L’après vache folle en Afrique de l’Ouest

L’APRES VACHE FOLLE EN AFRIQUE DE L’OUEST CHAPEAU Après la découverte en 2000 du déstockage systématique de viande de bœuf en provenance de la Grande Bretagne vers l’Afrique de l’Ouest et du centre, le Nigeria ayant été le principal importateur de ces viandes, des craintes se sont faites jour concernant la propagation chez les populations ouest africaines de l’Encéphalite Spongiforme Bovine, communément appelée la maladie de la vache folle. Face à ce danger, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont interdit toute importation de ces viandes ainsi que des farines animales utilisées pour l’alimentation des ruminants. C’est le cas du gouvernement béninois notamment mais comme nous allons le voir dans ce reportage de Aidasso Euloge à Cotonou , les frontières avec le Nigérian sont poreuses. DUREE DE LA BANDE 6’15 Studio Par un arrêté interministériel, le gouvernement béninois a interdit toute importation, commercialisation et transit de viande bovine de n’importe quelle origine. Un arrêté en béton donc, du moins sur le papier, car son application sur le terrain ne semble pas être très efficace comme le reconnaît le Dr Adam Garba, chef du Service Central des denrées animales à la direction de l’élevage. Garba Au début nous avions eu quand même des facilités à faire comprendre que c’est une maladie très dangereuse puisque tous les importateurs ont été ampliateurs de cet arrêté et nous avons sensibilisé les bonnes dames qui vendent ce produit là au marché d’Anktokpa mais avec le temps, étant donné que le Nigérian introduit le produit dans notre pays à travers les frontières qui sont très poreuses, le Togo qui n’a pas pris le même arrêté que nous et introduit aussi ce même produit par ses frontières, donc les difficultés ont commencé. Nos importateurs, nos opérateurs économiques ont pensé que nous sommes en train des les brimer pour rien étant donné que les autres qui sont à l’Ouest comme à l’Est, continuent de manger le produit et ils n’ont rien. Donc les difficultés ont commencé. Aidasso Donc les produits sont sur le marché béninois ? Garba Oui, si vous allez au marché d’Antokpa, on rencontre le produit et il faut dire que nous faisons toujours ce que nous pouvons puisque nous allons toujours dans les magasins pour ramasser les produits que nous trouvons là mais malheureusement après notre départ, même quelques heures après, d’autres cartons viennent remplacer tout ce que nous avons ramassé. Aidasso Alors qu’est ce qui explique cet entêtement là si on peut l’appeler ainsi ? Garba Oui ...bon... c’est parce que ....peut être nous n’avons pas appliqué l’arrêté avec toute la rigueur ... Aidasso Mais est ce que les importateurs connaissent au moins l’existence de l’arrêté et qu’est ce qu’ils pensent de l’arrêté ? Garba Les plus grands importateurs sont au courant de l’arrêté puisque vous savez il y a des importateurs, de gros importateurs avec qui souvent nous avons à faire puisque c’est eux que nous connaissons. Il y a aussi quelques petits importateurs de fortune qui vont, qui importent une fois l’an et dés que ce produit là finit, bon, ils attendent encore quelques mois ou même un an entier pour faire leurs importations. Ces gens là ne sont pas suffisamment connus de nous donc il a été difficile quand même de mettre à leur disposition cet arrêté là. Mais les gros importateurs, les grands magasins qui vendent ces produits là, qui sont connus, ont été ampliateurs comme je l’ai dit de cet arrêté là. Studio Et parmi ces gros exportateurs on compte Jean Baptiste Satchivi, Directeur Général du CDPA, le Comptoir de Distribution de Produits Alimentaires, un des plus gros importateurs de produits carnés au Bénin. Pour lui cet arrêté n’est plus d’actualité. Satchivi Je crois que pour ma part le temps est venu que on reconsidère cet arrêté. Ça voudrait dire simplement que la souche qui a été déterminée comme produit malsain à la consommation ou qui pouvait entraîner des maladies à l’homme, donc produit impropre à la consommation, appelons un chat un chat, cette même souche dit aujourd’hui que elle est saine. Donc ce n’est pas une vue de l’esprit, ça n’a pas été inventé, la souche elle n’est rien