Le groupe de la Banque mondiale fait le bilan de réforme du secteur du coton et des subventions

Le document de travail du groupe de la Banque mondiale sur 'la réforme du secteur du coton dans l'Afrique sub-saharienne' note que les pays d'Afrique sub-saharienne 'disposent d'un avantage comparatif fort dans le domaine de la production du coton' et que leur part de la production mondiale de coton a augmenté au cours de la dernière décennie, passant de 3 à 5%. Il analyse les réformes qui ont été entreprises dans les secteurs du coton de six pays d'Afrique sub-saharienne et cherche à tirer les leçons de cette expérience. Quatre éléments essentiels ont été identifiés : * la nécessité d'un système de crédit plus efficace pour les petits producteurs, afin qu'ils puissent acquérir des intrants de qualité en temps utile ; * l'importance d'associer davantage les producteurs de coton à la gestion du secteur ; * la nécessité d'une participation du secteur privé à la recherche et à la fourniture de vulgarisation et de services ; * l'importance d'entreprendre une recherche sur les formes les plus efficaces de commercialisation du coton, au sein d'un cadre de régulation approuvé par les organisations interprofessionnelles. Le rapport note qu'au cours des années récentes, les aspects économiques de la production et de la commercialisation du coton ont été considérablement 'faussés par les lourdes subventions versées par les pays de l'OCDE (USA et UE) à leurs producteurs de coton'. Ces subventions ont 'des effets économiques pervers, dans la mesure où ils poussent à la production dans des pays qui ont des coûts de production élevés aux dépens de pays dont les coûts de production sont plus faibles' et il décrit les effets négatifs de ces subventions sur la pauvreté comme 'vraiment dramatiques … car ils augmentent artificiellement la production et les exportations et – en déprimant les prix mondiaux – les subventions réduisent les gains à l'exportation des pays africains, diminuant ainsi les revenus de plusieurs millions d'africains qui vivent avec moins d'un dollar par jour'. Comment: Il faut noter qu'au cours de la réunion du Conseil agricole de l'UE de décembre 2003, le Commissaire Fischler a insisté sur le fait que les propositions visant à conserver 40% des versements des aides couplées à la production dans le secteur du coton permettraient de s'assurer qu'il n'y a pas d'abandon de terres, mais ces propositions pourraient aussi prévenir toute augmentation importante de la production européenne de coton. La question qui se pose est la suivante : jusqu'à quel point ces propositions vont-elles geler les aides à effet de distorsions dans le secteur du coton? Depuis 1994/95 les prix mondiaux du coton ont chuté (de 54% en 2001/2002), alors que, pendant la plus grande partie de cette période, la production de coton de l'UE augmentait, atteignant un pic de 1,76 millions de tonnes en 2000/95, ce qui représente une augmentation de 63% par rapport aux niveaux de 1994. Depuis 2000, toutefois, la production de coton de l'UE a commencé à décliner – parallèlement à la réduction des zones cultivées en coton en Grèce – à des niveaux à peine plus élevés que ceux qui prévalaient en 1994. Il reste à voir si, avec le nouveau régime, les zones cultivées en coton seront stabilisées à ces faibles niveaux ou s'ils reviendront aux pics de 2000.

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2004
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/64289
http://agritrade.cta.int/fr/Archives/Newsletter-Agriculture/2004/Janvier-2004
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:Le document de travail du groupe de la Banque mondiale sur 'la réforme du secteur du coton dans l'Afrique sub-saharienne' note que les pays d'Afrique sub-saharienne 'disposent d'un avantage comparatif fort dans le domaine de la production du coton' et que leur part de la production mondiale de coton a augmenté au cours de la dernière décennie, passant de 3 à 5%. Il analyse les réformes qui ont été entreprises dans les secteurs du coton de six pays d'Afrique sub-saharienne et cherche à tirer les leçons de cette expérience. Quatre éléments essentiels ont été identifiés : * la nécessité d'un système de crédit plus efficace pour les petits producteurs, afin qu'ils puissent acquérir des intrants de qualité en temps utile ; * l'importance d'associer davantage les producteurs de coton à la gestion du secteur ; * la nécessité d'une participation du secteur privé à la recherche et à la fourniture de vulgarisation et de services ; * l'importance d'entreprendre une recherche sur les formes les plus efficaces de commercialisation du coton, au sein d'un cadre de régulation approuvé par les organisations interprofessionnelles. Le rapport note qu'au cours des années récentes, les aspects économiques de la production et de la commercialisation du coton ont été considérablement 'faussés par les lourdes subventions versées par les pays de l'OCDE (USA et UE) à leurs producteurs de coton'. Ces subventions ont 'des effets économiques pervers, dans la mesure où ils poussent à la production dans des pays qui ont des coûts de production élevés aux dépens de pays dont les coûts de production sont plus faibles' et il décrit les effets négatifs de ces subventions sur la pauvreté comme 'vraiment dramatiques … car ils augmentent artificiellement la production et les exportations et – en déprimant les prix mondiaux – les subventions réduisent les gains à l'exportation des pays africains, diminuant ainsi les revenus de plusieurs millions d'africains qui vivent avec moins d'un dollar par jour'. Comment: Il faut noter qu'au cours de la réunion du Conseil agricole de l'UE de décembre 2003, le Commissaire Fischler a insisté sur le fait que les propositions visant à conserver 40% des versements des aides couplées à la production dans le secteur du coton permettraient de s'assurer qu'il n'y a pas d'abandon de terres, mais ces propositions pourraient aussi prévenir toute augmentation importante de la production européenne de coton. La question qui se pose est la suivante : jusqu'à quel point ces propositions vont-elles geler les aides à effet de distorsions dans le secteur du coton? Depuis 1994/95 les prix mondiaux du coton ont chuté (de 54% en 2001/2002), alors que, pendant la plus grande partie de cette période, la production de coton de l'UE augmentait, atteignant un pic de 1,76 millions de tonnes en 2000/95, ce qui représente une augmentation de 63% par rapport aux niveaux de 1994. Depuis 2000, toutefois, la production de coton de l'UE a commencé à décliner – parallèlement à la réduction des zones cultivées en coton en Grèce – à des niveaux à peine plus élevés que ceux qui prévalaient en 1994. Il reste à voir si, avec le nouveau régime, les zones cultivées en coton seront stabilisées à ces faibles niveaux ou s'ils reviendront aux pics de 2000.