Systèmes de culture dans les bas-fonds du Mali-Sud : pratiques agricoles et référentiels techniques

Au Mali-Sud, les bas-fonds représentent près de 1% des surfaces cultivées. Leur occupation se caractérise souvent par une situation proche de la saturation foncière. Lorsque le régime hydrique et les conditions d'accès aux marchés sont favorables, les bas-fonds sont exploités non seulement en saison pluvieuse mais aussi en saison sèche. En hivernage le riz est la culture annuelle la plus importante, viennent ensuite la patate douce, le manioc, le maïs et les cultures maraîchères. En saison sèche les principales spéculations sont la pomme de terre et le maraîchage. L'arboriculture fruitière pratiquée dans le bas-fond proprement dit et sur ses abords immédiats est, elle aussi, une activité importante. L'analyse des pratiques agricoles et de la finalité socio-économique des différentes spéculations pratiquées dans les bas-fonds montre que -1- la riziculture, généralement une activité féminine destinée à couvrir les besoins familiaux en riz et à procurer une certaine autonomie financière à la rizicultrice, peut devenir une activité et une source de revenu monétaire important pour l'ensemble, de l'exploitation, pour peu que les conditions physiques et l'environnement socio-économiques s'améliore -2- chacune des autres spéculations constitue un enjeu important en termes d'optimisation d'occupation du sol, d'utilisation de la main-d'oeuvre familiale et de revenu monétaire pour l'exploitation et pour ses différentes catégories d'actifs. Pour chaque spéculation, un référentiel technique issu d'une démarche inductive est présenté. La description des itinéraires techniques est suivie d'une analyse économique en terme de marge et de rémunération de la journée de travail. Pour la riziculture, une démarche expérimentale a aussi été mise en oeuvre. Deux axes de variabilité du milieu ont été pris en compte: la variabilité du niveau de maîtrise de l'eau dans le basfond et celle des possibilités d'accès des paysans aux facteurs de production. La méthode expérimentale utilisée a été la "Création-diffusion', basée sur la mise en place de dispositif pérenne de recherche chez des agriculteurs, sur des sites regroupant un maximum de variabilités. Les innovations mises au point concernent tous les aspects des techniques culturales: préparation du sol, mise en place et entretien de la culture, gestion de la fertilité, et les variétés de riz. Ces innovations assurent aux rizicultures de bas-fond des revenus au moins égaux à ceux du coton, principale culture de rente de la région. Une hiérarchie des facteurs limitant de la production est proposée. L'influence relative de l'environnement socio-économique et du niveau de maîtrise de l'eau sur les potentiels de production ainsi que les conditions d'appropriation des innovations techniques par les producteurs sont discutées.

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Bibliographic Details
Main Authors: Ahmadi, Nourollah, Traoré, Bakary, Feuillette, Bernard
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: s.n.
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/391039/
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Description
Summary:Au Mali-Sud, les bas-fonds représentent près de 1% des surfaces cultivées. Leur occupation se caractérise souvent par une situation proche de la saturation foncière. Lorsque le régime hydrique et les conditions d'accès aux marchés sont favorables, les bas-fonds sont exploités non seulement en saison pluvieuse mais aussi en saison sèche. En hivernage le riz est la culture annuelle la plus importante, viennent ensuite la patate douce, le manioc, le maïs et les cultures maraîchères. En saison sèche les principales spéculations sont la pomme de terre et le maraîchage. L'arboriculture fruitière pratiquée dans le bas-fond proprement dit et sur ses abords immédiats est, elle aussi, une activité importante. L'analyse des pratiques agricoles et de la finalité socio-économique des différentes spéculations pratiquées dans les bas-fonds montre que -1- la riziculture, généralement une activité féminine destinée à couvrir les besoins familiaux en riz et à procurer une certaine autonomie financière à la rizicultrice, peut devenir une activité et une source de revenu monétaire important pour l'ensemble, de l'exploitation, pour peu que les conditions physiques et l'environnement socio-économiques s'améliore -2- chacune des autres spéculations constitue un enjeu important en termes d'optimisation d'occupation du sol, d'utilisation de la main-d'oeuvre familiale et de revenu monétaire pour l'exploitation et pour ses différentes catégories d'actifs. Pour chaque spéculation, un référentiel technique issu d'une démarche inductive est présenté. La description des itinéraires techniques est suivie d'une analyse économique en terme de marge et de rémunération de la journée de travail. Pour la riziculture, une démarche expérimentale a aussi été mise en oeuvre. Deux axes de variabilité du milieu ont été pris en compte: la variabilité du niveau de maîtrise de l'eau dans le basfond et celle des possibilités d'accès des paysans aux facteurs de production. La méthode expérimentale utilisée a été la "Création-diffusion', basée sur la mise en place de dispositif pérenne de recherche chez des agriculteurs, sur des sites regroupant un maximum de variabilités. Les innovations mises au point concernent tous les aspects des techniques culturales: préparation du sol, mise en place et entretien de la culture, gestion de la fertilité, et les variétés de riz. Ces innovations assurent aux rizicultures de bas-fond des revenus au moins égaux à ceux du coton, principale culture de rente de la région. Une hiérarchie des facteurs limitant de la production est proposée. L'influence relative de l'environnement socio-économique et du niveau de maîtrise de l'eau sur les potentiels de production ainsi que les conditions d'appropriation des innovations techniques par les producteurs sont discutées.