Analyse de l'évolution à long terme de l'écart de rendement du sorgho dans une rotation coton-sorgho-arachide plus ou moins intensifiée. Approche par modélisation

En zone Soudano-sahélienne du Mali, les systèmes de culture les plus couramment pratiqués sont des rotations coton-céréales ou coton-céréales-légumineuses. La culture du coton bénéficie plus d'apport de fertilisants de la part des agriculteurs que les cultures céréalières qui bénéficient de l'effet résiduel des applications d'engrais organiques et minéraux utilisés sous le cotonnier. Plusieurs études ont montré l'insuffisance d'apport de fertilisation minérale ou organique pour le maintien des rendements élevés des cultures à long terme dans la zone subsaharienne. Dans cette étude, nous avons utilisé un essai longue durée conduit en station de recherche agronomique de N'tarla au Mali pour étudier l'évolution des rendements. Dans cet essai, une rotation coton-sorgho-arachide a été soumise à différents niveaux de fertilisation organo-minérale en deux périodes distinctes. Il s'agit d'un traitement sans engrais (CT), un traitement recevant de l'engrais minéral (IF), un traitement recevant de la fumure organique (OF) et une combinaison de la fertilisation organo-minérale (OIF). La première période va de 1965 à 1979 et la seconde de 1980 à 1989. L'objectif de l'étude est d'identifier la part du climat et celle de la fertilisation organo-minérale dans l'évolution des rendements constatée dans l'essai. Pendant la première période, seul le coton a bénéficié de l'apport d'engrais organique et minéral. En seconde période le sorgho a bénéficié aussi de l'engrais organique et minéral. Le traitement de contrôle (CT) non fertilisé durant la première période a reçu de l'engrais chimique en seconde période. L'évolution des rendements a été étudiée à partir de l'analyse de l'écart entre les rendements observés (Ya) de quatre niveaux de fertilisation et un rendement potentiel limité par l'eau " Water limited yield " (Yw) à l'aide d'un modèle de simulation (PYE). En première période de l'expérimentation, l'écart de rendement était plus important pour les traitements CT et IF (3,04 Mg ha-1, 2,33 Mg ha-1) que pour les traitements OF et OIF (2,12 Mg ha-1, 1,72 Mg ha-1). L'apport de la matière organique a montré un effet significatif sur l'amélioration des rendements pendant cette période. Quelle que soit la quantité des pluies enregistrées le rendement relatif du traitement OIF était toujours proche du potentiel par rapport aux autres traitements durant cette période. En seconde période, l'écart de rendement était similaire pour tous les traitements quel que soit le niveau d'apport de fertilisant (1,34 Mg ha-1, 1,12 Mg ha-1, 1,19 Mg ha-1 et 1,13 Mg ha-1) respectivement pour CT, IF, OF et OIF. La forte fertilisation OIF n'a montré aucun effet significatif sur l'amélioration des rendements dans le temps par rapport aux autres traitements fertilisés. Une forte variabilité interannuelle a été constatée entre les rendements pendant l'expérience. Cette variabilité des rendements implique des risques et incertitude importants qui pourraient expliquer les échecs des démarches d'intensification classique en zone subsaharienne à savoir l'utilisation de la fertilisation intensive (minérale et/ou organique).

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Bibliographic Details
Main Author: Traore, Amadou
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: Montpellier SupAgro
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/590890/
http://agritrop.cirad.fr/590890/1/MemoireFinale3_Amadou.pdf
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