Pertinence de la Spectrométrie Proche InfraRouge pour le raisonnement de la fertilisation de la canne à sucre ?

Le raisonnement de la fertilisation de la canne à sucre repose en grande partie sur les analyses de sol. A la Réunion, un OAD (Outil d'aide A la Décision), SERDAF, permet d'obtenir une préconisation en fertilisation (N, P, K, chaulage). Ce conseil est basé sur plusieurs paramètres, dont l'analyse de sol, le type de sol déterminé par sa localisation GPS, le type de culture ainsi que les rendements visés. Les analyses de sol effectués au laboratoire du CIRAD à la Réunion son coûteuses et l'obtention des résultats peut être long. Depuis 2009, nous avons pu acquérir les spectres de plus de dix mille sols canniers ainsi que les analyses de laboratoire associées. Cette base de données conséquente et représentative de la variété des sols réunionnais nous a permis d'élaborer des modèles prédictifs de plusieurs paramètres d'intérêt : N, P, K, pH, CEC. Le modèle PLS " LOCAL " est celui qui nous a donné les meilleurs résultats. Si les résultats sont satisfaisants pour N (r²=0.94), ils sont moyens pour CEC et pH (respectivement 0.87 et 0.79) et mauvais pour P (r²=0.43) et K (r²=0.47). Au-delà de la mesure de l'incertitude de nos modèles prédictifs, nous voulions mesurer la capacité de la SPIR à fournir un conseil en fertilisation pertinent. Nous avons donc comparé les sorties de SERDAF en utilisant les valeurs mesurées au laboratoire ou les sorties des modèles SPIR. La SPIR permet d'obtenir des préconisations de chaulage et de fertilisation en Azote (N) acceptables avec environ 70% des échantillons proches (± 15 %) des préconisations issues des valeurs de laboratoire. En revanche, les préconisations pour P et K sont insatisfaisantes avec respectivement 55% et 45% de similitude avec les conseils basés sur les mesures de laboratoire. Malgré une base de données de sols tropicaux conséquente et présentant une large gamme de valeurs dans chacun des paramètres, la SPIR ne permet pas d'être suffisamment précise pour alimenter un OAD de conseil en fertilisation tel que SERDAF. En effet les écarts de préconisations, principalement pour P, et K mais aussi N dans une moindre mesure pourrait conduire à des pertes de rendement ou à une sur-fertilisation coûteuse et potentiellement néfaste à l'environnement.

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Bibliographic Details
Main Authors: Moussard, Géraud Daniel, Thuries, Laurent, Versini, Antoine, Nobile, Cécile
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: Association HélioSPIR
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/610066/
http://agritrop.cirad.fr/610066/1/610066.pdf
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