d’autre que l’Union Européenne. C’est très simple puisque le problème vient de l’Europe donc l’Europe avait dit en son temps et interdit la commercialisation, l’exportation des bovins, des vaches ...enfin de l’Angleterre surtout puisque le problème a été détecté là et puis ça s’est propagé un peu partout en Europe, en France et un peu partout. Donc ils ont décidé d’arrêter l’exportation, ils ont abattu un certain nombre de troupeaux, on en a vu à la télé tout ça. Donc à partir de cet instant là il y a un travail de reconstitution du troupeau qui a été fait donc aujourd’hui nous pouvons dire que les produits qui sortent de ces troupeaux là sont sains donc nous pouvons recommencer à travailler ces produits surtout qu’en fait à quelque chose malheur est bon, on a pu mettre en place maintenant un système de traçabilité de la viande si on peut dire, pour ne pas dire de la vache ou du bœuf mais de la viande ...nous nous raisonnons en terme de viande ici. Donc on sait quel est le père du bœuf, quelle est la mère de la vache, on sait de quel élevage ils viennent , de quel abattoir, on connaît l’origine c’est à dire le pays et on connaît la destination donc on peut isoler à tout moment un chargement identifié comme impropre à la consommation donc nous pensons que aujourd’hui il y a une grande acuité en ce qui concerne le suivi sanitaire pour permettre une meilleure consommation des populations. Aidasso Les techniciens de la Direction de l’Elevage avancent que l’OIE, l’Organisation Internationale des Epizooties, n’ayant pas de façon claire donné son quitus, il serait peut être pas indiqué de lever l’arrêté ministériel .... Satchivi Ben si l’Europe qui a identifié son mal, identifie à nouveau pour dire « j’ai guéri mon mal », mes populations peuvent continuer ou peuvent recommencer a consommer en toute quiétude bovine, je ne vois pas pourquoi nous allons être zélé ... parce que un arrêté ce n’est pas à vie, il faut arriver à un moment donné à dire « bon le problème que devait régler l’arrêté a été réglé ».

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2003
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59738
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Description
Summary:L’APRES VACHE FOLLE EN AFRIQUE DE L’OUEST CHAPEAU Après la découverte en 2000 du déstockage systématique de viande de bœuf en provenance de la Grande Bretagne vers l’Afrique de l’Ouest et du centre, le Nigeria ayant été le principal importateur de ces viandes, des craintes se sont faites jour concernant la propagation chez les populations ouest africaines de l’Encéphalite Spongiforme Bovine, communément appelée la maladie de la vache folle. Face à ce danger, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont interdit toute importation de ces viandes ainsi que des farines animales utilisées pour l’alimentation des ruminants. C’est le cas du gouvernement béninois notamment mais comme nous allons le voir dans ce reportage de Aidasso Euloge à Cotonou , les frontières avec le Nigérian sont poreuses. DUREE DE LA BANDE 6’15 Studio Par un arrêté interministériel, le gouvernement béninois a interdit toute importation, commercialisation et transit de viande bovine de n’importe quelle origine. Un arrêté en béton donc, du moins sur le papier, car son application sur le terrain ne semble pas être très efficace comme le reconnaît le Dr Adam Garba, chef du Service Central des denrées animales à la direction de l’élevage. Garba Au début nous avions eu quand même des facilités à faire comprendre que c’est une maladie très dangereuse puisque tous les importateurs ont été ampliateurs de cet arrêté et nous avons sensibilisé les bonnes dames qui vendent ce produit là au marché d’Anktokpa mais avec le temps, étant donné que le Nigérian introduit le produit dans notre pays à travers les frontières qui sont très poreuses, le Togo qui n’a pas pris le même arrêté que nous et introduit aussi ce même produit par ses frontières, donc les difficultés ont commencé. Nos importateurs, nos opérateurs économiques ont pensé que nous sommes en train des les brimer pour rien étant donné que les autres qui sont à l’Ouest comme à l’Est, continuent de manger le produit et ils n’ont rien. Donc