Gestion des résidus de récolte et de la fertilité des sols cultivés en zone cotonnière du Cameroun. Le cas du village de migrants de Wurolabo III (Nord Est Bénoué, Nord Cameroun). Etude réalisée dans le cadre de l'ATP "Flux de biomasse et gestion de la fertilité à l'échelle du terroir"

L'installation massive et rapide des migrants dans le périmètre du Projet Nord Est Bénoué (Nord Cameroun) a entraîné une exploitation minière des ressources en terre sans mise en oeuvre de pratique de conservation des sols. Ce type d'exploitation a entraîné une baisse rapide de la productivité des terres quasiment exploitées en continue depuis leur défrichement (10 à 15 ans pour le village étudié). Face à une telle situation, l'entretien de la fertilité des sols et plus particulièrement le maintien du taux de matière organique par l'enfouissement des résidus de récolte, l'apport de la fumure organique et la pratique des jachères, s'avèrent plus que jamais indispensables. Les objectifs de cette étude réalisé dans un terroir villageois de périmètre Nord Est Bénoué sont d'une part d'évaluer les utilisations des résidus de culture et d'autre part, d'étudier les possibilités de vulgarisation de la fumure organique animale et des jachères améliorées. Le stockage des résidus de récolte est encore marginal et ne concerne en moyenne que 10% de la production totale. Les tiges de cotonnier sont brûlées en totalité au champ limitant ainsi les exportations en phosphore et potassium. Les consommations les plus importantes de résidus de céréales et de légumineuses sont le fait des troupeaux bovins villageois et surtout des troupeaux des éleveurs transhumants. En fin de saison sèche les restes de ces résidus au sol sont en partie brûlés ou enfouis par le labour de début de saison des pluies. Les apports directs de matière organique animale au champ, liés à la présence de ces troupeaux sont très faibles, de 100 à 300 kg/ha de fèces. La biomasse de litière provenant des arbres présents dans les parcelles et celle de résidus non brûlés au moment du nettoyage ne dépassent pas en moyenne 300 kg/ha chacune. Les restitutions de matière organique au sol sont donc négligeables d'autant plus qu'une bonne partie de la fumure animale n'est pas valorisée par les paysans. A partir de ces observations on peut facilement mettre en évidence des bilans minéraux négatifs pour les systèmes de culture présents dans ce village à base d'arachide et de sorgho (non fertilisés), de maïs et de cotonnier qui reçoivent des doses d'engrais de plus en plus réduites suite au renchérissement des engrais. L'amélioration de la gestion de la fertilité des sols de cette région nécessite d'une part une mobilisation accrue du travail en saison sèche au niveau des exploitations agricoles (parcage des bovins, fabrication et transport du fumier, ...) et d'autre part, l'élaboration de régies collectives de gestion des ressources naturelles à l'échelle du terroir (mise en défens des jachères, lutte contre les feux de brousse, relations contractuelles éleveurs agriculteurs).

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Bibliographic Details
Main Authors: Djalalai, I., Dugué, Patrick
Format: monograph biblioteca
Language:fre
Published: IRA
Subjects:P35 - Fertilité du sol, F04 - Fertilisation, résidu de récolte, matière organique, biomasse, fertilisation, fertilité du sol, gestion des ressources, système agropastoral, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_16118, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5387, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_926, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_10795, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7170, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6524, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_16112, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1229,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/326553/
http://agritrop.cirad.fr/326553/1/ID326553.pdf
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Description
Summary:L'installation massive et rapide des migrants dans le périmètre du Projet Nord Est Bénoué (Nord Cameroun) a entraîné une exploitation minière des ressources en terre sans mise en oeuvre de pratique de conservation des sols. Ce type d'exploitation a entraîné une baisse rapide de la productivité des terres quasiment exploitées en continue depuis leur défrichement (10 à 15 ans pour le village étudié). Face à une telle situation, l'entretien de la fertilité des sols et plus particulièrement le maintien du taux de matière organique par l'enfouissement des résidus de récolte, l'apport de la fumure organique et la pratique des jachères, s'avèrent plus que jamais indispensables. Les objectifs de cette étude réalisé dans un terroir villageois de périmètre Nord Est Bénoué sont d'une part d'évaluer les utilisations des résidus de culture et d'autre part, d'étudier les possibilités de vulgarisation de la fumure organique animale et des jachères améliorées. Le stockage des résidus de récolte est encore marginal et ne concerne en moyenne que 10% de la production totale. Les tiges de cotonnier sont brûlées en totalité au champ limitant ainsi les exportations en phosphore et potassium. Les consommations les plus importantes de résidus de céréales et de légumineuses sont le fait des troupeaux bovins villageois et surtout des troupeaux des éleveurs transhumants. En fin de saison sèche les restes de ces résidus au sol sont en partie brûlés ou enfouis par le labour de début de saison des pluies. Les apports directs de matière organique animale au champ, liés à la présence de ces troupeaux sont très faibles, de 100 à 300 kg/ha de fèces. La biomasse de litière provenant des arbres présents dans les parcelles et celle de résidus non brûlés au moment du nettoyage ne dépassent pas en moyenne 300 kg/ha chacune. Les restitutions de matière organique au sol sont donc négligeables d'autant plus qu'une bonne partie de la fumure animale n'est pas valorisée par les paysans. A partir de ces observations on peut facilement mettre en évidence des bilans minéraux négatifs pour les systèmes de culture présents dans ce village à base d'arachide et de sorgho (non fertilisés), de maïs et de cotonnier qui reçoivent des doses d'engrais de plus en plus réduites suite au renchérissement des engrais. L'amélioration de la gestion de la fertilité des sols de cette région nécessite d'une part une mobilisation accrue du travail en saison sèche au niveau des exploitations agricoles (parcage des bovins, fabrication et transport du fumier, ...) et d'autre part, l'élaboration de régies collectives de gestion des ressources naturelles à l'échelle du terroir (mise en défens des jachères, lutte contre les feux de brousse, relations contractuelles éleveurs agriculteurs).