Amoureux et gourmand
Tibi Guissou, microbiologiste à l’INERA D’habitude réservé, Tibi Guissou s’anime quand il parle de ses travaux de recherche sur les microorganismes qui vivent en symbiose avec les plantes et de… Spore. Sa rencontre avec le magazine remonte à 1994. À l’époque, il termine ses études universitaires et fait un stage à l’INERA, l’institut de recherche burkinabé, où il travaille aujourd’hui. Il découvre la revue sur un coin de table, la parcourt et tombe sous le charme. Mais en amoureux prudent, il se contente d'abord de la lire, bref de rendre quelques visites furtives à sa belle dont il ne se juge pas encore digne. “Jeune étudiant, je ne savais pas comment m’y prendre. Je n’imaginais pas que je pouvais moi aussi la recevoir.” Guissou met du temps avant de s’abonner, en 1997. Depuis, une place est réservée à sa revue préférée sur son bureau. Les numéros s’empilent. Quand elle tarde à arriver, il va s’informer au centre de documentation. Impatient, il imagine le pire. Aux Pays-Bas, les parents de la belle l’empêcheraient-ils de sortir ? Il le croit volontiers, car chez lui le futur mari doit cultiver dans le champ de ses beaux-parents et leur faire des présents. Et il sait n’avoir rien fait de tout ça. Puis une autre pensée lui vient : aurait-elle été détournée par un rival, un postier ? Comparant la revue à une cuisinière de talent, il confie : “Je veux découvrir ce qu’elle a préparé, avec l’espoir que cette fois la sauce soit encore meilleure que la précédente.” Spore, en compagne attentionnée, lui prodigue des conseils. Employé par un projet de conservation des eaux et des sols, Guissou y expérimente dès 1994 des haies vives. Ces barrières naturelles protègent les plantes des vents violents en saison sèche. Elles assurent aux maraîchers une bonne production de légumes. Mais pour introduire une nouvelle technique, il ne suffit pas d’aller sur la place du marché et de crier à pleins poumons. Il faut le message. Les ingénieurs ne savent pas toujours comment s’y prendre. “Les fiches techniques et les ouvrages que je peux commander me familiarisent avec les techniques d’approche et d’intégration à une communauté rurale. Ainsi, je sais mieux quel message livrer aux populations, comment recenser leurs besoins, prendre en compte leurs préoccupations”, explique Guissou. Dans ses articles pour des revues spécialisées, il n’hésite pas non plus à citer Spore. “En fait, contrairement à d’autres publications trop centrées sur un seul aspect, Spore permet la pluridisciplinarité”, estime le chercheur à qui on doit des travaux sur le jujubier, inspirés d’une brève du magazine. Photo : © Syfia International
Main Author: | |
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Format: | News Item biblioteca |
Language: | French |
Published: |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
2006
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Online Access: | https://hdl.handle.net/10568/63454 https://hdl.handle.net/10568/99641 |
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Summary: | Tibi Guissou, microbiologiste à l’INERA
D’habitude réservé, Tibi Guissou s’anime quand il parle de ses travaux de recherche sur les microorganismes qui vivent en symbiose avec les plantes et de… Spore. Sa rencontre avec le magazine remonte à 1994. À l’époque, il termine ses études universitaires et fait un stage à l’INERA, l’institut de recherche burkinabé, où il travaille aujourd’hui. Il découvre la revue sur un coin de table, la parcourt et tombe sous le charme. Mais en amoureux prudent, il se contente d'abord de la lire, bref de rendre quelques visites furtives à sa belle dont il ne se juge pas encore digne. “Jeune étudiant, je ne savais pas comment m’y prendre. Je n’imaginais pas que je pouvais moi aussi la recevoir.”
Guissou met du temps avant de s’abonner, en 1997. Depuis, une place est réservée à sa revue préférée sur son bureau. Les numéros s’empilent. Quand elle tarde à arriver, il va s’informer au centre de documentation. Impatient, il imagine le pire. Aux Pays-Bas, les parents de la belle l’empêcheraient-ils de sortir ? Il le croit volontiers, car chez lui le futur mari doit cultiver dans le champ de ses beaux-parents et leur faire des présents. Et il sait n’avoir rien fait de tout ça. Puis une autre pensée lui vient : aurait-elle été détournée par un rival, un postier ? Comparant la revue à une cuisinière de talent, il confie : “Je veux découvrir ce qu’elle a préparé, avec l’espoir que cette fois la sauce soit encore meilleure que la précédente.”
Spore, en compagne attentionnée, lui prodigue des conseils. Employé par un projet de conservation des eaux et des sols, Guissou y expérimente dès 1994 des haies vives. Ces barrières naturelles protègent les plantes des vents violents en saison sèche. Elles assurent aux maraîchers une bonne production de légumes. Mais pour introduire une nouvelle technique, il ne suffit pas d’aller sur la place du marché et de crier à pleins poumons. Il faut le message. Les ingénieurs ne savent pas toujours comment s’y prendre. “Les fiches techniques et les ouvrages que je peux commander me familiarisent avec les techniques d’approche et d’intégration à une communauté rurale. Ainsi, je sais mieux quel message livrer aux populations, comment recenser leurs besoins, prendre en compte leurs préoccupations”, explique Guissou. Dans ses articles pour des revues spécialisées, il n’hésite pas non plus à citer Spore. “En fait, contrairement à d’autres publications trop centrées sur un seul aspect, Spore permet la pluridisciplinarité”, estime le chercheur à qui on doit des travaux sur le jujubier, inspirés d’une brève du magazine.
Photo : © Syfia International |
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