'urbanisation croissante (plus de 85% de la zone est urbanisée) et l'essor de l'industrialisation, la pression sur les ressources naturelles s'est progressivement accrue, conduisant à leur raréfaction et leur dégradation. Sur le plan économique, l'agriculture continue d'occuper une place importante dans les secteurs d'activités du Sénégal. L'analyse des systèmes de production agricole de la région périurbaine de Dakar met en évidence une grande diversité, avec une forte prédominance des systèmes irrigués dans le secteur de Niayes et celui du Cap Vert. Les productions maraîchères et fruitières sont dans leur majeure partie écoulées sur le marché urbain de Dakar. Dans cet environnement, l'analyse de l'évolution des ressources et les dynamiques économiques de la zone ont conduit les différents acteurs à concevoir une prise en charge de l'enjeu périurbain dans les politiques de développement. Cet enjeu prend diverses formes: dégradation et raréfaction des ressources naturelles, réduction rapide des secteurs de production agricole rurale et besoins alimentaires urbains croissants, développement des activités-économiques urbaines accompagnant celui des productions agricoles périurbaines, importance des filières horticoles et fruiticoles, fortement associées au secteur de production périurbain dans l'économie nationale conduisant à une implication accrue des structures étatiques de recherche et de développement. En réponse à ces enjeux, les actions engagées peuvent prendre différentes formes et les modes de gestion de la ressource hydraulique, ainsi que l'action du Centre pour le développement de l'horticulture (CDH), ont été exposés et analysés. Pour ce qui est de la première opération, après avoir décrit l'incidence de la disponibilité de la ressource en eau sur les systèmes de production, et les types d'exploitation, les principales difficultés liées à la disponibilité de la ressource sont exposées. Des techniques d'amélioration des dispositifs de mobilisation ou de puisage de l'eau ont été adoptées par certains producteurs. Les coûts demeurent cependant élevés. Aussi,dans unesituation,où à lafois la régularité de l'approvisionnement et les charges d'irrigation constituent des contraintes fortes à l'amélioration et la durabilité des systèmes pratiqués, des mesures de gestion concertée entre utilisateurs et fournisseurs de la ressource en eau ont été adoptées. Il s'agit là d'une évolution significative des mentalités et des comportements des différentes classes d'utilisateurs, dans un cadre plus vaste de négociation de l'exploitation des ressources naturelles, à l'interface ville / agriculture. En matière d'appui institutionnel, la création du CDH répond à un souci des autorités sénégalaises de guider le développement des cultures maraîchères dans la zone littorale des Niayes. Partant de l'évaluation de matériel végétal adapté à l'environnement pédoclimatique local, de nombreuses innovations ont pu être mises au point, touchant à des facteurs de production aussi divers que la protection des cultures et la connaissance des ravageurs, la mise au point de calendriers culturaux, le suivi de la commercialisation. Des documents didactiques ont été édités et des séances de formation dispensées. La réorganisation en cours du CDH a pour objectif de mieux cibler les champs d'intervention, en les considérant dans le système global de production: améliorer, intensifier, diversifier les productions, développer des systèmes de production intégrés, promouvoir des techniques de vulgarisation, développer des méthodes de gestion rationnelle des ressources naturelles, développer des référentiels d'aide à la décision.