Conflits d’intérêts ?
Après la récente vogue de la microfinance, place aux leçons. L’idée initiale — prêter de petites sommes aux pauvres considérés comme insolvables par les banques commerciales — n’a pas permis la création massive d’emplois ou d’entreprises ni augmenté la productivité, comme escompté. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi tant de faux espoirs ? Comment assurer la durabilité de la microfinance ? Tels étaient les thèmes d’une visite d’étude que le CTA a organisée en Afrique du Sud en octobre et novembre 2000. Les participants venaient d’institutions financières formelles et informelles de 13 pays d’Afrique orientale, australe et occidentale. Cette visite à leurs homologues sud-africains leur a permis de voir comment les organisations communautaires tentent de se transformer en banques locales à caractère social pour assurer des prêts là où les banques commerciales n’osent pas s’aventurer. La vérité est dure : vous ne parviendrez à rien en subventionnant des prêts ou en visant les plus pauvres ; analysez convenablement vos risques, couvrez vos coûts, sachez distinguer lutte contre la pauvreté et création de richesses. Si vous voulez une activité bancaire durable, plus de perfusions charitables, comportez-vous en banquiers. Le rapport de la visite est souvent pessimiste ('la plupart des organismes de microfinancement ne sont pas viables') et l’on y détecte des signes avant-coureurs: depuis vingt ans, les banques privées et les intermédiaires financiers observent avec circonspection les tribulations des acteurs de la microfinance et s’apprêtent aujourd’hui à investir massivement le secteur informel. Lorsque les Nations unies célébreront (en 2005 !) l’année de la microfinance, ils auront envahi le terrain.
Main Author: | |
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Format: | News Item biblioteca |
Language: | French |
Published: |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
2001
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Online Access: | https://hdl.handle.net/10568/62535 https://hdl.handle.net/10568/99664 |
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Summary: | Après la récente vogue de la microfinance, place aux leçons. L’idée initiale — prêter de petites sommes aux pauvres considérés comme insolvables par les banques commerciales — n’a pas permis la création massive d’emplois ou d’entreprises ni augmenté la productivité, comme escompté. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi tant de faux espoirs ? Comment assurer la durabilité de la microfinance ? Tels étaient les thèmes d’une visite d’étude que le CTA a organisée en Afrique du Sud en octobre et novembre 2000.
Les participants venaient d’institutions financières formelles et informelles de 13 pays d’Afrique orientale, australe et occidentale. Cette visite à leurs homologues sud-africains leur a permis de voir comment les organisations communautaires tentent de se transformer en banques locales à caractère social pour assurer des prêts là où les banques commerciales n’osent pas s’aventurer.
La vérité est dure : vous ne parviendrez à rien en subventionnant des prêts ou en visant les plus pauvres ; analysez convenablement vos risques, couvrez vos coûts, sachez distinguer lutte contre la pauvreté et création de richesses. Si vous voulez une activité bancaire durable, plus de perfusions charitables, comportez-vous en banquiers.
Le rapport de la visite est souvent pessimiste ('la plupart des organismes de microfinancement ne sont pas viables') et l’on y détecte des signes avant-coureurs: depuis vingt ans, les banques privées et les intermédiaires financiers observent avec circonspection les tribulations des acteurs de la microfinance et s’apprêtent aujourd’hui à investir massivement le secteur informel. Lorsque les Nations unies célébreront (en 2005 !) l’année de la microfinance, ils auront envahi le terrain. |
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