les difficultés ont commencé. Aidasso Donc les produits sont sur le marché béninois ? Garba Oui, si vous allez au marché d’Antokpa, on rencontre le produit et il faut dire que nous faisons toujours ce que nous pouvons puisque nous allons toujours dans les magasins pour ramasser les produits que nous trouvons là mais malheureusement après notre départ, même quelques heures après, d’autres cartons viennent remplacer tout ce que nous avons ramassé. Aidasso Alors qu’est ce qui explique cet entêtement là si on peut l’appeler ainsi ? Garba Oui ...bon... c’est parce que ....peut être nous n’avons pas appliqué l’arrêté avec toute la rigueur ... Aidasso Mais est ce que les importateurs connaissent au moins l’existence de l’arrêté et qu’est ce qu’ils pensent de l’arrêté ? Garba Les plus grands importateurs sont au courant de l’arrêté puisque vous savez il y a des importateurs, de gros importateurs avec qui souvent nous avons à faire puisque c’est eux que nous connaissons. Il y a aussi quelques petits importateurs de fortune qui vont, qui importent une fois l’an et dés que ce produit là finit, bon, ils attendent encore quelques mois ou même un an entier pour faire leurs importations. Ces gens là ne sont pas suffisamment connus de nous donc il a été difficile quand même de mettre à leur disposition cet arrêté là. Mais les gros importateurs, les grands magasins qui vendent ces produits là, qui sont connus, ont été ampliateurs comme je l’ai dit de cet arrêté là. Studio Et parmi ces gros exportateurs on compte Jean Baptiste Satchivi, Directeur Général du CDPA, le Comptoir de Distribution de Produits Alimentaires, un des plus gros importateurs de produits carnés au Bénin. Pour lui cet arrêté n’est plus d’actualité. Satchivi Je crois que pour ma part le temps est venu que on reconsidère cet arrêté. Ça voudrait dire simplement que la souche qui a été déterminée comme produit malsain à la consommation ou qui pouvait entraîner des maladies à l’homme, donc produit impropre à la consommation, appelons un chat un chat, cette même souche dit aujourd’hui que elle est saine. Donc ce n’est pas une vue de l’esprit, ça n’a pas été inventé, la souche elle n’est rien d’autre que l’Union Européenne. C’est très simple puisque le problème vient de l’Europe donc l’Europe avait dit en son temps et interdit la commercialisation, l’exportation des bovins, des vaches ...enfin de l’Angleterre surtout puisque le problème a été détecté là et puis ça s’est propagé un peu partout en Europe, en France et un peu partout. Donc ils ont décidé d’arrêter l’exportation, ils ont abattu un certain nombre de troupeaux, on en a vu à la télé tout ça. Donc à partir de cet instant là il y a un travail de reconstitution du troupeau qui a été fait donc aujourd’hui nous pouvons dire que les produits qui sortent de ces troupeaux là sont sains donc nous pouvons recommencer à travailler ces produits surtout qu’en fait à quelque chose malheur est bon, on a pu mettre en place maintenant un système de traçabilité de la viande si on peut dire, pour ne pas dire de la vache ou du bœuf mais de la viande ...nous nous raisonnons en terme de viande ici. Donc on sait quel est le père du bœuf, quelle est la mère de la vache, on sait de quel élevage ils viennent , de quel abattoir, on connaît l’origine c’est à dire le pays et on connaît la destination donc on peut isoler à tout moment un chargement identifié comme impropre à la consommation donc nous pensons que aujourd’hui il y a une grande acuité en ce qui concerne le suivi sanitaire pour permettre une meilleure consommation des populations. Aidasso Les techniciens de la Direction de l’Elevage avancent que l’OIE, l’Organisation Internationale des Epizooties, n’ayant pas de façon claire donné son quitus, il serait peut être pas indiqué de lever l’arrêté ministériel .... Satchivi Ben si l’Europe qui a identifié son mal, identifie à nouveau pour dire « j’ai guéri mon mal », mes populations peuvent continuer ou peuvent recommencer a consommer en toute quiétude bovine, je ne vois pas pourquoi nous allons être zélé ... parce que un arrêté ce n’est pas à vie, il faut arriver à un moment donné à dire « bon le problème que devait régler l’arrêté a été réglé ».